Les commotions cérébrales représentent une part importante des blessures des coureurs dans le cyclisme professionnel, mais leur diagnostic dans un sport où il n'y a pas de temps mort nécessite une évaluation rapide.
En 2020, l'UCI a approuvé un protocole spécifique pour contrôler les signes et symptômes d'une commotion cérébrale chez les coureurs ayant chuté. Ce protocole est basé sur l'outil standardisé SCAT5 pour l'évaluation des commotions cérébrales, mais modifié pour les cyclistes.
Avant l'adoption du protocole, il y a eu plusieurs incidents très médiatisés au cours desquels des coureurs ont continué à courir avec des commotions cérébrales. Romain Bardet a parcouru 90 kilomètres avec une commotion cérébrale lors du Tour de France 2019.
Des incidents antérieurs, tels que la chute de Toms Skujins lors du Tour de Californie, et celle de Chris Horner et Tom Boonen lors du Tour de France 2011, ont conduit les équipes à adopter leurs propres protocoles en matière de commotions cérébrales jusqu'à ce que l'UCI se mette d'accord sur des directives officielles.
Quel est le protocole de commotion cérébrale pour le cyclisme ?
Le protocole comporte trois étapes : tout d'abord, l'évaluation initiale immédiatement après la chute, puis un suivi après la course et un autre le jour suivant la blessure.
Au cours d'un examen rapide, on demande au coureur s'il a des maux de tête, des nausées, des vertiges ou une vision double – deux symptômes légers ou plus, ou un symptôme modéré à grave, indiquent une possible commotion cérébrale.
Le coureur peut ensuite se voir poser une série de questions pour tester sa mémoire :
- Quel jour sommes-nous ?
- Dans quelle course sommes-nous ?
- Combien de kilomètres reste-t-il à parcourir ?
- Quelle était votre dernière course ?
- Qui est le DS dans cette course ?
- Qui a gagné hier (courses par étapes) ?
Des réponses correctes à toutes les questions indiquent une faible probabilité de commotion cérébrale et le coureur serait probablement autorisé à continuer. Toutefois, comme les coureurs peuvent se tromper dans les questions sans avoir subi de commotion cérébrale, d'autres tests sont effectués : vérification de l'amplitude des mouvements du cou et de la colonne vertébrale sans douleur.
Un autre test de mémoire consiste à lire dix mots au coureur, qui doit en répéter le plus possible, trois fois. Un score de 20 à 30 (1 point par mot correct) donne le feu vert au cavalier en l'absence d'autres signaux d'alerte.
Le cavalier peut être soumis à un test d'équilibre et à un rappel différé des mots lus précédemment. Tout trébuchement ou incapacité à se souvenir de plus de quatre mots fait suspecter une commotion cérébrale.
Un coureur doit être immédiatement retiré de la compétition s'il présente l'un des symptômes suivants après une chute :
- Perte de conscience, confirmée ou suspectée
- Crise d'épilepsie ou convulsion
- Changement de comportement, augmentation de l'agitation, de la combativité
- Vomissements
- Maux de tête sévères ou croissants
- Vision double
- Faiblesse ou picotements/brûlures dans les bras ou les jambes
- Douleur ou sensibilité au niveau du cou
- Immobilité sur la route ou la piste
- Désorientation, confusion, incapacité à répondre aux questions
- Troubles de l'équilibre
- Regard vierge ou vide
- Lésion faciale après un traumatisme crânien
- Vision floue, diplopie, difficulté à suivre une cible en mouvement
- Incapacité à parler ou à avaler
Étapes du protocole de commotion cérébrale de l'UCI
- Questions de Maddocks modifiées (“Quel jour sommes-nous ?”, etc.)
- Examen rapide des symptômes (maux de tête, nausées, vertiges)
- Rappel immédiat de 10 mots
- Chiffres inversés
- Évaluation de l'équilibre (pieds joints, tête en arrière)
- Évaluation de la colonne vertébrale et du cou
- Rappel différé de 10 mots