La Romandie avant le romantisme : retour sur la semaine cycliste
Qui dit semaine d’avant Giro et charme de l’Italie, dit semaine plutôt calme dans le peloton. La semaine écoulée n’a proposé qu’une épreuve majeure : le Tour de Romandie. Désertée par les coureurs du Giro, c’était une guerre d’hommes de juillet. Tops et flops.
Top coureurs
Primoz Roglic (LottoNL-Jumbo)
Le Slovène devient un véritable spécialiste des courses d’une semaine. Après le Tour du Pays Basque début avril, Primoz Roglic s’est adjugé le classement général du Tour de Romandie. Absent au départ du Giro, il avait sans doute coché l’épreuve comme un objectif important. Mission réussie. Pas de victoire d’étape, mais toujours placé dans les journées importantes, il n’a eu qu’à gérer les écarts pour sa 18eme victoire professionnelle. Et dire qu’il vient du saut à ski…
Egan Arley Bernal (Team Sky)
Deuxième du classement général, pour huit petites secondes, le jeune coureur de 21 ans a malgré tout impressionné. Notamment dans un exercice dans lequel on ne l’attendait pas : le contre-la-montre. D’accord, le chrono était en pente. Mais malgré son âge, l’expérience pour gérer un effort solitaire de 10km n’a pas été un problème pour lui. Egan Bernal repart donc avec le plein de confiance et encore beaucoup de promesses tenues.
Pascal Ackermann (BORA Hansgrohe)
Il n’a remporté qu’une étape, qui plus est au sprint, devant Morkov et Ferrari. Mais on voulait surtout mettre en avant son potentiel. Pascal Ackermann, 24 ans, n’avait encore jamais gagné chez les pros. En Belgique, dans les semi-classiques, il avait à chaque fois échoué sur le podium. Désormais, le compteur est débloqué, en attente d’être encore un peu plus gonflé. A noter le travail capital de Rudiger Selig, qu’il peut remercier pour ce succès.
Flop coureurs
Michael Albasini (Mitchelton Scott)
Un historique du Tour de Romandie. Vainqueur de sept étapes dans l’épreuve en carrière, le Suisse est passé à côté du sujet en 2018. Avec des parcours accidentés, comme il aime, en général. Même sur la dernière étape, dans un sprint final, il ne termine que 9eme alors que ses adversaires ne sont pas les plus rapides du peloton. A l’image de sa saison, la confiance est au plus bas pour Michael Albasini. A 37 ans, on peut s’interroger sur la suite.
Mathias Franck (AG2R La Mondiale)
A domicile, sur ses terres, Mathias Franck avait la confiance de son équipe pour porter ses couleurs. Comme beaucoup de ses adversaires, le chrono s’est très mal passé pour lui, et ses chances de bien figurer en Romandie se sont rapidement envolées. Depuis son transfert de IAM à Ag2r, le Suisse est en difficulté. Pour preuve, aucune victoire avec l’équipe française. Romain Bardet, son leader, peut s’inquiéter de voir un élément clé être à la peine.
Geraint Thomas (Team Sky)
Il a rapidement cédé le leadership à son coéquipier colombien. Reste à savoir si tout cela était prévu au départ de Fribourg. Pas sûr. Geraint Thomas était l’une des têtes d’affiche du Tour de Romandie, surtout avec un prologue et un chrono qui pouvaient lui sourire. Sur le second, il s’est également écroulé, concédant plus de 2min30 à Egan Bernal. Cependant, on ne s’inquiète pas trop pour le Gallois, qu’on retrouvera sur le Tour. D’ici là, la forme sera sans doute présente.
Top équipes
Astana
L’équipe a encore prouvé qu’elle avait plusieurs cordes à son arc. A la manière de Quick-Step, Astana empile les victoires, avec n’importe quel coureur en plus. En Romandie, Omar Fraile et Jakob Fuglsang ont signé la 13eme et 14eme victoire de leur équipe. Dont sept victoires sur le seul mois d’avril. Le Danois a même signé une 4eme place au général, histoire de mettre un point d’honneur à la belle semaine suisse des siens.
LottoNL-Jumbo
Difficile de trouver des équipes dont le collectif a brillé en Suisse. Cependant, on pouvait noter le duo Roglic-Kruijswijk chez les Hollandais de LottoNL-Jumbo. Le premier cité s’est adjugé le classement général, histoire de ramener le trophée dans la maison jaune et noire. Mais le second a lui aussi joué devant, terminant 6eme au classement général. Ce même binôme se retrouvera sur les routes du Tour de France.
Flop équipes
Movistar
Movistar a voyagé en Suisse avec quasiment sept cartes pour jouer aux avant-postes. Sur le papier, en tout cas. Car sur la route, l’histoire a été différente. Rojas et Betancur ont quitté la Romandie en cours d’épreuve. Les cinq autres, Sepulveda, Roson, Anacona, Amador et Quintana (Dayer), n’ont pas marqué les esprits. Pour preuve, le premier cité termine premier Movistar avec une 17eme place. Bien loin de ce que l’on pouvait attendre d’eux.
EF Education First Drapac
Eux aussi sont venus avec plusieurs cartes à jouer. Mais la partie a rapidement mal tourné. Daniel Felipe Martinez termine 14eme au final, mais ses coéquipiers, plutôt des coureurs intéressants, ont eu un séjour difficile en Suisse. A l’image de Pierre Rolland, par exemple, inexistant cette année. Ou William Clarke, coureur qui sait gagner. L’équipe n’est pour le moment pas exceptionnelle sur la route, avec seulement trois victoires, aucune en World Tour.