Aujourd'hui disparue, l'équipe MAPEI était l'une des équipes les plus connues des années 90. Sur cette décennie, elle remporta à 7 reprises le classement UCI. Une performance folle qui s'explique notamment par un effectif incroyable et parfaitement managé. 

Les coureurs de classiques

En cette saison 1998, on trouve 3 différents vainqueurs de la reine des classiques dans l'effectif. Ces coureurs sont Andrea Tafi, Franco Ballerini et le Lion des Flandres Johan Museeuw. Ce dernier n'est d'ailleurs ni plus ni moins qu'un triple vainqueur du Ronde et de Paris-Roubaix. Malheureux en 1997 sur l'Enfer du Nord, il fait partie avec ses 2 compères des favoris pour toutes les classiques de début de saison. Pour accompagner ce trio magique, on trouve notamment Wilfried Peeters ou encore Tom Steels double vainqueur de Gend-Welwegem. Pour sa dernière saison professionnelle le vainqueur Milan-San Remo 1990, Gianni Bugno est également présent dans cette équipe de rêve.

Coté ardennaises, on trouve également de sacrés costauds. En effet, s'ils ne sont pas encore sacrés à cet instant sur les grandes courses des Ardennes, Oscar Camenzind et Frank Vandenbroucke sont bien présents.

Bilan des classiques 

3, c'est le nombre de monuments remportés par la MAPEI en cette saison 1998. Et avec 3 coureurs différents s'il vous plaît ! Favori très attendu, Johan Museeuw remporte le Tour des Flandres. MAPEI fait d'ailleurs le doublé sur la course puisque derrière le Lion des Flandres c'est Zanini qui sera dauphin sur ce Ronde 1998. Ensuite, au bout d'une épopée mémorable, Franco Ballerini s'offre lui l'Enfer du Nord en solitaire. Parti seul à plus de 30 km de l'arrivée, il s'impose devant Tafi Peeters pour plus de 4 minutes. Ce jour-là, Ballerini réalise un exploit qui restera dans l'histoire du cyclisme. Oscar Camenzind ensuite remporte lui le dernier monument de la saison en Lombardie.

Camenzind, non content de remporter le ‘Giro di Lombardia' s'adjuge également quelques jours avant le plus beau des maillots en devenant champion du monde. L'équipe ajoutera à ses victoires les plus notables de la saison un titre de champion de Belgique grâce à Tom Steels.

Enfin au rang des “échecs” de la saison des classiques on trouve les 2 monuments restants. Ces échecs restent plus que relatifs puisque sur la Doyenne, Franck Vanderbrouck finit à la sixième place alors qu'à San Remo, Stefano Zanini finit premier coureur MAPEI avec une quatrième place derrière Zabel, Magnien et Fred Moncassin.

Les grand tours

Si l'armada des coureurs de grands tours n'est pas aussi impressionnante que celle proposée sur les classiques, elle reste tout de même solide. Avec Tonkov et Camenzind l'équipe présente une visage solide pour jouer la gagne dans le Giro face notamment au pirate Marco Pantani. Pour le Tour, l'équipe alignera Tom Steels notamment pour les sprints et au visage plus tourné vers les victoires d'étapes.

Bilan des courses ? Une place de dauphin derrière Pantani sur le Giro avec Tonkon et la place de 4 pour Camenzind. Marco Pantani enchaînera d'ailleurs avec le doublé Giro-Tour en juillet sur le tristement célèbre “Tour de la honte”. Tom Steels emportera 2 étapes sur ce Tour et notamment la première ce qui lui permit d'endosser le premier maillot jaune de l'épreuve. Daniele Nardello remporte lui l'étape 13 au Cap d'Agde avant de finir à la 8e place du général juste devant son coéquipier Giuseppe Di Grande, mais très loin du vainqueur Marco Pantani. Sur la Vuelta, Gianni Bugno s'offrira sa dernière victoire pro lors de la 12e étape à Canfranc.

Les arrivées et les grands passés par la MAPEI 

La saison 1999 ne verra en aucun cas une baisse de régime de l'équipe, mais au contraire de nouvelles arrivées. Paolo Bettini et Axel Merckx rejoignent l'équipe pour la saison 99 avant que Freire n'arrive en 2000 et qu'un certain Fabian Cancellera ne fasse ses débuts pro en 2001 dans cette équipe.

Si aujourd'hui, on ne voit plus d'équipe MAPEI dans le peloton professionnel, on trouve toujours celle qui l'a remplacée sous l'égide de Patrick Lefevere : la Quickstep. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que la tradition de victoire sur les classiques du nord s'est plutôt pas mal perpétuée ces 20 dernières années. 

photo : sirotti.it