Ce dimanche 6 août 2023 avaient lieu les Championnats du monde de cyclisme sur route, à Glasgow en Ecosse. Un parcours difficile avec une multitude de virages et de violentes côtes qui ont fait mal aux jambes. La pluie s'est également montrée, humidifiant la route, rendant la course encore plus nerveuse. Les grands favoris, Van der Poel, Van Aert, Pedersen ou encore Tadej Pogacar ont répondu présent, ce qui n'a pas été le cas de nos français. Découvrez sans plus attendre la défaite française sur ces Mondiaux 2023.

Alaphilippe n'a pas les jambes, Laporte victime de son vélo, Cavagna et Madouas au plus bas physiquement.

A son retour au point de départ, dans les rues de Glasgow, Benoît Cosnefroy semblait exténué comme le montre son signe de croix avant de lâcher “Je suis complètement mort” “Je termine la course dans un très mauvais état” a poursuivi le coureur d'AG2R Citroën. Benoît Cosnefroy termine la course à une anecdotique 47è places, derrière son seul compatriote qui n'a pas bâché (abandonné), Valentin Madouas, qui prend la 15è place n'est pas non plus au mieux physiquement “Je n'ai aucun sentiment, je suis foutu, soupirait le Breton derrière la ligne. J'ai rarement couru une course aussi dure. J'ai mal partout, aux jambes, au dos, au cou… C'était dantesque.

Cette édition rompt avec les très bon classements de ces dernières années, avec les deux victoires consécutives de Julian Alaphilippe (2020 et 2021) ainsi que le podium de Christophe Laporte (2022) qui avait pris la médaille d'argent. Le sélectionneur, Thomas Voeckler reconnaît que son plan de bataille n'a pas pu être mis en place, la faute à des équipes qui ont dynamités la course (Danemark, Belgique) “Le plan était de mettre un maximum de mecs à l'avant une fois arrivés sur le circuit”, Madouas reconnaître un attentisme fatal aux tricolores “On aurait dû attaquer tôt“.

Julian Alaphilippe voyant son équipe en retrait décide de donner du rythme à cette course (135 km de l'arrivée) et place une grosse accélération, un coup d'épée dans l'eau. Le Danemark et la Belgique impriment un tempo impressionnant pour reprendre les 9 échappées “Dès le premier tour, ça roulait très vite, le moindre écart était difficile à boucher et tout le monde était vite à sa place, convient le double champion du monde. On a tout de suite senti que ça allait être compliqué”. Quelques kilomètres plus tard, le ciel tombe sur les Français, le leader du groupe, Christophe Laporte vient de crever. A noter que les oreillettes n'étaient pas présentes sur cette course, difficile de s'organiser pour épauler son leader. Rémi Cavagna victime de douleurs intestinales ne pourra pas ramener le coureur de la Jumbo-Visma. C'est Julian Alaphilippe qui décide de faire le travail, sans doute trop tard “J'ai fait un bon effort pour qu'on revienne devant, mais c'est le moment où ça roulait le plus vite. Quand on est revenus sur le groupe devant, les plus forts étaient déjà partis avec une quarantaine de secondes“.

Laporte attendra quelques temps avant de prendre conscience que son parcours à Glascow venait déjà de prendre fin “J'ai buggé, je me suis dit : “Putain, merde…” J'ai mis du temps à comprendre que c'était fini”.

Trois français s'accrochent encore au groupe de tête, avec Bryan Coquard (sprinteur) qui décroche rapidement. Ils ne sont plus que deux, Benoît Cosnefroy et le Champion de France, Valentin Madouas qui ignorent que leur leader, Christophe Laporte a quitté la compétition. Le coureur de la Groupama FDJ deviendra la meilleure carte française sur ce mondial. L'accélération de Matteo Trentin scinde le peloton en deux, les français sont piégés, Cosnefroy se sacrifie pour faire recoller Madouas “J'ai pensé : “On est l'équipe de France quand même, on ne peut pas en rester là.” Donc, j'ai tout mis pendant un tour, raconte le Normand. Quand je me suis écarté, j'ai vu qu'il restait 70 bornes et j'ai vraiment pensé à abandonner. Mais j'ai tenu bon pour le groupe, pour le staff. La fin, c'était un chemin de croix”.

Madouas se met dans le rouge et explose et ne peut que regarder les Evenepoel, Van Aert ou encore Van der Poel s'échapper devant lieu “J'ai essayé de gérer mes montées, mais je sentais que les crampes venaient : je ne pouvais plus rien faire”, le français poursuivra “On est tous un peu déçus, on n'était pas venus là pour ça“. Les Mondiaux 2023 sur route ne seront pas pour nos Bleus avec ou sans incident “Sur un circuit aussi dur, avec une course aussi intense, il fallait être dans une journée exceptionnelle pour gagner, or dans l'équipe, aujourd'hui (dimanche), je n'ai pas senti qu'on avait l'homme qui pouvait jouer le titre”, glissera Cosnefroy.

Les prochains objectifs pour nos français seront les Mondiaux 2024 et les Jeux Olympiques 2024, à domicile, à Paris.