Il a annoncé au journal « L’Equipe » mettre fin à sa carrière, Julien Absalon laisse derrière lui un des plus beaux palmarès du sport cycliste français.

Longtemps, on a cru que Nino Schurter était son principal adversaire, celui qui lui ferait perdre les pédales. Longtemps, on s’était trompé. Revenu du diable vauvert en 2014, ayant pris la mesure de son cadet et de l’évolution des circuits, il était redevenu souverain en son royaume. Mais un autre ennemi guettait, sournois, invisible. La troisième colonne s’infiltrait, se distillait. Hier, le champion des champions du VTT cross-country, l’homme aux deux titres olympiques et aux cinq couronnes mondiales a abdiqué, l’histamine a eu sa peau. Hier, Julien Absalon a mis fin à sa carrière.

Il l’explique au quotidien l’Equipe : « L'élément déclencheur, c'est le problème d'allergie. Cela fait déjà trois saisons que je suis allergique aux pollens du bassin méditerranéen et que je souffre en début de saison. Le docteur m'avait dit que cela irait en s'aggravant. J'ai sursollicité mes bronches pendant des années. À Heubach (Coupe d'Allemagne, le 29 avril), je me suis rendu compte que j'étais allergique aux pollens du nord de l'Europe. J'ai pris un super départ, mais ensuite je n'arrivais plus à respirer correctement. J'avais un goût de sang au ­niveau des bronches. Ces nouvelles allergies, c'est deux mois de problèmes en plus. J'ai pris un coup au moral. Je n'ai pas envie de continuer sans être performant. »

Rois

Julien Absalon est le Roger Federer de la discipline, les titres olympiques en plus. Flamboyant, il a dominé sans partage le VTT entre 2004 et 2008. Après ce sont les blessures et surtout un autre surdoué, Schurter, un mélange de Nadal et Djokovic, qui viendront perturber les plans du Vosgien. Mais comme sa majesté Roger renaîtra de ses cendres en 2017, l’Empereur Absalon écrasa de sa classe la saison 2014, réalisant son second quadruplé (championnat du monde, coupe du monde, championnat d’Europe et championnat de France) après celui de 2006.

Réforme des retraites

A 37 ans, Julien Absalon ne courra plus dans sa spécialité, mais il est loin de prendre sa retraite. Manager d’une Team « Absolute Absalon » qu’il vient de créer, il a déjà annoncé vouloir participer à la Magavalanche de l’Alpe d’Huez et à la Transvésubienne, deux épreuves de cross-country marathon.

JMP