Après une saison 2019-2020 avortée, le Top 14 est revenu cette année avec son lot de suspense et de spectacle. Après une saison pleine, la rédaction de We Sport vous propose de revenir sur les performances des quatorze clubs qui composent le championnat. Ce lundi, retraçons le parcours valeureux du Castres olympique, équipe venue semer le doute pour la qualification aux phases finales.

 

  • Classement en Top 14 : 7e avec 69 points -> 15 victoires, 1 nul, 10 défaites.
  • Parcours en Coupe d'Europe : éliminés en phase de poule.

 

Depuis que le CO est en Top 14, les favoris du Top 6 tremblent. Tremblent de se retrouver éliminés, sur le fil, lors des dernières journées de championnat. Plusieurs fois, l'équipe du Tarn s'est battue match après match pour se qualifier in extremis. En volant l'ultime billet de qualification à plusieurs reprises, le Castres olympique a créé sa propre légende, en devenant l'équipe inattendue qui bat les plus grandes. Une première fois pour leur titre de Top 14 pour la saison 2013 en renversant Toulon, alors champion d'Europe. De manière encore plus flagrante, leur remontada en 2018, pour soulever le Brennus en ayant terminé sixième, deux points seulement, devant le Stade rochelais.

En 2021, Castres est, pour une fois, trop court. Mais comment l'effectif encadré par Mauricio Reggiardo, a-t-il pu échouer si près du but ? Retour sur une saison haletante pour le Castres olympique qui n'a jamais cessé d'y croire.

 

Début de saison mal négocié

Quand on réalise la rétrospective de Castres, un point met sur la piste de l'échec. Le début de saison n'a pas été assuré comme il se doit. Ainsi, à la mi-saison, Castres pointait seulement à la dixième place du classement, à dix points de la première place qualificative. Une contre-performance que les partenaires de Mathieu Babillot comptaient bien gommer par la suite.

Castres n'a pourtant pas manqué de créer des exploits. Pour la sixième journée, le CO s'est imposé à domicile face au titanesque Racing 92. Un exploit comparé au match de fin décembre face à Brive, perdu d'un point à Pierre-Fabre (24-25). Des victoires face à Agen ou encore Montpellier ont pourtant permis au club de rester au contact de la machine infernale. Tout restait à jouer en deuxième partie de compétition.

 

La COVID-19 a tout chamboulé

Castres n'a pas été épargné par la pandémie, c'est même une des équipes les plus impactées en début de saison. Après une défaite à domicile contre le Stade français, équipe qui commence sa saison à Pierre-Fabre, le CO est contraint de se préparer à une longue période de crise. Les cinq semaines suivant ce match du 13 septembre 2020, le CO s'est contenté d'entraînements en petits comités. Les joueurs de première et seconde lignes étant particulièrement touchés par la COVID-19, le staff s'est adapté en intégrant au groupe des espoirs. Un tiers de l'effectif n'a pas joué de la saison, pourtant bien entamée.

Le 17 octobre, le déplacement à La Rochelle s'est soldé par un sévère résultat (62-3). Un début de saison très difficile qui engendre par la suite des matchs à rattraper, émoussant davantage le club. Un passage qui rapproche le club vers une certitude ; l'équipe a souffert ensemble, elle se rebêle ensemble.

 

Castres devient imprenable à domicile 

En 2021, le club est remis sur pied. Les matchs ont tous été rattrapés et les joueurs ont la tête à une remontée au classement. La confrontation à leur adversaire direct pour les phases finales, le Stade français, se conclut une nouvelle fois par une défaite pour le début des matchs retours. Avec le recul, on sait maintenant que la qualification s'est jouée en partie sur ce match. Un point de bonus défensif aurait suffi à se qualifier aux dépens du club de la capitale.

Une série de cinq victoires consécutives dont une à l'extérieur relance complètement les ambitions du club tarnais. Coup sur coup, La Rochelle, Toulouse et le LOU tombent à Pierre-Fabre, faisant les affaires du CO. Conséquences au classement, Castres est de retour pour prétendre à un barrage. L'UBB vient pourtant stopper Castres dans sa bonne série de victoires à trois journées de la fin, défaite 20-16. Les exploits face à Brive et Toulon ne suffiront pas. Le Stade français a fait son travail de son côté et se qualifie, doublant le CO et le RCT.

 

Le maître à jouer : Benjamin Urdapilleta 

Le demi d'ouverture argentin est le guide du CO. Meilleur réalisateur de l'équipe, Urdapilleta a une réussite de 83 % face aux perches. Il est l'un des meilleurs dans ce rôle dans le Top 14. Son impact sur le jeu est primordial, il a toujours un coup d'avance sur ses adversaires. Le dernier match de la saison est à l'image de sa saison. Après avoir été mené 17 à 0, Castres s'est remobilisé pour revenir au score, et l'emporter largement. Le numéro dix avait alors brillé. Un essai inscrit, un jeu au pied tranchant, faisant reculer les Toulonnais. Le CO obtient le bonus offensif, mais ne disposait pas de son destin entre les mains.

Crédit photo : ladepeche.fr

Bon de consolation, Castres jouera la Champions Cup la saison prochaine, contrairement à Toulon, à qui ils ont piqué la place. Un point, ce n'est pas grand-chose, mais dans un Top 14 où tout se joue dans un mouchoir de poche, les clubs n'ont pas le droit à l'erreur. Castres en a fait les frais cette année, mais risque de revenir surmotivé la saison prochaine.

 

Castres a connu des hauts et des bas et termine la saison la tête haute. Les joueurs n'ont jamais cessé d'y croire. Le jeu toujours aussi typique proposé par cette équipe mène la vie dure aux autres effectifs. Encore une fois, les Tarnais ont prouvé qu'ils sont capables de renverser des montagnes, même dans les conditions les plus compliquées. L'heure est maintenant au repos, pour un Castres olympique esseulé.