Pour sa deuxième saison parmi le World Tour, l’équipe Bahrain-Merida a connu une saison correcte – 26 victoires cette saison contre 12 l'an dernier – avec quelques exploits, des surprises mais aussi des déceptions notamment sur le Tour avec un effectif très voir trop expérimenté mais les quelques jeunes qui se sont montrés.
Des jeunes pousses
Le gros coup cœur de cette année 2018, c'est Matej Mohoric. Il a enfin répondu aux attentes dues à son titre mondial chez les espoirs en 2013.,
D'abord, le slovène a remporté sur les routes du Giro un deuxième succès d'étape en Grand Tour. Il a ensuite brillé de mille feux pendant le mois d'août en remportant coup sur coup le Tour d'Allemagne et le Binck Bank Tour. Il doit cette victoire à son échappée lors de la troisième étape et à son intelligence sur les dernières étapes accidentées. Le Slovène est encore trop tendre pour la haute montagne mais, sur les massifs intermédiaires, il devient un sacré client.
L'autre révélation, à un degré moindre bien sûr, est le jeune ukrainien Mark Padun. Il a joué un rôle important d'équipier sur les courses par étapes d'une semaine, et a remporté son premier succès pro sur la cinquième étape du Tour des Alpes. Padun a participé à son premier Grand Tour avec la Vuelta et a réussi une prometteuse 3e place sur l'étape du Faro de Estaca de Bares. À suivre !
Un requin touché mais pas coulé
Le gros flop de la saison est, sans aucun doute, le Tour de France. Auteur d'un très bon début, Vincenzo Nibali va chuter dans l'ascension de l'Alpe d'Huez et abandonné le soir même. Ensuite, une opération va repousser son retour en forme avec un Tour d'Espagne discret, des championnats du monde décevants. Il sera battu par Thibaut Pinot sur le Tour de Lombardie. Mais du côté du Requin de Messine, la saison n'est pas totalement ratée puisqu'il a levé les bras sur Milan-San Remo ! Si le poids des années commence à peser sur ses jambes, sa science de la course reste intacte.
Pozzovivo fait du Pozzovivo
L'autre leader sur les Grands Tour, Domenico Pozzovivo – arrivé l'hiver dernier, a terminé cinquième du Tour d'Italie. Alors qu'il était un sérieux candidat au podium au soir de la 18e étape, il n'a et n'aura peut être jamais le statut d'un coureur capable d'y aller sur un Grand Tour : très régulier, il est incapable d'un gros coup d'éclat. Derrière, Pozzovivo est allé sur les routes du Tour pour soutenir Nibali mais l'abandon de son leader l'a obligé à jouer les baroudeurs sur les étapes difficiles. De plus, l'ancien membre d'AG2R La Mondiale a réalisé de belles performances sur les courses d'un jour avec une 5e place sur Liège – Bastogne – Liège et une 8e place sur le Tour de Lombardie. L'an prochain, il pourrait partager le leadership sur les ardennaises avec Dylan Teuns.
Beaucoup de leaders pour les courses par étapes mineures
Cette formation, à défaut de briller sur les routes du Tour, a dominé des courses par étapes de seconde zone. Comme le Tour d'Autriche, avec 5 victoires d'étape et une deuxième place au général pour Hermann Pernsteiner. Il a, par ailleurs, remporté le Grand Prix de Lugano en juin. Sur le Tour de Slovénie, l'équie a signé quatre victoire d'étape et le classement général grâce à Kanstantsin Siutsou. Le Biélorusse a été contrôlé positif à l'EPO lors d'un test en juillet dernier.
Ion Izagirre confirme qu'il est une valeur sûre sur les courses d'une semaine – 3e du Tour du Pays Basque et 4e de Paris-Nice – et sur les courses d'un jour – 6e du Tour de Lombardie et 7e de la Classica San Sebastian – malgré une campagne ardennaise décevante. Il est encore trop tendre pour les courses de trois semaines -3. Le Basque va cependant voir ailleurs l'an prochain en allant chez Astana, accompagné de son frère Gorka – 3e de Paris-Nice et du Tour d'Oman et, surtout, champion d'Espagne.
Un solide Sonny Colbrelli
Du côté de son sprinteur Sonny Colbrelli, le début de saison a été prometteur avec une victoire d'étape à Dubaï, une 3e place sur Kuurne-Bruxelles-Kuurne et une 8e place sur le Omloop Het Nieuwsblad Elite. La fatigue s'est fait sentir sur les classiques flandriennes. Après un peu de repos, Sonny va à nouveau s'imposer sur le Tour de Suisse. Sur le Tour de France, il sera battu par deux fois par Sagan à La Roche-sur-Yon et à Quimper. Comme à son habitude, l'ancien coureur de la Bardiani a brillé sur les courses italiennes d'un jour en fin de saison avec deux bouquets Gran Piemonte et Coppa Bernocchi.
L'an prochain, il ne sera plus l'unique atout dans les sprints avec l'arrivée du germanique Phil Bauhaus.