Après une seconde édition en décembre à Paris, l’Ares 3 a effectué son grand retour dans la capitale le 3 février. Fernand Lopez avait affiché des ambitions claires lorsque nous l’avions interviewé : son objectif est d’organiser 10 combats de l’Ares d’ici la fin 2022.
L’entraineur de Ciryl Gane avait par ailleurs fait la promesse d’augmenter progressivement le niveau des évènements Ares, et force est de constater que la promesse a été tenue.

 

Une carte qui fait honneur aux poids lourds

Comme à l’accoutumée, la carte comportait 10 combats. Mais surtout, 3 combats chez les poids lourds et 2 combats chez les poids lourds légers, portant ainsi à 5 le nombre de combats disputés en plus de 90 kilos. L’abondance de gros gabarits sur la carte laissait ainsi percevoir la possibilité d’assister à de gros KO.

Ce ne fût malheuresement pas le cas ; seul un combat chez les lourds s’est soldé par un KO (le combat entre Alpha Cissokho -frère de Souleymane- et Wernei Cardoso). Si les KO n’étaient pas au rendez-vous chez les lourds et les lourds légers, ces combats fûrent néanmoins l’occasion de découvrir des combattants peu connus du grand public, à l’image Yuriy Protsenko. Le jeune poids lourd ukrainien a effectivement fait l’unanimité auprès du public parisien, ce qui n’était pas une mince affaire, car ce dernier est issu de la lutte, un style forcément moins impressionnant que celui des combattants capables d’infliger d’énormes KO. Néanmoins, le style nonchalant de Protsenko a séduit public parisien, qui a apprécié la bonne humeur communicative dégagée par l’ukrainien et l’a fait savoir en redoublant d’encouragements lors du combat.

 

Le soir des grandes premières

Fidèle à la volonté d’apporter de la nouveauté dans le monde du MMA français, l’Ares 3 était également l’occasion de voir 2 grands espoirs du MMA faire leurs débuts. D’un côté, Iris Marmouset, normalienne et kickboxeuse de classe mondiale affrontait Alexandra Takenah, tandis que Yassine Boughanem, véritable légende du muay thai affichant un palmarès hallucinant de 132 victoires, affrontait quant à lui Jacky Jeanne. Si, sur le papier, Boughanem et Marmouset partaient favoris, les deux se sont finalement inclinés (par TKO et KO respectivement). Preuve de l’ampleur de la surprise crée par la défaite de Boughanem, le stade entier est devenu silencieux lorsque l’arbitre a signalé l'arrêt du combat.

 

L’Ares FC voit grand

Cette soirée du 3 février a prouvé le changement de dimension de l’organisation, et à plus d’un égard. Si la dernière édition s’était déroulée au Palais des Sports Marcel Cerdan, c’était cette fois le Dôme de Paris qui accueillait l’évènement. Un lieu plus grand (5000 personnes étaient présentes), qui a ainsi permis de proposer un véritable show à l’américaine : jeux de lumière pour l’entrée des combattants, écrans géants et autres effets sonores étaient au rendez-vous, emboitant ainsi le pas aux plus grandes organisations européennes.

De même, le changement d’ampleur de l’Ares était également visible par la qualité des oppositions proposées. Comme dit plus haut, la carte proposée fut non seulement l’occasion de découvrir des noms peu connus, mais a également permis au public présent de voir s’affronter des prospects de très bon niveau. En effet, d’excellents combattants étaient présents sur la carte de l’Ares 3, et notamment Oumar Sychampion en titre des lourds légers du KSW, ou encore Abdoul Abdouraguimov (14 victoires pour seulement une défaite).

 

Fernand Lopez
Fernand Lopez, président du MMA Factory et de l’Ares FC.

Deux ceintures en jeu

Fernand Lopez l’avait promis : en 2022, l’Ares FC aurait des ceintures. Pour ces premiers combats pour la ceinture, Benjamin Sehic était opposé à Danilo Suzart chez les lourds. Pour la ceinture des welterweight, le « Lazy King » Abdoul Abdouraguimov était confronté à Godofredo Pepey, vétéran de l’UFC.

Fort de sa récente victoire lors de l’édition précédente, Benjamin Sehic partait favori. Dès l’entame du premier round, le bosniaque a livré un combat acharné et technique, mais fût malheursement impuissant face au striking de Suzart, dont les coups faisaient mouche avec une terrible précision. C’est finalement le brésilien qui s’imposera, remportant ainsi la ceinture des poids lourds par la même occasion.

Le main event entre Abdoul Abdouraguimov et Godofredo Pepey promettait lui aussi des étincelles. Provocateur dès la pesée, Pepey avait chambré son adversaire, et les deux hommes avaient du être séparés, donnant ainsi le ton pour le combat.

 

Tout en décontractionAbdouraguimov a entamé le combat avec prudence, avant d’emmener son adversaire au sol et de le soumettre dès le premier round. Une victoire facile pour le Lazy King, qui n’a jamais semblé en difficulté dans ce combat, qui l’opposait pourtant à un adversaire très bien préparé et dans une forme physique impressionnante.

 

Des oppositions de qualité, des combats au dénouement inatendu et un véritable show à l’américaine…Tous les ingrédients étaient réunis pour une soirée mémorable. Une fois de plus, l’Ares réussit son pari et tient sa promesse ambitieuse de « devenir l’anti-chambre de l’UFC ». Chaque évènement montre une progression de l’organisation, qui est désormais en phase de rivaliser avec les plus grandes organisations européennes. Preuve en est, l’Ares FC est désormais diffusé sur l’UFC Fight Pass, le service de streaming de l’organisation américaine. Un premier pas dans la cour des grands qui augure de belles choses pour 2022