Championnats Etrangers

Ligue des Champions : Quatre ans après, Paris retrouve son meilleur ennemi

Le FC Barcelone s’apprête à accueillir le PSG au Camp Nou pour ce huitième de finale aller de Ligue des Champions. Entre Remontada, feuilletons Neymar et possible transfert de Léo Messi, c’est une nouvelle bataille qui se profile, dans la guerre sans merci que se livrent les deux clubs depuis quelques années.

Il est aux alentours de 23 heures en ce mercredi 8 mars 2017, lorsque la voix de Paul Le Guen, d’un « nooooon » désormais légendaire, transperce le ciel du Camp Nou. Sergi Roberto vient d’inscrire le 6e but du Barça, et parachève la remontée la plus spectaculaire de l’histoire du football européen. Un véritable traumatisme, dont le souvenir hante encore les nuits des supporters et joueurs du PSG. Mais le fait d’arme, aussi marquant soit-il, n’est qu’un des nombreux chapitres de la rivalité qui s’écrit depuis quelques années entre ces deux géants.

Le 8 mars 2017, Sergi Roberto crucifiait le PSG à la 95e minute en inscrivant le 6e but barcelonais. (S.Mantey/L'Equipe)


Une guerre commerciale

Il y a tout juste une semaine, France Football publiait son numéro hebdomadaire avec en “Une”, un photomontage de Léo Messi sous les couleurs du Paris-Saint-Germain. Ulcérés par cette nouvelle offensive contre leur joueur star, les médias catalans, Mundo Deportivo en tête, s’empressent de dénoncer un « harcèlement depuis Paris », dans le but de « déstabiliser le Barça ». Le ton est donné.

La “Une” du France Football du mardi 9 février

Il faut dire que, depuis 2017, c’est bien en coulisses que le match se joue entre Parisiens et Barcelonais. Nous sommes quelques mois après la Remontada, quand un cataclysme s'abat sur la Catalogne. Après plusieurs semaines d’un feuilleton haletant, le PSG fait sauter la clause libératoire de Neymar, et s’offre le prodige brésilien pour 222 millions d’euros. Un véritable coup de force du club de la capitale, qui laissera une cicatrice profonde chez les dirigeants Blaugranas et entachera durablement les relations entre les deux clubs.

Depuis ? Le même single tous les étés : celui d’un FC Barcelone qui tente de gommer cet impardonnable affront en rapatriant sa star brésilienne au pays. En 2019, l’affaire semble proche de se faire. Neymar veut retrouver Lionel Messi et ses coéquipiers, et le PSG laisse entendre qu’il peut vendre à un prix satisfaisant. Mais le football a changé depuis l’époque où les désirs du Barça étaient des ordres, et le club, en grave crise économique, n’a plus les moyens de ses ambitions. Neymar restera.

Le PSG a définitivement pris une longueur d’avance sur le terrain économique, et il souhaite désormais mettre le grapin sur l’idole du peuple barcelonais. Les finances vieillissantes de l’oligarque du football européen, contre l’appétit féroce du « nouveau riche » parisien. La balle est pour l’instant au centre… jusqu’au prochain épisode.

A l'été 2017, le PSG s'offre un transfert retentissant avec l'arrivée de Neymar pour 222 millions d'euros. (François Denat/Culture PSG)


Colosses aux pieds d’argile

Mais, pour une fois, c’est sur le terrain que les deux équipes auront l’occasion d’en découdre ce soir. Et, là aussi, l’opposition ressemble à un choc des générations. Celui d’un Barça en perte de vitesse, contre un PSG en quête de grandeur à l’échelle européenne.

Seulement 3e de Liga, à 8 points de l’Atletico, le club catalan connaît une saison en dent de scie. Même si les résultats semblent revenir pour les Blaugranas – qui restent sur sept victoires consécutives en championnat – les coéquipiers d’Antoine Griezmann peinent toujours à trouver des automatismes et de la régularité. A l’image de leur écrasante victoire 5-1 contre Alavés, les hommes de Ronald Koeman restent toujours capables du meilleur, mais aussi du pire, en témoigne la défaite contre Séville en Coupe du Roi quelques jours plus tôt (2-0).

Face à eux, ils retrouveront un PSG moins hégémonique qu’à son habitude en championnat. Deuxièmes, à un point du leader Lillois, les Parisiens assurent le nécessaire, sans pour autant se montrer brillants. Mais l’histoire l’a montré : le championnat est souvent un mauvais baromètre pour anticiper les performances européennes du club de la capitale.

Poussé davantage dans ses retranchements cette saison, à l’image de sa qualification laborieuse pour les huitièmes de finale, le club de la capitale est peut-être moins impressionnant que les années précédentes, mais il a acquis une vraie force : son mental. Or c’est bien cette force de caractère qui a souvent empêché les Parisiens de voir plus haut en Ligue des Champions. Depuis l’année dernière, la malédiction des huitièmes ou des quarts est brisée. Le PSG a désormais l’expérience d’une finale européenne, et il entend bien rêver encore plus grand.


Neymar grand absent

Au cœur de la rivalité entre les deux clubs, aussi bien sur qu’en dehors du terrain, Neymar sera le grand absent de ce huitième de finale aller. Grand absent, car le brésilien, sorti sur blessure face à Caen, s’est définitivement imposé comme le patron de cette équipe parisienne en Ligue des Champions, avec 6 buts à son actif. Cette saison, Neymar n’est plus seulement le prodige « capricieux » : il est devenu un leader, à tous points de vue, et son absence ne pèsera pas seulement sur le secteur offensif du PSG. Il retrouvera dans les tribunes un autre fleuron de l’attaque parisienne : Angel Di Maria, touché à la cuisse depuis le match contre l’OM.

Côté Barcelonais, Sergi Roberto, le bourreau de 2017 manquera les retrouvailles avec le PSG, tout comme Martin Braithwaite, blessé lui aussi.

Crédits illustration : Icon Sports

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