Ligue des Champions : baladé par Porto, l’OM s’éloigne des huitièmes de finale
Pas de point, pas de but. Battu 3-0 par Porto, les jours se suivent et se ressemblent pour l’OM en Ligue des Champions. Sans idée, et pire, sans envie, les hommes de Villas-Boas pourront au moins se targuer d’être entrés dans l’histoire en perdant leur douzième match de Ligue des Champions consécutif. Ils réalisent ainsi, à égalité avec Anderlecht, la pire série de l’histoire de la compétition.
1 – Pire série de défaites consécutives dans l'histoire de la Ligue des Champions (depuis 1992/93) :
12 – ?? Marseille entre 2012 & 2020 (en cours)
12 – ?? Anderlecht entre 2003 & 2005
ZumbaCafew. pic.twitter.com/aCu9htFsla
— OptaJean (@OptaJean) November 3, 2020
L’OM de mal en pis
Arrive-t-on encore à être déçu des performances de l’OM dans cette Ligue des Champions ? Oui, tout de même. Tout de même, car face à l’Olympiakos, ils ont été défaits sur le fil. Face à Manchester City, la marche était sans doute trop haute. Mais ce soir, c’est bien un problème d’état d’esprit qui a plombé les Phocéens. Parce que Porto était très loin d’être injouable, et c’est cela le plus inquiétant. Brouillons dans la construction, presque étouffés par un pressing portugais qui n’avait rien d’infernal, les hommes de Villas-Boas n’ont jamais pu inquiéter les Dragons. Certes, ils ont aussi joué de malchance en concédant trois contres défavorables sur le premier but (4e) et en se voyant sanctionnés d’un penalty litigieux (28e). Mais les Marseillais n’ont jamais sonné la révolte. Ils n’ont jamais su mettre l’intensité nécessaire, ni dans les duels, ni au pressing. Le troisième but Portista (69e) en est la parfaite illustration : alors qu’il est entouré de trois joueurs, Tecatito parvient tout de même à glisser une sublime talonnade pour Luis Diaz qui vient trouver le petit filet de Mandanda.
Sanson et Payet à côté de la plaque
Si l’OM a paru si brouillon, c’est aussi parce que l’équipe était coupée en deux. La faute, en partie, à son milieu de terrain qui est complètement passé à côté, Payet le premier. Après avoir raté un penalty qui aurait pu remettre l’OM à l'endroit à la 8e minute, il a complètement disparu de la circulation, avec seulement 34 ballons touchés, soit 10 de moins que son capitaine, Steve Mandanda. C’est dire. On en viendrait presque à douter que ce joueur ait pu porter l’Equipe de France lors de l’Euro, quatre ans auparavant. Méconnaissable, aussi bien physiquement que dans le jeu, il est le symbole de cet OM sans idée et sans réussite. De l’autre côté, Morgan Sanson a plus tenté, mais il a raté presque tout ce qu’il a entrepris. Sa maladresse, ajoutée au manque d’inspiration de son compère réunionnais a créé un cocktail détonnant : 23 ballons perdus à eux deux. Difficile d’espérer quelque chose lorsque les leaders sont à ce niveau là…
Les stats de Dimitri Payet en #UCL :
? 13 matches
? 33 tirs
⚽️ 0 but pic.twitter.com/IZRaUJINfJ— Actu Foot (@ActuFoot_) November 3, 2020
Et maintenant ?
En essuyant une troisième défaite de rang, les Marseillais peuvent sans doute faire une croix sur la qualification en huitièmes de finale. Mais il va tout de même falloir se relever, car la saison est longue, et il reste encore au moins trois matchs européens à disputer pour l’OM. Tout d’abord, il faudra marquer, et essayer d’engranger quelques points pour sauver l’honneur et ne pas revivre le cauchemar de 2013. Ensuite, les hommes de Villas-Boas peuvent encore espérer accrocher la 3e place, occupée par l’Olympiakos, et synonyme de basculement en Europa League. Les Grecs, défaits à Manchester City (3-0) semblent également en dessous des deux premiers, et le match retour pourrait être décisif.
Mais alors comment faire ? Comment rallumer l’étincelle marseillaise qui semble s’être éteinte dans les vestiaires du Parc des Princes le 14 septembre dernier ? L’équation n’est pas simple pour AVB, mais la performance de ce soir semble tout de même donner quelques éléments de réponse. Incisif, juste techniquement, Michaël Cuisance est l’un des seuls Marseillais à avoir rendu une copie honorable ce soir. Entré en jeu à la place de Sanson à la 66e, il a apporté un véritable bol d’air au milieu marseillais. Plus précis, il a réussi à s’appuyer davantage sur Thauvin qui a passé une bonne partie de la rencontre à courir dans le vide… Son entrée a soulagé tout le milieu de l’OM, à l’image de Rongier, qui s’est montré soudain plus juste, et plus percutant.
Alors, certes, il est encore très jeune, mais ce soir, il a montré qu'avec sa qualité technique, et surtout, son état d’esprit, il pouvait peut-être incarner ce leader qui manque tant à l’OM.