Leader du championnat équipes, le Mooney VR46 Racing Team réalise un très beau début de saison. Vainqueur en Argentine, Marco Bezzecchi pointe en tête du classement pilotes alors que Luca Marini, deuxième au Texas, est en embuscade. De quoi faire apparaître des ambitions plus élevées que celles de départ.
Verra-t-on un pilote d’une équipe satellite champion du monde en fin d’année ? Ce serait une première historique puisque dans l’ère moderne du championnat du monde de vitesse cela n’est jamais arrivé. Après les trois premières manches de la saison 2023, ce n’est pas un pilote officiel qui caracole en tête du général. Avec 64 points, Marco Bezzecchi devance le tenant du titre, Francesco Bagnaia.

Le pensionnaire du Mooney 46 Racing Team réalise un grand début de saison. A Portimao, l’Italien avait signé son premier podium en terminant troisième. En Argentine, après sa deuxième place en sprint race, le natif de Rimini avait remporté avec brio le Grand Prix. Une grande première pour lui dans la catégorie reine qui appelle à en amener d’autres. Moins en vue au Texas, Bestia a assuré les points de la sixième place et profité des erreurs de Francesco Bagnaia pour garder le leadership du championnat.

De l’autre côté du garage, Luca Marini s’est bien remis de son abandon inaugural au Portugal. Huitième le dimanche à Termas de Rio Hondo, le frère de Valentino Rossi a signé son tout premier podium en sprint race en Argentine avant de monter sur la boite lors d'un Grand Prix, le week-end dernier sur le COTA.
Deux pilotes performants qui font évidemment la joie de toute leur équipe. La structure dirigée par le nonuple champion du monde profite aussi comptablement. Ainsi, le Mooney VR46 Racing Team pointe tout en haut du classement team avec presque trente points d’avance sur son dauphin, le Prima Pramac Racing.
2022 pour apprendre, 2023 pour performer !

Arrivé l’an dernier en MotoGP, après de nombreuses années en Moto2 et Moto3, le Mooney VR46 Racing Team a rapidement fait parler de lui. De par son fondateur, Valentino Rossi, légende vivante de la discipline mais aussi en termes de résultats. Régulièrement aux portes du top-10, les rookies Luca Marini et Marco Bezzecchi ont progressé au fil des Grands Prix. Le dernier cité a même connu la joie de son premier podium en catégorie reine, lors du GP des Pays-Bas, sur le tracé d’Assen.
Après une telle arrivée, les observateurs attendaient une confirmation de la part de la structure italienne. Force est de constater qu’ils y ont répondu et de quelle manière ! Véloces sur un tour, lors des sprint race et même pendant les longs relais du dimanche, les deux Transalpins sont les pilotes à suivre de ce début de saison, et il fallait s’y attendre.
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Attention au réveil des cadors
Evidemment, après trois manches, il serait bien trop ambitieux de les voir déjà titrés chez les pilotes ou en tant qu’équipe. Après sa victoire, Marco Bezzecchi affirmait lui-même, à juste titre, ne pas se préoccuper du tout du classement général.
Pour autant, un si beau début de saison ne peut que donner envie de croire en leurs chances de triompher au terme de cette année marathon. Avec une telle régularité et de si belles performances, les Italiens auraient aussi tort de ne pas garder cette idée dans un coin de leur tête.
Si tout est beau au sein du team Mooney VR46 Racing Team, ce n’est pas le cas de leurs adversaires directs. Plusieurs autres équipes ont souffert de divers problèmes, expliquant en partie leur retrait actuel au général. Chez Ducati officiel, Francesco Bagnaia est tombé deux fois le dimanche mais ne pointe pourtant qu’à onze unités du leader. C’est dire la force du champion du monde en titre. Son très prometteur coéquipier, Enea Bastianini, a déclaré forfait lors des deux dernières courses suite à une chute au Portugal, provoquée par Luca Marini. De son côté, Jorge Martin (Prima Pramac Racing) a commis des erreurs qu’il devra gommer pour revenir dans le classement.
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Chez Yamaha, Fabio Quartararo possède une moto difficile à manier mais progresse et reste logiquement un favori au titre. Marc Marquez a lui aussi manqué deux GP mais le pilote Honda Repsol saura à coup sûr revenir dans le match dès son retour. Malgré une machine moins performante que les Ducati, l’octuple champion du monde va faire parler son talent pour se battre devant.
Depuis le début de saison, les “cadors” sont moins en vue, ce qui profite notamment à Marco Bezzecchi, mais attention lorsqu’ils seront plus compétitifs. Ce sera le grand défi du Mooney VR46 Racing Team : être capable de rester le plus possible devant tout au long de l’année.
Les évolutions, point faible des teams satellites

Avant d’arriver chez des constructeurs, de nombreux pilotes sont passés par des équipes satellites et y ont performé. A l’image de Fabio Quartararo en 2019 quand le Niçois avait débarqué chez Yamaha Petronas. Si plusieurs d’entre eux ont gagné des GP (Alex Rins avec une Honda LCR à Austin), aucun n’a jamais été champion du monde.
La raison est simple : les pilotes officiels reçoivent des évolutions sur leur machine tout au long de l’année afin de la rendre de plus en plus performante. Ces innovations sont ensuite transmises, ou pas, aux équipes soeurs mais plusieurs courses plus tard. Ce qui fait que pendant de nombreux Grands Prix, les écuries ont de l’avance sur les autres équipes. De quoi prendre un avantage comptable important en peu de courses.

A l’heure actuelle, les pilotes du Mooney VR46 Racing Team roulent au guidon de la Ducati 2022, championne du monde avec Francesco Bagnaia l’an dernier, qui est parfaitement développée. A l’inverse, la version 2023 de la moto de Pecco est toujours en cours de développement. Les Italiens travaillent toujours sur la moto du détenteur de la couronne mondiale pour la rendre plus performante. Quand ils apporteront des évolutions, la machine 2023 deviendra meilleure que l’ancienne et les teams satellites perdront leur avance du début de saison.
C’est donc pour ça qu’il ne faut pas voir les constructeurs hors du coup trop vite. La saison est longue, tout peut se passer et tout le monde peut revenir. Reste à savoir qui le fera le mieux mais voir l'équipe de Valentino Rossi championne du monde en fin d'année ne reste pas à exclure.