Cyclisme

Roman Kreuziger : “Je peux encore viser le classement général du Tour”

À 33 ans, Roman Kreuziger entame sa deuxième saison chez NTT (anciennement Dimension Data). En exclusivité pour WeSportFr, le vainqueur de l'Amstel 2013 revient sur les moments forts de sa carrière et ses objectifs futures. 

Tout d'abord, comment s'est déroulée ta préparation hivernale ? 

Très bien, merci. J'ai travaillé très dur chez moi à Pilsen, ensuite je suis parti à Livigno (station de ski dans les Alpes italiennes) faire un peu de ski de randonnée. Il y a ensuite eu deux stages avec l'équipe dans la région de Valence et un autre dans les îles Canaris. Tout se passe bien jusqu'à présent, je me sens bien.

Quel est ton programme pour ce début de saison ? 

Je vais commencer sur le Tour d'Arabie Saoudite. J'ai besoin d'emmagasiner les kilomètres en course. Comme chaque année ma première partie de saison sera axée sur les classiques ardennaises. Ce sera mon premier gros objectif.

Quel bilan tires-tu sur ta première saison chez Dimension Data ? 

J'aime beaucoup l'ambiance au sein de l'équipe mais nous devons être plus performant aussi bien sur le plan individuel que collectif, moi y compris. J'ai été blessé les deux dernières années et malade avec deux longues grippes mais je ne me cherche pas d'excuses. Je veux être meilleur cette année. Il y a un fort potentiel avec cette équipe-là, nous devons performer.

Quels seront tes objectifs pour 2020 ? 

Il y aura tout d'abord les classiques ardennaises. J'aime ces courses et je sais comment courir là-bas. J'ai déjà gagné et terminé de nombreuses fois dans le Top10, donc cette année je veux à nouveau gagner après ma lourde chute de la saison passée. Ensuite il y aura le Tour de France, je sais que je peux encore courir pour le classement général. J'aimerais de nouveau montrer mes capacités mais nous verrons, la route est encore très longue vers le Tour. Mon dernier gros objectif cette saison sera la course Olympique. C'est un grand honneur pour moi, comme tous les athlètes d'y participer. Ce sera aussi un grand challenge, la course se déroule seulement quelques jours après la dernière étape du Tour de France. Notre équipe nationale n'a que 3 places donc ce sera vraiment très très difficile.

Tu as couru au début de la dernière décennie pour Alberto Contador, plus récemment tu avais également ce rôle de lieutenant de luxe chez Mitchelton-Scott, que tire tu de ces expériences.

L'ambiance dans les deux équipes était très différente mais je garde de bons souvenirs des deux cotés. Chez Tinkoff, nous et moi-même sur le plan individuel avons obtenu d'excellent résultats et j'ai couru avec Peter Saga, un excellent ami. Chez Orica/Mitchelton, j'ai terminé 6e des championnats du monde (Innsbruck 2018) et gagné l'Otzaler 5500. J'ai également appris l'anglais et découvert le mode de vie australien. Donc, comme je l'ai dit, de bons souvenirs.

Bjarne Riis et Michael Rogers ont rejoint récemment le staff de NTT, que pense-tu de ces nouvelles arrivées ? 

Nous avons aussi changé de nom, des nouveaux coureurs nous ont rejoints, des nouvelles couleurs sur notre maillot. J'ai de l'espoir et des attentes.

Le cyclisme tchèque est en plein essor depuis le début des années 2000, vous êtes l'un des plus grands cyclistes tchèques de l'histoire, comment le cyclisme est-il perçu chez toi ?

Très bien, le cyclisme est l'un des sports les plus populaires et pratiqué. Les gens ont réalisé que lorsqu'ils roulent, ils se sentent mieux, économisent de l'argent pour le carburant et préservent la nature. En tant que cyclistes professionnels, nous sommes des modèles et nous nous sentons responsables de la diffusion de la culture cycliste à la maison.

Y a-t-il une bonne relation entre vous tous ?

Lorsque nous sommes en compétition, nous voulons toujours gagner, peu importe que nous soyons du même pays. Mais hors du vélo, nous entretenons de très bonnes relations et nous nous entraidons.

Tu as ta propre académie de cyclisme, quel rôle veux-tu jouer auprès des jeunes ? 

Le vélo est ma vie et j'en profite. Il est temps maintenant de rendre la pareille donc je veux aider les jeunes à se développer, à être meilleurs. Si nous arrivons à amener un coureur en World Tour, je serais heureux. J'ai aussi un projet «1,5 mètres» . Moi et mes amis cyclistes nous voulons améliorer la situation sur les routes pour faire prendre conscience aux automobilistes que lorsqu'ils passent devant un vélo, ils doivent avoir une distance de 1,5 mètres. Cela peut et va sauver des vies. Nous y travaillons avec Peter Sagan, Jaroslav Kulhavý (champion olympique de Cross en 2012) et d'autres amis. Il y aura une série de vidéos éducatives cette année.

Photo d'Alexandr Kliment

Photo d'Alexandr Kliment

Quelle est ta course préférée ? 

Les classiques ardennaises. Et le Tour, tu détestes et aime à la fois.

Le pays le plus agréable pour faire du vélo ? 

L'Italie.

L'endroit le plus joli de République Tchèque pour rouler ?

Les montagnes de Šumava ; la vue est magnifique, la forêt, les routes et les montées sont cool. 

Le plus beau succès de ta carrière ? 

Mon titre de champion du monde junior. Mais aussi le Tour de Suisse 2008 et l'Amstel 2013.

Ton plat préféré ? 

Une bonne pizza italienne ou un tartare de boeuf.

Que pense-tu du chef de l'équipe ? 

Il a des mains en or. J'adore sa nourriture.

On sait que tu es un grand fan de Hockey sur glace, quelle est ton équipe préféré ? 

Pilsen, bien sur ! Ils jouent en Extraliga en République Tchèque. Dès que je suis à la maison, je vais voir leurs matchs.

Le plus grand regret de ta carrière ? 

Je ne regrette rien du tout. J'essaie toujours de faire mieux la fois d'après. Le regret est inutile, vous pouvez changer l'avenir mais pas le passé.

Si vous n'étiez pas devenu cycliste professionnel, qu'auriez-vous voulu faire ?

Question interessante ! Peut-être un joueur de hockey sur glace !

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Propos recueillis par Depres Nicolas

Coordinateur We Sport FR - Passionné de cyclisme - #TeamPogi

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