Champion de France du contre-la-montre, Rémi Cavagna vit une première saison compliqué chez Movistar. À l'heure de remettre son titre en jeu ce jeudi, le coureur tire un premier bilan mitigé de son expérience dans l'équipe espagnole.
Rémy Cavagna remet en jeu son maillot. Ce jeudi, le double champion de France du contre-la-montre (2020, 2023) défend son titre dans la Manche, sur un chrono de 35,2 km entre Pontorson et Saint-Martin-de-Landelles. Une course où il n'arrivera pas forcément dans le costume de favori, notamment à cause de ses performances cette saison avec son équipe, la Movistar.
Anciennement chez Quick Step, où il a passé sept saisons et se sentait comme dans une “deuxième famille”, Cavagna a fait le choix de rejoindre l'équipe espagnole début 2024. Un nouveau départ que le Clermontois souhaitait et ne “regrette pas”, mais qui acte le début d'une période difficile pour lui. “Je n'envisageais pas les choses comme ça”, a-t-il confié dans une interview accordée au journal L'Equipe.
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Ce jeudi se tiendra le chpt de France du contre-la-montre?? ??? ???????
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Armirail
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Vauquelin, Thomas, Cavagna
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Latour, Guernalec, Costiou, Paleni, Le Huitouze? ?????? ?? ????? : Cavagna pic.twitter.com/nhyRnpcE0C
— Renaud Breban (@RenaudB31) June 19, 2024
Barrière de la langue
Selon Cavagna, un des facteurs qui l'empêche d'être pleinement intégré et à l'aise dans sa nouvelle équipe est la difficulté qu'il a à communiquer avec les autres. “Ce qui est difficile, c'est la barrière de la langue, confirme-t-il dans les colonnes de L'Equipe. J'ai bien progressé en espagnol, j'ai pris des cours, je me suis investi et je comprends presque tout mais quand je veux m'exprimer un peu, que j'ai envie de m'imposer, je suis limité, c'est un peu merdique pour s'intégrer.”
Au sein d'un effectif où les deux tiers des coureurs sont hispanophones ou lusophones, et où il est le seul Français, la transition est donc compliqué par rapport à son ancienne équipe où les équilibres étaient très différents. Et où la langue n'était pas un problème, y compris en course. “Les Espagnols sont un peu ensemble, tout est en espagnol à la radio et c'est compliqué lors des moments importants en course. J'avoue, c'est un peu flou”, admet-il.
Programme modifié
L'un des autres facteurs qui peut expliquer la saison difficile de Rémi Cavagna concerne son programme de course. En signant chez Movistar, il souhaitait obtenir plus de responsabilités et plus de liberté dans le choix de son programme de courses : deux choses qu'il n'a, finalement, pas vraiment obtenu. “J'avais un calendrier préétabli et des choses ont changé très vite. Forcément, il y a un peu de déception car j'envisageais autre chose. Au bout d'un mois, on ne peut pas changer le programme d'un coureur alors qu'on n'avait pas signé pour ça”, reconnaît-il.
Ces changements pourraient notamment impacter sa participation au Tour de France (29 juin-21 juillet). Cavagna souhaite y participer, mais son équipe ne l'a pas assuré d'une participation à la Grande Boucle. De quoi le faire douter à quelques jours du départ. “Je sais qu'une victoire sur le Tour, cela peut changer une carrière. Si je ne fais pas le Tour, cela peut me mettre un coup de massue”, a-t-il avancé à L'Equipe.
Si Rémi Cavagna ne participait pas au Tour de France, cela pourrait aussi avoir un impact sur sa sélection pour les Jeux olympiques. À moins qu'il frappe suffisamment fort ce jeudi lors des Championnats de France, aussi bien en contre-la-montre que sur route, pour prouver au sélectionneur Thomas Voeckler qu'il a sa place au sein de l'équipe de France.