C’est une nouvelle rubrique qui voit le jour sur We Sport ! «Champions de l’ombre» vous permet de découvrir nos sportifs qui réalisent des performances tout simplement extraordinaires mais qui passent malheureusement hors de vue du grand public. Cette semaine, nous vous proposons de partir à la rencontre du jeune mais ultra talentueux Nicolas Vallée, qui excelle au plus haut niveau en VTT Trial, un sport encore trop peu médiatisé en France.
Bonjour Nicolas, nous te remercions d’avoir accepté cette interview pour We Sport ! Dans un premier temps, peux-tu te présenter à nous ?
Bonjour We Sport FR ! J’ai 19 ans et je suis étudiant en 2ème année à l'INSA Toulouse. Cette formation me permet de mêler études et sport de haut niveau grâce à un emploi du temps aménagé, sans quoi il serait difficile de jouer sur les deux tableaux. Je fais du trial depuis mes 5 ans et je suis actuellement basé au club de Meaux, en région Parisienne, qui m’aide financièrement en plus de Jitsie, mon sponsor principal.
D’où te vient cette passion pour le Trial ?
Par hasard ! Etant petit, mes parents m’ont fait essayer beaucoup de sports et j’ai d’ailleurs pratiquer le tennis pendant un long moment avant de me consacrer entièrement au trial, mon choix de coeur. Ce qui m’a particulièrement poussé à poursuivre cette voie fut la présence de Vincent Hermance lors des compétitions auxquelles je participais. C’était mon idole (il l’est toujours d’ailleurs !), je rêvais de devenir aussi fort que lui. Et un beau jour, à 12 ans, il me prend sous son aile, me donne des conseils et m’aide à me développer. Que rêver de mieux à cet âge là ? Pas grand chose.
Le trial est une discipline peu connue en France. Comment expliques-tu cela ?
Tout d’abord, le trial est un sport assez élitiste, dans le sens où tout le monde ne peut pas y arriver tout de suite. Le trial demande beaucoup d’efforts, du temps de travail, sans toujours avoir le coté fun d’un sport collectif où les progrès se voient assez rapidement, contrairement à ma discipline qui oblige à passer par beaucoup d’échecs avant de réussir. Patience et persévérance sont les maîtres mots.
Ensuite, avoir un entourage disponible est essentiel étant donné les trajets à effectuer pour s’entrainer et surtout pour aller disputer les compétitions, souvent à plusieurs heures de route. Mes parents étaient à fond derrière moi dès le début et ils le sont toujours ! Ce sont mes premiers supporters, j’ai de la chance.
Est-ce différent à l’étranger ?
L’Espagne a une culture trial beaucoup plus développée. Rien que Barcelone par exemple propose une dizaine d’endroits au centre ville, alors qu’à Paris il n’y a rien, tout se fait en périphérie (Cerny, Meaux, St Quentin en Yvelines, et récemment Epône et Butier qui sont plus naturels). Il est donc logique que ce sport soit pratiqué à plus grande échelle dans d’autres pays qu’en France puisque les installations nécessaires y sont présentes et à proximité.
Lors des derniers Championnats du Monde en Chine, la télé Chinoise avait diffusé l’événement alors qu’en France, aucune chaine n’en a parlé. Cela peut aussi expliquer le fait que le trial soit peut connu dans notre pays. Une ou deux fois par il y a des reportages TV, mais cela reste minime.
Lors des compétitions, est-ce que du monde se déplace ?
Au niveau national, il n’y a quasiment personne hormis les proches des participants et quelques locaux. Par contre, en Coupe du Monde (Albertville, Cracovie, etc.), là il y a du monde ! Pour exemple, on a déjà eu jusqu’à 5 000 personnes en Belgique.
Comme tu l’as dit, tu étais en Chine il y a deux semaines pour disputer les championnats du monde Urban Cycling où tu as terminé deuxième. Ça fait quoi, à 19 ans ?
C’est ouf ! Premier année chez les seniors et vice champion du monde, c’est énorme ! Les efforts dans le froid l’hiver ont payé, ça fait vraiment plaisir.
Raconte nous ton meilleur souvenir dans ta jeune carrière.
Il y en a beaucoup. Je dirais 2012, lors de mon premier titre de champion du monde, à 14 ans (en minime) en France. Ça faisait deux ans que je m’entrainais vraiment à fond et cette consécration récompensait beaucoup d’efforts.
Je vais en citer un deuxième, qui a eu lieu en 2015 et est peut-être le plus symbolique, le plus beau. Cette année là, j’ai été sacré champion du monde Junior la même journée que Vincent (Hermance), en Andorre, lors de la même compétition… c’était énorme ! Quatre ans de travail ensemble et terminer premiers, ensemble, on peut difficilement faire plus beau.
Et ton plus mauvais…
J’ai envie de dire la premier année en cadet, c’est à dire en 2013. Lors d’une compétition à Moudon (Suisse), j’étais premier jusqu’à la première zone, puis je suis tombé sur un cailloux… cela m’a couté la victoire. J’ai tout de même terminé 3ème, mais c’était clairement rageant d’échouer si proche de la première place.
Une anecdote ?
On partage pas que le trial, mais aussi l’après trial… Cette soirée mémorable en Andorre après la victoire en 2015, je n’en dirais pas plus (rire) !
Et enfin, que dirais-tu au public Français pour le pousser à te suivre toi et ton sport ?
J’ai envie de lui dire qu’il a tout à connaitre et tout à y gagner dans ce sport. Ce sport a du potentiel et va percer, j’en suis persuadé !
Il ne nous reste plus qu’à chaleureusement te remercier pour ta gentillesse et ta disponibilité, en te souhaitant une suite aussi brillante que tes débuts ! Ce que tu fais pour le sport Français est tout simplement énorme et chez We Sport FR, on aime ça !
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Martin COLNEY