Après le gâchis de Melbourne, Alpine a vécu trois jours cauchemardesques lors du Grand Prix d’Azerbaïdjan. Entre problèmes sur les voitures, erreurs personnelles et manque de performance, l’écurie française doit vite oublier ce mauvais épisode pour se concentrer sur la suite de la saison.
Deux zéros pointés en autant de courses, au niveau comptable, les dernières sorties d’Alpine font mal. Pourtant, ce résultat, similaire sur le papier, ne reflète absolument pas ce qu’il s’est passé en piste. A Melbourne, les deux monoplaces étaient entrées en collision lors du dernier départ, privant l’écurie française d’un double top-10. A Bakou, les Bleus n’ont tout simplement pas existé.
Quatorzième et quinzième du Grand Prix d’Azerbaïdjan, les Tricolores ont enchaîné les coups du sort en leur défaveur. Hors des points et toujours bloqué à la sixième place du championnat constructeurs, avec huit unités, le directeur de l’équipe Otmar Szafnauer n’était évidemment pas satisfait de cette manche azérie. « C’était un week-end amèrement décevant et nous ne devons plus répéter ce type de performance. Nous étions sur la défensive dès vendredi et nous n’avons pu véritablement regagner du terrain dans aucune des séances. Nos réglages étaient assez loin en essais et, avec un roulage aussi limité et impacté par des problèmes de fiabilité sur les deux voitures, nous nous sommes retrouvés face à une montagne pour la suite du week-end. » Une montagne qu’ils n’ont malheureusement jamais réussi à gravir.
Galères sur galères pour Gasly

La journée du vendredi aura malheureusement été révélatrice de ce qui allait attendre Pierre Gasly à Bakou. Lors de la seule séance d’essais libres du week-end, le natif de Rouen a été victime d’un problème mécanique. « Nous n’avons eu que quatre tours en FP1. C’était donc difficile de régler la voiture comme on le voulait, regrettait le vainqueur du Grand Prix de Monza 2020. Le format rend les choses encore plus difficiles. »
L’après-midi, en qualifications, Pierre Gasly commettait une erreur personnelle. L’ancien pilote Alpha Tauri arrachait tout le côté droit de sa monoplace lors de la Q1, de quoi briser ses ambitions de bien se qualifier pour le Grand Prix. « Ici, il n’y a pas de marge et pas la place pour se rater. J’en ai payé le prix aujourd’hui. » Parti du fond de la grille, le Normand n’a jamais réussi à réellement remonter dans le peloton (13e en course sprint et 14e lors du GP). Il faut dire que les courses plus calmes que d'habitude à Bakou ne l’ont pas aidé.
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Beaucoup de travail en perspective
De l’autre côté du garage, les difficultés étaient aussi nombreuses. Obligé de changer de réglages pour « plein de raisons », Esteban Ocon et son équipe ont violé les règles du parc fermé. Résultat : le natif d’Evreux devait partir de la voie des stands en course sprint et lors du Grand Prix. En manque de rythme, il ne finissait pas non plus dans le top-10 mais se voulait positif. « On aura essayé mais notre stratégie n’a pas été la bonne. Nous avons récolté pas mal de datas. C’est bien pour nous car ça va nous servir pour les prochaines courses. »

Son coéquipier était lui bien moins enjoué au moment de débriefer la course. « Il va falloir travailler énormément, analysait à chaud Pierre Gasly. Nous devons aller de l’avant et essayer de comprendre ce qui n’a pas marché. En Australie, on pouvait suivre les Ferrari, c’est la preuve que notre voiture peut-être performante. Mais là on a pas la perf pour jouer devant. » Heureusement pour les deux Français, il auront rapidement l'occasion de se remettre dedans puisque le paddock de la F1 pose ses valises à Miami le week-end prochain. Esteban Ocon voit cet enchaînement de courses comme une « chance pour immédiatement se relancer. »
La grosse frayeur d’Ocon dans les stands
C’est l’une des images de la journée à Bakou. A un tour de la fin, Esteban Ocon, qui avait tenté une stratégie avec un arrêt très tardif, entre dans la voie des stands à pleine vitesse. Juste avant le panneau indiquant la limitation de vitesse à respecter, des personnes s'occupant du podium étaient présentes sur la trajectoire. La raison : les organisateurs commençaient à installer l’endroit réservé au podium.
Lorsqu’ils ont vu la voiture bleue arrivée, ils se sont évidemment mis sur le côté mais un drame aurait pu se produire. « Je ne sais pas ce qu’ils ont fait, racontait Esteban Ocon devant les médias. C’était chaud car tu arrives à plus de 300km/h dans les stands. J’ai dû beaucoup ralentir. Au final, le résultat de la course n’a pas changé mais pour la sécurité de tout le monde, ça ne doit pas arriver. » La FIA a immédiatement ouvert une enquête et convoqué les personnes responsables de ce manquement, qui aurait pu mal tourner.
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