Le week-end prochain, la Formule 1 se rend sur le tracé urbain de Bakou. Depuis son arrivée au calendrier, le Grand Prix d’Azerbaïdjan est devenu un week-end attendu. Avant la sixième édition, retour sur les cinq premières courses où l’action n’a jamais manqué.

 

La première fois que la Formule 1 s’est rendu à Bakou c’était en 2016. Cette année-là, les pilotes de la grille ne disputaient pas le Grand Prix d’Azerbaïdjan mais celui d’Europe, anciennement disputé à Valence jusqu’en 2012. Depuis que ce rendez-vous a pris le nom que nous connaissons aujourd’hui, jamais une édition ne s’est passée sans des scénarios improbables ou renversants. En attendant de savoir ce que 2023 réserve, c’est l’heure de se replonger sur tout ce qu’il s’est passé dans les rues étroites de Bakou depuis 2017.

GP d’Azerbaïdjan 2017 : Hamilton/Vettel tension palpable

Après le retrait du champion du monde en titre Nico Rosberg, parti à la retraite à la fin de la saison 2016, Lewis Hamilton fait office de favori. Le Britannique est en quête d’un quatrième titre mondial mais voit se dresser face à lui un quadruple champion du monde, Sebastian Vettel. L’Allemand profite d’une Ferrari bien plus compétitive pour rivaliser avec le natif de Stevenage et tenter de mettre fin à l’hégémonie Mercedes. 

A Bakou, le porteur du N°44 devance le N°5 alors que la safety car entre en piste pour enlever des débris qui jonchent le sol dans la ligne droite. Lewis Hamilton mène le peloton et a la responsabilité de son allure avant de relancer la course. A la sortie du virage 15, le leader freine et Sebastian Vettel vient percuter l’arrière de la Mercedes. Furieux de cette manœuvre, le pilote Ferrari se place à la hauteur de son rival et lui assène un coup de roue pour montrer sa colère.

Jugé responsable de cet acte, l’ancien pilote Red Bull voit les commissaires de course le pénaliser d’un stop and go de dix secondes. Une première tension dans un championnat très disputé entre les deux adversaires. En 2017, Daniel Ricciardo, parti dix-septième, profite d’une sangle mal attachée sur la voiture de Lewis Hamilton, pour aller chercher la victoire. C’est aussi le premier podium du Canadien Lance Stroll au volant de sa Racing Point.

GP d’Azerbaïdjan 2018 : Catastrophe interne chez Red Bull

Les deux Red Bull dans l'échappatoire du virage un. © Icon Sport.

Cette année, les protagonistes de l’an passé sont toujours aux avant-postes. Lewis Hamilton domine largement le Grand Prix devant Sebastian Vettel. Derrière les deux intouchables, les pilotes Red Bull se battent pour le podium. Au 40e tour, Daniel Ricciardo profite de l’aspiration de son coéquipier et de son DRS pour se placer dans les échappements de la monoplace de Max Verstappen. L’Australien se décale sur la droite mais son voisin de garage fait de même. Arrivé sur la zone de freinage, l’Aussie plonge à gauche mais le Néerlandais se rabat. Le contact est inévitable et les deux voitures autrichiennes finissent leur course dans l’échappatoire du virage un.

Devant la presse, Daniel Ricciardo n’arrivait pas à calmer sa colère. « Il y avait assez de place mais il a fermé la porte et nous nous sommes touchés. Au moment de l’accrochage, je me suis dit « Allez vous faire ****** ». Ils méritaient ce qu’il s’est passé. J’avais perdu des points mais je n’étais pas triste, juste très énervé. » De son côté, Max Verstappen trouvait ça « décevant » pour l’équipe et promettait que tout s’était arrangé pour pas que cela ne se reproduise. De quoi dégrader l’ambiance au sein de l’équipe et peut-être précipiter le départ du souriant australien.

GP d’Azerbaïdjan 2019 : le gâchis de Leclerc

La voiture de Charles Leclerc encastrée dans le mur du virage du château. © Formula 1.

