Bertrand Latour : ” Les insultes ? C’est parfois démesuré, mais il faut s’y habituer…”
Aujourd'hui, WeSportFR vous propose de partir à la rencontre du jeune journaliste de l'Equipe et RTL Bertrand Latour. Nous avons voulu en connaître plus sur le métier de chroniqueur qu'il exerce depuis quelques années aujourd'hui en télévision et radio, ainsi que des conseils pour la profession de journaliste sportif.
On vous connaît depuis pas mal d'années, mais on ne connaît pas votre parcours. Pourquoi avoir choisi une carrière de journaliste sportif ?
Parce que j'ai toujours voulu faire ça depuis le collège. J'ai toujours voulu faire ce métier, le passionné de sports que je suis.C'est un moyen, quand tu peux pas être sportif de haut niveau, de côtoyer les sportifs, de raconter au public ce qui se passe à l'intérieur, de faire des débats et émissions de sport, et plus particulièrement de foot.
Comment peut-on réussir dans le monde des médias, surtout dans le journalisme sportif ?
Les qualités qu'il faut avoir : un bon sens de l'écriture, une expression orale satisfaisante. Après en presse écrite, on est moins amené à s'exprimer en public, mais en général être à l'aise dans le contact avec les gens. La curiosité évidemment, parce qu'à mon sens, on est d'abord journaliste avant d'être journaliste de sports, une chose fondamentale. Pourquoi ? Parce qu'on peut travailler sur le sport, et ensuite travailler sur la politique, l'économie…
Quand on veut être journaliste de sports, il faut bien entendu être passionné de tous les sports parce que déjà que le journalisme sportif, c'est une niche. Alors être journaliste que dans le foot ou dans le tennis, ça réduit le champ des possibles pour travailler pour toi et les employeurs. Après chacun a sa personnalité et sa manière de faire, tous les journalistes ne se ressemblent pas, mais il y a des traits communs à tous ceux qui font la profession aujourd'hui.
Quel est votre quotidien de travail ?
Quand je suis à la télé (La Chaîne L'Equipe, ndlr) du lundi au jeudi, je reçois les thèmes de chaque émission en début d'après-midi. Je réponds aux questions pour que le chef d'édition puissent avoir une idée de ce que pensent les chroniqueurs pour organiser les débats.
Donc au réveil, je lis L'Equipe, je passe des coups de fil à des agents ou des joueurs en fonction des matchs qu'il y a pu avoir ou selon les contacts que j'ai. Je cherche éventuellement quelques statistiques ou je relis des articles selon les questions qui vont être posées durant l'émission. Après je vais à l'émission d'Estelle Denis, soit je regarde pas mal de matchs chez moi ou sinon j'ai des dîners avec des gens du foot. Et quand c'est l'Equipe du Soir, c'est globalement le même genre d'émission sauf qu'on finit beaucoup plus tard et je regarde les matchs à l'Equipe.
Quand je suis à la radio à RTL, j'arrive entre 14h et 16h. Je prépare l'émission avec Sylvain Charley (photo ci-dessus, au centre) et Eric Silvestro (à gauche) : on discute du fil conducteur de l'émission, on cherche des sons pour le soir, on prépare le mardi ou le mercredi les interviews qu'on diffuse le vendredi. L'émission commence à 20h et on termine à 23h.
Votre précocité vous a-t-elle porté préjudice dans vos débuts ?
Non non, ça peut se voir à double tranchant. Ca peut être un atout dans le relationnel que tu vois avec certains joueurs qui sont de ta génération, donc ça peut rapprocher. Après le fait d'être le plus jeune à l'Equipe, ça a pu en interloquer certains. Mais après, ça se fait naturellement : si t'es correct avec les gens, si t'es respectueux, il n'y a pas de raison à ce que ça se passe mal. C'est comme dans toute entreprise : quand tu travailles avec plusieurs personnes, il peut y avoir des gens avec qui on s'entend mieux que d'autres, comme dans une classe ou un club. C'est les relations humaines, c'est la vie.
Comment appréhende-t-on face aux critiques, notamment sur les réseaux sociaux ?
Il faut éviter de les regarder, c'est le meilleur moyen de ne pas être touché. Moi je regarde pas trop, ça ne m'atteint pas plus que ça. En plus, maintenant, j'y suis habitué et hélas, ça fait partie du métier. Si tu veux pas de critiques, il ne faut pas faire de métier public. C'est parfois démesuré, mais il faut s'y habituer. Ceux à qui ça peut faire mal, c'est l'entourage, qui peut tomber dessus et qui voit ce déferlement de haine, ça peut toucher forcément. Mais personnellement, ça fait un peu de temps que j'y suis, je suis passé outre.
A part le football, quels autres sports suivez-vous ?
Je suis un passionné de vélo, j'ai pratiqué pendant 10 ans en compétition, donc j'adore ce sport et je continue de le suivre. J'aime beaucoup le rugby, il m'arrive de regarder des matchs de NBA la nuit également. J'aime tous les sports collectifs globalement. Je regarde aussi les tournois du Grand Chelem en tennis, les Jeux Olympiques. Vu que je suis originaire de Savoie, les sports de neige m'intéressent beaucoup. Quand la saison redémarre, ca peut m'arriver de regarder un slalom géant, une descente. J'essaie de m'intéresser au plus de sports possible, sans forcément être spécialiste.