Toujours à la recherche de son premier podium de la saison, Ferrari a touché le fond en Australie en inscrivant pas le moindre point. Avec une voiture hors du top-10 et une autre qui n’a même pas passé le premier virage, l’écurie de Frédéric Vasseur est bien loin de son niveau de l’an dernier. L’inquiétude est déjà de mise à Maranello.

 

Trois courses, vingt-six points inscrits et déjà presque cent de retard sur le leader Red Bull, Ferrari ne pensait pas être si loin si vite. Il faut dire que derrière les imbattables autrichiens, l’équipe italienne a vécu des abandons sur problèmes mécaniques, un manque de chance et surtout une performance bien moins élevée que lors de la saison précédente.

Arrivé lors de la trêve hivernale, Frédéric Vasseur avait pour mission d’amener Ferrari jusqu’au titre mondial. Dans les jours et les semaines à venir, le Français doit déjà trouver des solutions pour remettre la firme de Maranello au deuxième rang de la grille. Aston Martin, notamment grâce à Fernando Alonso, a pris la place du cheval cabré. La course à Melbourne a même prouvé que Mercedes était aussi devant les Rouges. Rien qu’en qualification, George Russell collait plus de trois dixièmes à Carlos Sainz. Et en course, la Scuderia n'a jamais pu ne serait-ce qu'imaginer se battre avec les voitures de la firme à l'étoile. Alors mise en route difficile ou réel problème de fond ? L’avenir nous le dira mais le retour de Ferrari au premier plan semble compliqué à court terme.

Charles Leclerc la malchance s’abat encore sur le Monégasque

Une nouvelle fois, la monoplace du Monégasque a été évacuée par les commissaires. © Icon Sport.

A l’entame de la saison 2023, Charles Leclerc n’imaginait pas traverser les trois premiers Grands Prix de la saison de cette manière. A Bahreïn, la Ferrari était évidemment inférieure, en termes de rythme, par rapport à la Red Bull. Malgré ça, le Monégasque avait fait le maximum de ce qu’il pouvait. Le vice-champion du monde en titre pointait au troisième rang de la course derrière Max Verstappen et Sergio Pérez. Alors qu’il allait empocher les points de la troisième place, le porteur du N°16 était victime d’un problème mécanique, l’obligeant à rendre les armes. 

Deux semaines plus tard, en Arabie Saoudite, le Petit Prince du Rocher devait essuyer une pénalité de dix places pour avoir effectué des changements de pièces sur sa voiture. Sa deuxième place en qualifications le renvoyait – seulement – au douzième rang sur la grille. Le lendemain, Charles Leclerc sauvait une septième place encourageante puisqu’il finissait juste derrière son coéquipier Carlos Sainz. 

En Australie, la course de l’actuel dixième du championnat n’a duré que trois virages. Après un contact avec Lance Stroll, la Ferrari a été envoyée dans le bac à graviers du virage trois. 

« J’ai essayé de faire gaffe à Lance (Stroll) mais au T3 il a été bloqué par Fernando. Il n’a pas tourné comme je l’imaginais. Du coup, l’espace que j’avais pris sur la gauche n’y était plus. Au final, on se touche, je ne marque pas de points. ça fait mal… » 

Dans l’incapacité de repartir, il enchaînait un deuxième résultat blanc en trois courses. L’an passé, Max Verstappen avait fait pareil mais s’était imposé lors de la seconde course. Cela n’avait pas empêché le Néerlandais de devenir champion du monde. « Notre début de saison est un désastre, lâchait le Monégasque en interview d’après course. Il ne faut pas que ça arrive trop souvent. » Le GP d’Azerbaïdjan est déjà un rendez-vous capital pour la Scuderia et son pilote phare. Un nouveau zéro pointé pourrait presque condamner les chances de titre de Charles Leclerc, après seulement quatre courses.

Carlos Sainz, un N°2 trop faible ?

Avant de commettre son erreur, Carlos Sainz vivait déjà un dimanche compliqué, notamment bloqué derrière l'Alpine. © Icon Sport.

Le débat est malheureusement déjà ouvert. Quand ça ne va pas d’un côté du garage, l’autre doit être capable de compenser. Chez Red Bull, quand Max Verstappen ne gagne pas, Sergio Pérez va lui chercher la victoire. C’était pareil à l’époque de Lewis Hamilton et Valtteri Bottas chez Mercedes. Si Carlos Sainz ne se voit pas comme un pilote N°2 et que Ferrari ne l’avoue pas clairement, ses récentes performances le placent derrière Charles Leclerc dans la hiérarchie. Car oui, l’Espagnol ne fait pas le boulot en ce début de saison.

A Bahreïn, le Madrilène n’a pas réussi à contenir Fernando Alonso pour monter sur un podium, promis à son coéquipier. Lors de la course à Djeddah, il a fini un rang devant son équipier alors que celui-ci partait bien plus loin sur la grille. Ce week-end en Australie, Carlos Sainz pouvait envisager le podium en partant quatrième du troisième départ. Mais le fils de Carlos Sainz SR a manqué son freinage, percuté Fernando Alonso, et envoyé son compatriote en tête-à-queue. 

Pénalisé de cinq secondes, le pilote Ferrari ne comprenait absolument pas sa sanction à la radio. « On va être hors des points, ça ne peut pas être comme ça, se plaignait-il à son ingénieur. Ils doivent attendre la fin de la course pour discuter avec moi. S’il vous plaît, s’il vous plaît, s’il vous plaît. Elle est trop sévère, je ne mérite pas ça. » 

Avec ce malus ajouté à son temps, Carlos Sainz descendait au douzième rang et ne marquait donc aucun point. « Je ne peux rien dire, lâchait-il au micro de Canal+. Je viens ici (dans la carré media) car si je ne m’y rend pas, je prends une pénalité. C’est la sanction la plus injuste de ma vie. » 

Trop sévère pour certains, logique pour d’autres, le problème n’est pas tant là. Carlos Sainz a encore une fois fait une erreur qui coûte cher à lui et surtout à Ferrari. En plus d'une course moyenne où l'Espagnol a eu, par exemple, du mal à se défaire de l'Alpine de Pierre Gasly. Et même quand il s'en est débarrassé, le porteur du N°55 a été incapable de distancer la monoplace du pilote tricolore. Lui aussi doit se reprendre à Bakou afin que son siège ne commence pas à devenir éjectable au sein de la Scuderia.