Le Stade français l'a fait. Condamnés à s'imposer avec le bonus offensif (et au moins six points d'écart) contre le Connacht pour voir les 8èmes, les hommes de Gonzalo Quesada ont offert à leur public une prestation dont ils ont le secret (37-31). Sixième club français à s'être qualifié pour la suite de la compétition, ils défieront le Racing 92 au mois d'avril.
Cette équipe du Stade français est décidemment imprévisible. Une nouvelle fois, les Soldats roses ont prouvé que c'est peut-être lorsqu'on les attend le moins qu'ils sont les plus forts. Toujours à la recherche de leur première victoire dans cette Champions Cup 2021-2022, les Parisiens sont allés au bout d'eux-mêmes pour disposer des Irlandais du Connacht (37-31) et se qualifier pour les huitièmes de finale de la compétition. Un succès qui a validé la qualification du Stade toulousain, et garanti la présence d'un club français en quarts, puisque les hommes de Gonzalo Quesada retrouveront le Racing 92 au prochain tour.
Les joueurs de la capitale ont pourtant vécu un début de rencontre bien compliqué. Après un premier essai de Wootton à la 7ème minute, les Irlandais ont frappé une deuxième fois quelques minutes plus tard, grâce à un beau mouvement de leur ligne de trois-quarts. Heureusement pour les locaux, M. Barnes a annulé ce dernier pour un écran au départ de l'action. Un événement favorable qui a eu le mérite de sonner la révolte chez les Soldats roses, qui ont profité d'un Sanchez en réussite face aux perches et d'un Lapègue inspiré dans les petits espaces pour prendre un premier avantage (10-7, 21ème).
Le Stade français a même cru faire le break lorsque Barré a fini derrière la ligne, à la suite d'une passe de Veainu. Mais Wayne Barnes est revenu sur un déblayage illicite de Tolu Latu plus tôt dans l’action, et sanctionné ce dernier d'un carton jaune. Comme souvent lors de cette première période animée, les coéquipiers de Paul Gabrillagues ont ensuite vu leurs adversaires marquer très rapidement après avoir franchi la ligne médiane. Un nouvel essai de Blade a permis au Connacht de virer en tête à la pause (10-17).
Contre vents et marées
Pour essayer d'inverser la tendance, le staff parisien a lancé l'expérimenté James Hall au poste de 9. Pari gagnant dès le retour des vestiaires, puisque le jeu parisien s'est accéléré jusqu'à voir Laumape finir à dame (15-17, 41ème). Bien servi par Sanchez, le Néo-zélandais a inscrit son tout premier essai sous ses nouvelles couleurs. Alors qu'on pensait les Stadistes revenus dans la course pour une victoire bonifiée, Tolu Latu est ressorti seulement quelques secondes après avoir purgé ses dix minutes d'expulsion. Auteur d'injures à l'encontre de l'arbitre, l'Australien a laissé les siens à 14 pour les 35 dernières minutes. Une bavure qui n'est pas la première du talonneur cette saison, mais qui n'a cette fois-ci pas été préjudiciable à ses coéquipiers, à l'arrivée.
Les choses étaient pourtant loin d'être gagnées à l'heure de jeu. Menés 31-20 après deux nouveaux essais de Farrell et Butler, transformés par Carty, le Stade français s'en est remis à ses jeunes pour faire la différence. Titulaire de dernière minute après la sanction du staff parisien à l'encontre de Sekou Macalou (arrivé en retard à la causerie), Ryan Chapuis a profité d'un nouveau décalage de Nicolas Sanchez pour aplatir le quatrième essai de son équipe (27-31, 69ème).
Condamnés à prendre des risques quitte à laisser de nombreux espaces derrière, les Parisiens ont enchaîné les phases de jeu, jusqu'à ce que Segonds ajuste une longue sautée pour Lapègue. L'ailier, élu homme du match, a eu la lucidité de revenir à l'intérieur du jeu pour battre le surnombre adverse. Son deuxième essai personnel a permis au Stade français de reprendre les devants à cinq minutes du terme (34-31, 75ème).
Survoltés, les locaux avaient encore besoin de trois points pour entretenir l'espoir. Après un premier échec de Segonds à 50 mètres, le Connacht s'est mis à la faute en essayant de relancer. Le jeune ouvreur ne s'est alors pas fait prier pour passer trois points supplémentaires et mettre un terme à la rencontre (37-31). Les Soldats roses ont rempli leur part du contrat, mais devaient attendre le résultat des Wasps face au Munster avant de pouvoir crier victoire.
Un dimanche à l'accent irlandais
Quelques heures plus tard, l'ogre irlandais s'est chargé de composter le billet des Parisiens pour les huitièmes de finale en écrasant les Anglais dans son antre de Thomond Park (45-7). Rapidement menés, les Wasps n'ont jamais été en position de pouvoir croire à la qualification, pour le plus grand bonheur des joueurs du Stade français, qui se qualifient donc pour la suite de la compétition. Grâce à ce concours de circonstances complètement fou, les Parisiens rejoignent Toulouse, Bordeaux, La Rochelle, Clermont, Montpellier et le Racing au rang des clubs français présents en huitièmes de finale.
Dernier qualifié de la poule B, ils retrouveront le premier de la poule A, en l'occurrence le Racing 92, les week-ends des 10 et 17 avril prochain. Comme s'ils ne s'étaient pas retrouvés assez souvent depuis près d'un an, les Parisiens se déplaceront à l'Arena une semaine avant le match aller, pour le compte de la 22ème journée de Top 14.
Les affiches des huitièmes de finale :
- Leicester – Clermont
- Harlequins – Montpellier
- Munster – Exeter
- Bristol – Sale
- Leinster – Connacht
- La Rochelle – Bordeaux-Bègles
- Ulster – Stade toulousain
- Racing 92 – Stade français