La onzième édition d’Ares aura été mémorable à plus d’un égard, et augure de très belles choses pour l’année 2023.

Rendez-vous avait été pris pour la première édition de l’année 2023 ; l’organisation de Fernand Lopez était de retour vendredi 20 janvier pour sa onzième édition. Au programme, pas moins de onze combats étaient proposés au public parisien, dans des catégories allant des plus légères (-52 kg) aux plus massives (+110 kg).

Cet Ares 11 devait initialement couronner deux nouveaux champions, chez les middleweight pour les hommes, et les flyweight chez les femmes. L’adversaire de la championne en titre des lightweight avait néanmoins été contrainte de déclarer forfait, se blessant à quelques jours de l’échéance.

Pour ses grands débuts chez les poids moyens, le très populaire Abdoul Abdouraguimov s’était fixé un défi de taille, puisque ses débuts dans cette nouvelle catégorie auraient lieu dans le cadre d’un combat pour le titre, laissé vacant par le précédent champion de l’organisation.

Celui que l’on surnomme The Lazy King affrontait pour cela un solide combattant, le polonais Rafal Haratyk. Relativement peu connu du grand public, le polonais affiche néanmoins un palmarès très correct de 16 victoires pour 4 défaites, et occupe la 34ème place du classement FightMatrix. Mieux encore, le combattant de 35 ans restait sur une série de 4 victoires consécutives, et a remporté 9 de ses 10  derniers combats.

Un bilan impressionnant qui aurait fait douter la plupart des combattants, mais qui n’a semblé inquiéter Abdouraguimov le moins du monde. Arrivé à la pesée avec sa décontraction habituelle, ce dernier s’est montré souriant et confiant, arborant par ailleurs un débardeur afin de “ressembler à un beau gosse américain”.

Baki Chamsoudinov, sans forcer

Autre chouchou du public, Baysangur “Baki” Chamsoudinov était lui aussi de la partie pour cette onzième édition. Invaincu en six combats, le tout jeune combattant de 21 ans affrontait un adversaire invaincu en la personne d’Alexander Mikael, qui affichait quant à lui un palmarès de 9 victoires en autant de combats disputés.

Cet affrontement tournera rapidement en la faveur de Baki, qui parviendra à toucher durement son adversaire dès les premiers échanges, ouvrant par la suite une large coupure sur le visage de son adversaire. Ce dernier, impuissant face aux assauts répétés de son adversaire et visiblement exténué par le volume de coups, terminera le combat à bout de souffle. Intouchable durant ces trois rounds, Chamsoudinov aura une fois de plus démontré qu’il était un cran au-dessus du reste des welterweight.

Une domination sans faille qui donne au pensionnaire du MMA Factory des envies de plus : “J’ai dominé mes adversaires. J’ai pris deux (combattants) invaincus, je pense que maintenant je suis prêt pour passer à la suite et combattre pour la ceinture. Il faut me faire combattre pour la ceinture ou me faire passer à l’étape supérieure. […] Ares est une très belle organisation, mais je vois qu’il n’y a pas eu un seul de mes adversaires qui m’a pris ne serait-ce qu’un round.” avait-il expliqué en conférence de presse d’après combat.

Si le jeune combattant s’en est tiré sans encombres, les choses ont en revanche été plus compliquées pour Abdouraguimov.Devant un public acquis à sa cause, ce dernier aura livré un combat d’une rare intensité, qui l’aura poussé dans ses retranchements. Auteur d’une bonne première entame, le Lazy King était passé tout près de finir le combat sur une kimura très bien amenée à la fin du premier round. Lucide et calme, son adversaire est néanmoins parvenu à défendre avec brio cette tentative de soumission.

A quelques secondes près…

Une conclusion encourageante qui fera dire au public que cet affrontement prendrait probablement fin dès la seconde reprise, Abdouraguimov ayant remporté la plupart de ses combats de manière expéditive. Mais c’était sans compter sur l’expérience du polonais, qui a continué ce combat de la meilleure des manières, parvenant à dominer son adversaire au sol, réusissant ce que très peu étaient parvenus à faire auparavant.

Vainqueur 3 rounds à 1, Haratyk semblait se diriger vers une victoire aux points assez logique devant un public abattu à l’idée de voir son champion échouer dans sa conquête d’un nouveau titre. Dans un dernier sursaut d’orgueil, Abdouraguimov tenta une clé de genou d’autant plus désespérée que l’affrontement touchait à sa fin…et pourtant. A la surprise générale, le polonais tapa sur cette soumission, signifiant ainsi la fin du combat, à 30 secondes seulement de son terme.

Le public, jusqu’alors résigné et abattu, laissa exploser sa joie, scandant le nom du nouveau champion, revenu de très loin.

A l’origine de l’un des plus grands retournements de situation de l’Ares, Abdoul Abdouraguimov aura prouvé ce soir-là qu’il disposait de ressources mentales inestimées, parvenant à rester concentré jusqu’au bout d’un combat qui semblait pourtant perdu jusqu’à la toute dernière minute. Une prestation électrisante, et qui le rapproche encore un peu plus des portes de l’UFC…avant une signature en 2023 ?