Résultat, résumé et classement : Giro 2023, Étape 18

Filippo Zana (Jayco-AIUIa) a devancé Thibaut Pinot (Groupama-FDJ) lors de la 18e étape du Giro d'Italia entre Oderzo et Val di Zoldo, tandis que le maillot rose Geraint Thomas (Ineos Grenadiers) a repoussé les attaques de Primož Roglič (Jumbo-Visma) pour rester en tête.

Pinot et Zana étaient les deux derniers survivants d'une échapée de sept coureurs, le champion national italien ayant dominé Pinot, de retour en tête du classement de la montagne, dans un duel au sommet.

Pendant ce temps, Roglič a lancé une attaque dans l'avant-dernière ascension de la journée, l'ultra raide Coi, dont le vainqueur de la 16e étape João Almeida (UAE Team Emirates), jusqu'alors deuxième du classement général, a été la plus grande victime.

Roglič s'est finalement détaché de Thomas à environ deux kilomètres de l'arrivée pour passer en deuxième position, prouvant que le leader de Jumbo-Visma, après avoir beaucoup souffert lors de la 16e étape, est de nouveau à l'attaque. Thomas reste toutefois en tête le jour de son 37e anniversaire.

Après une première des trois dernières journées de course en montagne, la situation est toujours très serrée en tête du classement général, avec Roglic toujours juste derrière Thomas, à 29 secondes, et Almeida, qui a perdu 21 secondes sur le duo de tête, tombant à la troisième place à 39 secondes.

Lors d'une excellente journée pour Jayco-AIUIa, Eddie Dunbar a eu un peu de mal dans le final pour revenir à la dixième place de l'étape, mais même s'il est loin de la lutte pour le podium, l'Irlandais est tout de même remonté à la quatrième place.

“J'ai gagné du temps sur Almeida et je n'ai pas été lâché par Primož”, a déclaré Thomas. “Primož aime y aller doucement et y aller fort, y aller doucement et y aller fort, donc je ne savais pas comment il allait se comporter dans les deux derniers kilomètres. Mais il était super fort, donc j'étais content de la façon dont ça s'est passé”.

Zana était peut-être encore plus ravi de remporter sa première victoire d'étape en Grand Tour sur son sol et dans sa région natale de la Vénétie : “Je me suis accroché à la roue de Pinot dans les derniers kilomètres parce que c'est l'une des rares fois où je me suis retrouvé dans un sprint comme celui-là, alors je devais espérer qu'il me restait quelque chose dans le final. Nous n'étions plus que deux, donc j'avais 50% de chances”.

Le Giro s'enflamme enfin !

Une série d'attaques féroces, contenant notamment Ben Healy, le leader de l'équipe EF Education-Easy Post, s'est autodétruite ou a été rapidement détruite, et ce n'est qu'au Passo della Crosetta, le premier col de la journée, qu'après un départ remarquablement rapide, l'étape 18 a finalement commencé à se dessiner.

Dans la longue ascension de la Crosetta, Thibaut Pinot (Groupama-FDJ) a rapidement distancé Healy, et finalement, une échappée de sept coureurs s'est formée, au compte-gouttes, au sommet de l'ascension et dans la longue descente vers la vallée au-delà.

Aux côtés de Pinot, l'ancien vainqueur d'étape Aurelién Paret-Peintre (AG2R-Citroöen) s'est rapidement dégagé, tout comme Zana, Marco Frigo et, une fois de plus, l'éternel échappé Derek Gee (Israel-Premier Tech). Vadim Pronskiy d'Astana Qazaqstan et Warren Barguil, le grimpeur phare d'Arkea-Samsic ont rejoint les autres fuyards.

L'échapée contenait plus que suffisamment de grimpeurs pour maintenir l'élan sur le peloton, où les accélérations notables derrière par Ineos Grenadiers, en particulier, ont presque divisé le peloton sur la Crosetta, avec Roglič à l'arrière et à certains moments au point de rupture. Cependant, toute théorie extrapolée à partir de là, selon laquelle Roglič pourrait craquer par la suite, s'est avérée être une erreur retentissante.

