Cyclisme

Top 100 des meilleurs cyclistes (7è) : Gino Bartali

Entre le Giro et le Tour de France, la rédaction cyclisme de WeSportFr a décidé de classer les 100 meilleurs cyclistes de la deuxième moitié du XXè siècle à nos jours. La 7è place se dévoile aujourd'hui est c'est au tour du plus pieux des coureurs : Gino Bartali.

Comment traverser la guerre quand on est sportif de haut-niveau ? Combien d'entre eux ont eu à se poser la question ? Jean Bouin, coureur de fond tué en 1914 lors de la Bataille de la Marne. Jean Borotra, Croix de Feu puis ministre de Vichy, renvoyé et finalement fuyard et captif. Rino della Negra, résistant communiste fusillé fusillé en février 1944 comme l'ensemble du groupe Manouchian. Toute histoire connue, reconnue.

Ou comme Gino Bartali, double vainqueur du Giro, victorieux d'un Tour de France, de Milan-San Remo, de Tours de Lombardie, champion d'Italie, et héros discret qu'on a longtemps ignoré.

Pas faute, côté fasciste d'avoir essayé de la récupérer le Gino. Spécialement sa victoire dans le Tour de France 1938 sensée célébrée la supériorité de l'homme fasciste sur la racaille parlementariste du reste de l'Europe. Bartali n'en reste pas moins stoïque, détaché, déjà le nez dans la vie de Sainte-Catherine de Sienne et plus intéressé par la mystique catholique que mussolinienne.

Gino Bartali aurait très bien pu s'en tenir à cette forme de résistance intérieure et passive. Il va lui préférer une résistance de l'intérieur et très active. Sous prétexte d'entrainement, le Florentin va porter des faux papiers destinés à sauver des Juifs dans son cadre de vélo, pouvant enquiller jusqu'à 350 bornes dans la journée. Considéré comme un héros national – à son arrivée victorieuse à Digne en 1938 le Président de la fédération italienne et Général de Mussolini avait dit aux fans autour de l'idole “n'y touchez pas, c'est un dieu !”, qui pouvait donc soupçonner le Pieux d'activités anti-fascites ?

Mais, alors que d'autres ont fait bien plus de publicité de faits d'armes moins glorieux ou plus inventés, Gino Bartali, si flamboyant un cadre entre les jambes, a longtemps tenu l'histoire en discrétion. On imagine la publicité que l'Italien aurait pu en retirer quand, par exemple, il a gagné son second Tour de France, 10 ans très exactement après le premier. Il n'en fera rien.

Reconnu comme juste parmi les nations en 2003, l'histoire a finalement rendu à Bartali les honneurs qui lui étaient dus. Côté cycliste en revanche, il n'a jamais fait de doute que l'homme faisait partie des cadors de son temps, et de l'histoire du sport.

Fan de foot mais aussi de Serie A, je prends autant de plaisir à voir jouer Gilles Simon qu'à attendre une arrivée au sprint entre les Alpes et les Pyrénées. Talking Heads et Panetonne.

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