Auteur de son premier podium à Bahreïn, deux courses avant, Charles Leclerc commence bien son aventure avec Ferrari. A Bakou, l’ancien pilote Alfa Romeo entamait parfaitement son week-end. Meilleur temps de chaque séance d’essais libres, le Monégasque se plaçait en grand favori dans la course à la pole position. En Q2, le drapeau rouge faisait son apparition. La stupeur apparaissait sur tous les visages quand l’image montrait Charles Leclerc encastré dans le mur au virage du château.

Fou de rage, le Petit Prince du Rocher n’arrivait pas à y croire, répétant à la radio : « Je suis stupide ». Devant les médias, il révélait ne « pas avoir d’excuses. Je le mérite complètement. J’ai fait une bêtise car il n’y avait pas de risque à prendre. » Déjà auteur d’un très bon tour, le pilote Ferrari était qualifié en Q3 et n’avait donc aucune raison d’établir un autre chrono rapide, hormis de se préparer pour la dernière phase des qualifications.

En course, il démarrait huitième sur la grille. Grâce à une stratégie décalée, Charles Leclerc sauvait les points de la cinquième place mais perdait une potentielle victoire. Ce succès interviendra quelques mois plus tard en Belgique, à Spa-Francorchamps.

GP d’Azerbaïdjan 2021 : Verstappen dans le mur, Hamilton dans l’échappatoire

Max Verstappen abattu devant sa Red Bull dont le pneu arrière est complètement explosé. © Icon Sport.

Absent du calendrier 2020 à cause des restrictions sanitaires suite à la pandémie de Covid-19, le paddock pose de nouveau ses valises à Bakou en 2021. Depuis le début de la saison, le combat fait rage entre Lewis Hamilton et Max Verstappen. L’étape azéri va être un tournant dans leur lutte pour le titre. Au départ, Lewis Hamilton prend la tête après avoir doublé le poleman surprise, Charles Leclerc.

Parti sur la deuxième ligne, Max Verstappen joue la carte de la stratégie. Le Néerlandais réalise un undercut sur son adversaire et se positionne en haut du classement. Si le pilote Red Bull enchaîne les records du tour, son coéquipier Sergio Pérez se charge de bloquer Lewis Hamilton.

A cinq tours de l’arrivée, tout le monde voit l’écurie autrichienne se diriger vers un doublé. Mais c’est alors qu’en pleine ligne droite, le pneu arrière gauche de Max Verstappen a explosé, envoyant le Néerlandais dans le mur à très haute vitesse. Sorti indemne, le futur champion du monde perdait gros en vue du championnat. Le drapeau rouge était de sortie. Au restart, Lewis Hamilton s'envolait parfaitement et sautait Sergio Pérez.

Lewis Hamilton a manqué une énorme occasion d'inscrire de gros points en tirant tout droit. © Icon Sport.

Avec quatre points de retard sur Max Verstappen avant le week-end, le Britannique pouvait reprendre les commandes du général. Mais au premier virage, le pilote Mercedes appuyait sur un mauvais bouton et manquait son freinage. Obligé de tirer tout droit dans l’échappatoire, le septuple champion du monde repartait dernier et n’inscrivait pas la moindre unité. Occasion manquée.

GP d’Azerbaïdjan 2022 : bérézina chez Ferrari

En 2022, aucune Ferrari n'a vu le drapeau à damiers à Bakou. © Icon Sport.

L’an dernier, Ferrari a été frappé de plein fouet par la malchance. Pourtant, Charles Leclerc avait signé la pole position. Passé par Sergio Pérez dans le premier tour, le Monégasque perdait tout le bénéfice de sa belle qualification. Au huitième tour, Carlos Sainz était victime d’un problème mécanique obligeant l’Espagnol à rendre les armes. Plus tard dans le Grand Prix, c’était au tour de son coéquipier de lui aussi abandonner suite à un souci sur son moteur.

Après un magnifique début de saison, la Scuderia voyait l’écart commencer à se creuser au championnat. Charles Leclerc avait 34 unités de retard sur Max Verstappen alors que la firme de Maranello comptait 80 points en moins que Red Bull. Un déficit que ni Charles Leclerc, ni Ferrari n’arriveront à combler par la suite.