La présence de Pinot dans l'échappée, étant donné qu'il n'avait que sept minutes de retard au général, signifiait qu'Ineos Grenadiers ne pouvait pas se permettre de laisser les sept gagner le même genre d'écarts colossaux que ceux creusés par les échappées précédentes lors des étapes précédentes. Pendant deux bonnes heures, alors que Pinot prenait le maximum de points dans chaque ascension disponible pour continuer à réduire l'écart sur Healy, Ineos a maintenu le contrôle de l'échapée.

Dans la première des trois dernières ascensions clés, la Forcella Cibiana, l'avance des sept s'est accrue de six minutes lorsque Pinot a effectué l'un de ses mouvements impulsifs caractéristiques, faisant vaciller définitivement Pronskiy de l'échapée. Derrière, Ineos a mis le pied sur l'accélérateur, grâce à un effort massif de Laurens De Plus, et le peloton a commencé à se délester d'un grand nombre de coureurs derrière, réduisant le groupe à 20 coureurs aux trois quarts de l'ascension.

Au sommet, à 26 kilomètres de l'arrivée, Pinot a encore une fois marqué le maximum de points et a pris la tête du classement provisoire de la montagne, alors que l'écart avec l'échappée s'est réduit, passant d'un peu plus de 6:00 à 4:29.

Dans l'avant-dernière montée, alors que l'écart s'est encore réduit, une accélération de Pinot puis de Zana a réduit l'échapée à l'Italien et au Français, qui se sont ensuite battus pour la victoire. Pour son dernier Giro, Pinot s'est montré plus prudent que dans l'échappée de la 13ème étape vers Crans Montana, où son style trop agressif l'a douloureusement exposé à l'attaque finale d'Einer Rubio (Movistar). Mais malgré son approche moins flamboyante, la seule accélération vraiment prolongée de Pinot à environ un kilomètre de l'arrivée n'a pas réussi à lui donner un quelconque avantage sur l'Italien et, au sprint, Zana l'a emporté d'une demi-roue.

Entre-temps, dans l'avant-dernière ascension du Coi où Pinot et Zana avaient pris de l'avance, dans le groupe des favoris, une accélération soudaine de Sepp Kuss, avec son coéquipier Roglič dans sa roue, a brisé un peloton déjà réduit à seulement 20 coureurs.

En un éclair, le groupe s'est réduit à Kuss, Roglič, Thomas et Dunbar, le jeune et courageux coéquipier de Thomas, Thymen Arensman, fermant la marche, même si ce n'est que brièvement. Une nouvelle tentative de Roglič n'a entraîné qu'une réponse de Thomas avant que Kuss ne fasse le pont juste avant le sommet.

Malgré un bref moment de tension pour les poursuivants dans la descente lorsque le coéquipier australien d'Almeida, Jay Vine, a mal jugé une courbe et a failli tomber, un duel d'équipiers s'est ensuite développé : Kuss conduisant comme une furie pour Roglič devant, Vine, à son tour, donnant tout ce qu'il a pour Almeida, avec Dunbar suivant le duo des Émirats arabes unis.

Bien que l'écart soit tombé à un peu plus de 10 secondes à un moment donné, comme Thomas l'a confirmé, Roglič avait encore de la puissance dans le réservoir pour ouvrir l'accélérateur dans les deux derniers kilomètres de la dernière montée, très courte, de deuxième catégorie. Alors que Vine et Kuss ont finalement jeté l'éponge, le Britannique et le Slovène ont brièvement collaboré, gagnant 21 secondes à l'arrivée sur Almeida dans le final.

Reste à savoir si Roglič va continuer à monter en puissance ou si Almeida va rebondir, mais avec deux énormes étapes de montagne encore à disputer, la bataille de Thomas pour un deuxième Grand Tour est loin d'être terminée.

“C'est bien d'avoir plus d'avance sur João, mais Primož a eu une mauvaise journée lors de la 16e étape, et João aujourd'hui”, a déclaré Thomas. “Je dois donc continuer à faire preuve de régularité.”

Le classement de l'étape 18 du Giro 2023

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