Top 14 : héroïque, Castres renverse Toulon, mais n’ira pas en phases finales
Il est l'heure d'attaquer cette dernière journée de Top 14, les dernières minutes avant les phases finales. Pour l'affrontement de ce soir, deux équipes ont la pression : d'un côté, Castres doit s'imposer pour espérer rentrer dans le top 6. Pour Toulon, la victoire est impérative pour continuer à rêver d'un titre.
Un premier acte en deux temps
Il y a eu deux mi-temps dans cette première période. Les deux équipes se sont partagées 20 minutes de temps de jeu. C'est tout d'abord le RCT qui a eu l'avantage puisque dès la 4e minute, Toulon marque le premier essai du match par Louis Carbonel, essai qu'il transforme lui-même (0-7). Le CO peine dans ce début de rencontre en enchainant les fautes de main, permettant à Toulon de dominer et d'avoir une pénalité, ratée par Carbonel qui laisse trois points en route.
Le RCT domine les débats physiquement, ce qui force Urdapilleta à utiliser le jeu au pied de manière répétée. Cela donne de nombreux ballons de relance aux Toulonnais. C'est Gervais Cordin qui va s'illustrer grâce à un débordement sur le côté droit, remettre à Charles Ollivon, qui va ensuite se blesser au genou gauche. C'est ce moment qui va marquer un tournant dans la soirée. Malgré la rentrée de Raphaël Lakafia, la perte d'Ollivon a fait beaucoup de mal aux hommes de Collazo. Carbonel va passer la pénalité obtenue pour un plaquage haut (0-10, 15e).
Les coéquipiers d'Urdapilleta ont bien compris que Toulon allait être en difficulté dorénavant. Castres va alors commencer à ouvrir les yeux et se mettre à jouer. C'est Nakosi qui va être l'étincelle sur le côté gauche, en trouvant une petite brèche dans la défense toulonnaise. Le terrain va être balayé par les Castrais et il faut une intervention de l'arbitre pour permettre à Toulon de se sortir de cette situation. Grâce à une pénaltouche, le RCT va se relancer et mettre à feu la défense castraise, avec Toeava qui trouve un intervalle, et passe à Villière. Le ballon termine dans les mains du jeune arrière Cordin, qui va revenir dans le trafic, trouver Carbonel qui va lui-même transmettre à Etzebeth à l'intérieur. Le géant sud-africain n'a plus qu'à aller marquer le deuxième essai toulonnais (0-17 après transformation, 22e).
Sonnés mais pas KO, Castres va se transcender. Guidés par l'homme du match, Benjamin Urdapilleta, le CO va tout donner pendant les 60 minutes restantes à l'image d'un essai de filou de Gaëtan Barlot, avec un bon départ suite à un maul de son équipe qui va surprendre toute la défense adverse. Un essai qui va allumer une rage de combattre terrible (7-17, 26e). Le match commence à s'emballer, les deux équipes jouent vite les touches, relancent de part et d'autre du terrain, le but étant d'asphyxier son adversaire. Ce temps de jeu va être marqué par un carton jaune, à l'encontre d'Anthony Étrillard mais surtout par l'essai d'Urdapilleta, après un superbe crochet intérieur sur son vis-à-vis (14-17, 34e). Le CO va rattraper son retard et finir à 17 partout à la pause, après une pénalité transformée par leur demi d'ouverture argentin.
Il n'y avait qu'une seule équipe sur le terrain
Pour Castres, la deuxième mi-temps est à l'image de la première : sans temps mort et avec toujours la même rage. Pendant cinq minutes, les deux équipes vont se livrer à un échange de coups de pied, entrecoupé de touches et de fautes toulonnaises. C'est à la 45e minute que Toulon va craquer à cause de Combezou, qui va tenter le petit coup de pied par-dessus la défense et va le récupérer au nez et à la barbe de Baptiste Serin, pour aller marquer le troisième essai tarnais (24-17, après transformation, 45e). Arata est entré à la pause à la place de Kockott et a du feu dans les jambes. Le demi de mêlée va trouver un intervalle, s'engouffrer dedans pour finalement permettre à Urdapilleta de marquer un doublé, le quatrième essai des Castrais (31-17, 50e).
Après avoir été mené 0-17, Castres a réussi à renverser la vapeur en peu de temps et ne s'est pas arrêté là. Les Varois n'ont pas encore rendu les armes et vont tout de même insister au près, après une bonne touche à 5 mètres de la ligne. Les Tarnais se mettent à la faute et, profitant de l'avantage, Romain Taofifenua va inscrire le troisième essai du RCT pour maintenir son équipe hors de l'eau (31-24, après transformation, 54e).
Ce sera, hélas, les derniers points inscrits par Toulon. Malgré plusieurs tentatives, le mur bleu n'a plus failli jusqu'au coup de sifflet final. En revanche, le portique rouge, si. Après six minutes de mêlées, et trois faites à la suite, Castres va finalement obtenir une pénalité, à 14, grâce à un bon grattage de Jelonch sur Cordin.
Les dix dernières minutes sont folles : Toulon va quand même continuer de pousser, en vain. La défense varoise est infranchissable. Castres va revenir dans le camp toulonnais grâce à une pénaltouche. Suite à un en-avant de Rebbadj, le CO obtient une mêlée. Arata se fait la malle mais est repris, Urdapilleta tape une transversale somptueuse vers Palis qui va marquer le cinquième essai castrais (41-24, après transformation, 74e).
Il reste six minutes et il faut un nouvel essai pour permettre au CO de se qualifier, ce que ne manque pas de rappeler Pierre-Henry Broncan à ses hommes. Le message est bien passé puisqu'en toute fin de match, après un ballon dévié en touche, ce dernier arrive dans les mains de Nakosi, qui va prendre tout le monde de vitesse et va inscrire le sixième et dernier essai des Tarnais. Score final 46-24 pour Castres.
Malgré cette performance de haut vol de la part du CO, cela ne suffira pas pour se hisser en phases finales, le Stade français terminant devant d'un petit point (69 contre 70). Malgré cela, Castres jouera la grande Coupe d'Europe l'année prochaine. Pour ce qui est de Toulon, la saison est à oublier ; eux qui étaient dans le top 6 pendant 20 journées ont fini par craquer au pire des moments.
Crédit photo en une : blog-rct.com