Ferrari – presque – à l’agonie à Djeddah
La Scuderia Ferrari a clairement manqué le deuxième rendez-vous de l’année. En Arabie Saoudite, Charles Leclerc a dû remonter après avoir été pénalisé alors que Carlos Sainz n’a jamais pu rivaliser pour le podium. Un constat déjà très inquiétant après seulement deux courses.
Mais qu’est-il arrivé à Ferrari pendant l’hiver ? En l’espace de quelques mois, les Italiens sont passés de deuxième force du plateau, proche des Red Bull, à une écurie presque hors du top-3 de la grille. Il faut dire que derrière les intouchables autrichiens, la firme de Maranello a vu Aston Martin revenir à son niveau, voire même la dépasser en ce début de saison. Ce dimanche à Djeddah, les Mercedes ont aussi semblé bien plus rapides que les voitures transalpines.
A la sortie de ce Grand Prix plus que difficile, Frédéric Vasseur était évidemment déçu de la performance de son équipe. « Dans l'ensemble, nous ne pouvons pas être satisfaits du résultat d'aujourd'hui. Nous n'avions pas le rythme que nous attendions de notre voiture, surtout en pneus durs. Il y avait aussi un gros écart dans notre niveau de performance entre les qualifications et la course. »
Carlos Sainz lui aussi surpris du manque de rythme de sa SF-23
Quatrième sur la grille, Carlos Sainz avait de bonnes chances d’envisager le podium en Arabie Saoudite. Malheureusement pour l’Espagnol, il s’est fait magnifiquement enroulé par Lance Stroll dans la longue épingle à gauche. Bloqué derrière l’Aston Martin, le pilote Ferrari décidait de passer aux stands pour tenter l’undercut. Un pari raté puisque, quelques instants plus tard, la voiture de sécurité entrait en piste, offrant un arrêt gratuit à tous ses poursuivants, à commencer par les Mercedes.
« Ce n’était pas le meilleur timing. Nous essayions de faire l’undercut sur Stroll et nous commencions à avoir un peu plus de rythme après avoir souffert dans l’air sale derrière lui mais honnêtement le résultat n’aurait pas vraiment changé. » Une meilleure place n’aura pas été envisageable en partie parce que la dégradation chez la Scuderia est bien plus importante que chez leurs rivaux d’Aston Martin et de Mercedes. « Je suis un peu surpris car après le vendredi je pensais que nous avions une chance d’être la deuxième force. Ce relais en pneus durs montre que nous avons encore beaucoup de travail à faire. » Au-delà de ne pas être derrière les Red Bull, Ferrari n’a même pas réussi à s’approcher de l’Aston Martin de Fernando Alonso et cela est réellement inquiétant.
Charles Leclerc a sauvé les meubles
Pénalisé pour avoir changé des éléments sur sa voiture, Charles Leclerc s’élançait du douzième rang. Le Monégasque était dans l’obligation de réaliser une grosse remontée pour récupérer les points qu’il pouvait prendre. En pneus tendres, le vice-champion du monde 2022 a fait le job dans son premier relais. « Il y a eu des points positifs aujourd'hui, à commencer par le rythme de Charles, affirmait Frédéric Vasseur. Il était bon et lui a permis de gagner six positions lors de son premier relais. » Au grand désarroi du Petit Prince du Rocher, cela n’a duré que pendant le début du Grand Prix, le reste étant bien plus difficile.
« Une fois que je suis arrivé à une seconde et demie de Carlos, il était très difficile de me rapprocher, racontait-il au micro de Sky Sports F1. La différence de rythme n’était pas assez importante. J’ai fait une petite erreur quand j’étais dans le DRS, et quand je l’ai perdu, c’était fini. Je suis resté là. Honnêtement, je ne pense pas qu’il y ait eu beaucoup plus de choses dans la voiture aujourd’hui. Nous devons juste travailler pour trouver du rythme. »
Le constat de Charles Leclerc est bien simple : ils ne sont pas du tout au niveau des Red Bull. « En ligne droite, ils sont plus rapides que nous. En virage, ils sont plus rapides. Il y a un peu de tout. » Son patron ne désespère pas et veut aller de l’avant pour espérer revenir le plus rapidement possible en haut du classement.
« Il reste encore un long chemin à parcourir cette saison et nous continuerons à nous battre. Nous nous engageons pleinement à maximiser notre package et à développer davantage le SF-23 pour les prochaines courses. »