Après deux défaites consécutives, l'Olympique Lyonnais a renoué avec le succès en milieu de semaine face au FC Bâle, mais son inefficacité offensive commence à inquiéter Paulo Fonseca et d'inquiéter les supporters.
Après 29 tirs à Nice, l’OL a récidivé face au FC Bâle avec 17 nouvelles tentatives. Le résultat ? Beaucoup d’énergie dépensée, mais encore trop de frappes forcées et de gestes brouillons pour espérer plier la rencontre plus tôt.
Si les Lyonnais se sont imposés avec sérieux (2-0), le scénario a encore rappelé de mauvais souvenirs à leurs supporters : domination, maîtrise, mais incapacité à tuer le match.
Fonseca le sait mieux que quiconque : cette équipe se crée énormément, mais concrétise trop peu. Un but dès la 3e minute, un second à la 89e, et entre les deux, un long moment de flottement où l’OL a semblé rejouer ses mésaventures de Toulouse ou Nice. Malgré la victoire, le sentiment d’inachevé demeure.
Les mêmes erreurs qui se répètent
Ce match de Ligue Europa aurait pu servir de déclic. Il a surtout confirmé une tendance : l’OL maîtrise mais ne tue pas.
Dans le jeu, tout y est : pressing haut, combinaisons fluides, intentions offensives. Mais dans la surface, le dernier geste fait défaut.
Fonseca s’en inquiète à demi-mot : “Nous sommes l’équipe la plus créative du championnat, avec le plus d’expected goals. Nous devons faire mieux, mais c’est aussi un signe de forme et de force.”
Un constat lucide, mais les chiffres commencent à être alarmants : 4 buts inscrits sur 46 tirs en deux matchs. Seuls 13 tirs cadrés, soit moins d’un sur trois. Insuffisant pour un club de cette ambition.
Quand la recherche du but vire à l’individualisme
Au-delà des chiffres, c’est le choix des tirs qui interroge. Contre Bâle, plusieurs situations auraient pu être mieux exploitées collectivement. Martin Satriano, seul en contre, oublie Malick Fofana idéalement placé. Tanner Tessmann, lui, préfère la frappe impossible à la passe en retrait vers Tolisso ou Merah.
Ces décisions isolées trahissent peut-être une frustration grandissante dans un groupe qui se cherche encore un vrai tueur.
Le but splendide contre Toulouse a sans doute donné des idées… mais tout le monde ne peut pas réussir ce genre d’exploit chaque semaine.
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Satriano, symbole d’un OL travailleur mais stérile
En pointe, Martin Satriano symbolise à lui seul cette double réalité lyonnaise. Volontaire, généreux, disponible, mais trop peu décisif.
Face à Bâle, l’Uruguayen a encore beaucoup couru pour les autres, sans réussite personnelle. Un paradoxe que Paulo Fonseca refuse de dramatiser :
“Martin travaille beaucoup pour l’équipe. Il continue à progresser. Je suis vraiment content du travail qu’il réalise. Les buts viendront naturellement pour ceux qui travaillent comme lui.”
Fonseca protège son attaquant, conscient que l’OL ne possède plus de Lacazette, Cherki ou Almada, capables d’un exploit individuel pour débloquer une rencontre. Le Portugais s’appuie désormais sur un collectif fort, mais ce choix tactique a une contrepartie : sans efficacité, ce collectif perd de sa force.
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