Cyclisme

Mathieu van der Poel doit-il quitter Alpecin-Fenix ?

Coureur inclassable, héritier surdoué, Mathieu van der Poel attire le regard et suscite les convoitises. Le Néerlandais est sous contrat jusqu’en 2024 avec Alpecin-Fenix, mais pourrait avoir des envies d’ailleurs, notamment pour passer en équipe WorldTour, quitte à sacrifier sa liberté. Pour vous aujourd’hui, We Sport se pose la question suivante : van der Poel doit-il quitter son équipe ?

Van der Poel, leader libre et incontesté

La question peut surprendre. En effet, van der Poel est aujourd’hui le leader incontesté d’une équipe qui le lui rend bien. L’année 2020 a été exceptionnelle pour Alpecin-Fenix, en grande partie grâce à sa star (victorieux du Tour des Flandres et du BinckBank Tour). Conséquence de cette bonne forme : l’équipe belge a fini première du classement pro-team et est donc automatiquement invitée sur toutes les épreuves WorldTour en 2021.

Il va sans dire qu’Alpecin fait honneur à ces invitations, que ce soit avec van der Poel (Strade Bianche, deux étapes de Tirreno-Adriatico, une étape du tour des Émirats, 2e du Tour des Flandres) ou avec Jasper Philipsen (Grand Prix de l’Escaut). Bref, van der Poel est dans ses standards et fait une campagne de classiques fantastique face à ses deux rivaux Wout van Aert et Julian Alaphilippe.

Le Néerlandais est donc bien dans sa saison sur route, mais aussi ailleurs. Il a en effet été sacré champion du monde de cyclo-cross en février pour la quatrième fois de sa carrière. Coureur aux multiples facettes, l’un de ses principaux objectifs de la saison sera Tokyo cet été en… VTT. Le petit-fils de Poulidor est insatiable, et son équipe lui laisse toute la liberté de faire l'étalage de son talent dans ses trois disciplines favorites. L’avenir chez Alpecin-Fenix semble radieux pour le jeune prodige.

Mais voilà, s’il peut se mesurer aux grands de ce monde sur toutes les courses cette année, rien n’est garanti pour l’année prochaine. Mathieu van der Poel a 26 ans et commence à peine à révéler son plein potentiel. On ne peut s’empêcher de penser qu’il serait peut-être intéressant pour lui de signer dans une équipe WorldTour pour passer un cap.

Quel avenir pour van der Poel en WorldTour ?

On ne le répètera jamais assez, le talent de l’homme n’est plus à prouver, et de nombreuses équipes seraient prêtes à aligner de grosses sommes pour s’offrir ses services. Alors, plusieurs choix sont possibles pour lui à la fin de son contrat en 2024. D’abord signer dans une équipe lui offrant le même cadre qu’Alpecin : leader incontesté, liberté pour le cyclocross et le VTT. On peut penser à des équipes comme la Team BikeExchange ou Lotto-Soudal. Dans ce type de formation, l’équipe travaillerait pour lui et lui permettrait d’aller chercher des classiques mais aussi des étapes de grands tours.


Ensuite, van der Poel pourrait aussi être séduit par des équipes plus réputées dans ces domaines comme Deceuninck-Quick-Step. Nul doute que l’équipe de Patrick Lefevere saurait faire bon usage d’un talent pareil. Et l’association du Néerlandais et du Berrichon volant Alaphilippe en ferait saliver plus d’un. Cela voudrait dire pour van der Poel de savoir parfois se mettre en retrait et de jouer le rôle d’équipier de luxe.

Enfin, reste le choix des grosses cylindrées chasseuses de grands tours. À l’instar d’un Wout van Aert, van der Poel aurait tout à fait sa place de super lieutenant chez Ineos-Grenadier ou chez Jumbo-Visma. Rampe de lancement super sonique en montagne, capable de gagner des sprints et des étapes de puncheurs ou de baroudeurs, van der Poel peut tout faire.

Néanmoins, avec ces deux dernières suppositions, la liberté de pratiquer trois disciplines se verra surement limitée. Si la saison de cyclo-cross pendant la pause hivernale est entrée dans les mœurs, un objectif comme les JO aurait peut-être été impossible avec certaines équipes.

Van der Poel, coureur de Grand Tour ?

Pour l’instant nous n’avons considéré que deux options, un van der Poel qui fait du van der Poel en gagnant des classiques et des étapes. On peut dire sans crainte qu’il brillera dans cette voie-là, quelle que soit sa formation. Mais voilà, est-il possible de voir plus loin ? Que peut faire van der Poel sur un grand tour ?
La question peut faire sourire, il ne semble pas avoir le profil nécessaire pour cela. Mais à cœur vaillant, rien d’impossible, et on connaît la fougue du Néerlandais. Alors on peut se prendre à rêver, 50 ans après, de voir un héritier de Poulidor en jaune sur le Tour.
L’hypothèse est courageuse, et pour en revenir à notre sujet initial, condamnerait alors van der Poel à quitter sa formation et à venir se frotter aux tous meilleurs pendant trois semaines. Éléments de réponse à venir cette saison.

 

Ainsi, les questions sont nombreuses autour de l’avenir de Mathieu van der Poel. Le coureur aura jusqu’à 2024 pour y répondre. Néanmoins, si les deux options n’empêcheront pas le Néerlandais de faire une grande carrière, on ne peut imaginer un cycliste pareil ne pas aller se frotter aux grands tours pour continuer à écrire sa légende. Et même si Alpecin va être régulièrement invitée sur ces derniers, on ne veut rien regretter. Si on se régale d’un van der Poel en pro team, qui gagne des classiques à tour de bras, l’idée de le voir sur le Tour de France chaque année par exemple, ne peut que nous faire saliver. Et vu le talent du bonhomme, pourquoi ne pas l’imaginer marcher sur les traces de son illustre grand-père ? L’avenir nous le dira, chez We Sport, on a fait notre choix.

Crédit image en une : MARCO ALPOZZI

 

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