Strasbourg fausse-t-il le championnat avec les faveurs de Chelsea et de la multipropriété ?

Tous deux détenus par BlueCo, Chelsea et le Racing Club de Strasbourg entretiennent des liens plus qu'étroits. Certains y voient même une concurrence déloyale. Faut-il s'inquiéter pour l'avenir de la Ligue 1 ?

Au lendemain du coup de sifflet final du mercato estival, le constat est sans appel. Avec près de 130 millions d'euros dépensés au total, et une petite vingtaine de joueurs recrutés, le Racing Club de Strasbourg a réalisé un marché XXL.

Bien évidemment, les départs de Dilane Bakwa et Habib Diarra, s'ils ont rapporté plus de 66 millions d'euros, sont deux immenses pertes pour le groupe de Liam Rosenior. Mais la contrepartie est de qualité. Ce qui pose un problème à certains, c'est que bon nombre des recrues alsaciennes proviennent de Chelsea, autre club détenu par le consortium BlueCo.

Strasbourg – Chelsea, une liaison (presque) à sens unique

En 2022, BlueCo a racheté le club anglais de Chelsea à Roman Abramovitch. L'année suivante, le consortium a posé ses valises au Racing Club de Strasbourg, en qualité d'actionnaire majoritaire. Depuis, les mouvements entre les deux clubs ne manquent pas. Quasiment tous de l'écurie de Premier League anglaise vers le club de Ligue 1. Sur le papier, l'idée est de permettre à des jeunes de faire leurs armes avant de retourner en Angleterre.

Mais la multipropriété amène son lot de zones d'ombre. Comme la dernière arrivée au Racing, celle du Paraguayen Julio Enciso. Ainsi, Brighton, qui a cédé son jeune milieu offensif, a négocié directement avec BlueCo, sans véritablement savoir quel serait son point de chute. Aussi, ce changement de dimension de Strasbourg est loin de faire l'unanimité, même chez les plus fervents supporters alsaciens.

Le Racing fausse-t-il vraiment la Ligue 1 ?

Certains voient en Strasbourg un véritable laboratoire pour Chelsea. Le Racing a par exemple permis au jeune milieu de terrain Andrey Santos de revenir à Londres par la grande porte. Et, par extension, de faire son retour en équipe du Brésil. D'autres pensent que BlueCo et Chelsea ont vocation à créer une concurrence déloyale, l'écurie alsacienne ayant plus dépensé que n'importe quel autre club de Ligue 1, le PSG compris. Et que le fait de détourner les règles est un réel avantage à peine dissimulé.

Le piège, même si le contexte est assez différent, est d'imiter l'Olympique Lyonnais, aux portes de la Ligue 2 cet été après les manœuvres de John Textor et Eagle Group. Et puis il y a aussi la perte d'identité. Pour rappel, le Racing Club de Strasbourg est reparti du Championnat de National 3 en 2011. Cette arrivée en grande pompe du football champagne a tendance à dénaturer ce qui a mis du temps à être reconstruit en Alsace. Une qualification pour la prochaine Ligue des champions mettrait-elle tout le monde d'accord ?