Comme chaque week-end, retour sur un match qui est passé inaperçu dans notre France footballistique…sauf chez nous ! Et aujourd'hui, détour en Italie, pour un des affrontements les plus emblématiques de la Botte : le derby de la Lanterne, opposant le Genoa à la Sampdoria de Gênes.
C'est le genre de match qui rappelle pourquoi le football est beau, pourquoi le football est grand. Loin de l'animosité des derbys romains, milanais ou turinois, le derby della Lanterna , qui doit son nom au phare qui surplombe la ville de Christophe Colomb, est un rendez-vous local qui détermine, après 90 minutes, le meilleur club de la ville, jusqu'au prochain derby, tout simplement.
Un rendez-vous cependant immanquable pour les tifoso des deux clubs, entre l'historique Genoa (club phare du Calcio à partir des années 30) et l'insolente Sampdoria, fondée bien après mais bien plus démonstrative, en témoigne ses différents titres dans les années 90 (Scudetto 91, Coupe des Coupes 90) avec en point d'orgue la finale de Ligue des Champions perdue face au Barça de Cruyff en 1992. Deux écoles, deux institutions devenues majeures dans le paysage footballistique italien, et qui font donc du derby de la Lanterne un événement toujours attendu de l'autre côté des Alpes.
Et pourtant, pour ce 114e affrontement, ce sont deux équipes décevantes qui se retrouvaient face-à-face ; un Genoa malade qui n'a remporté jusqu'alors qu'un seul de ses 12 derniers matchs, et qui ne doit son éloignement de la zone rouge qu'à la faiblesse de ses poursuivants, face à une Sampdoria irrégulière dont la saison est organisée en alternant séries de victoires et séries de défaites, loin des belles prestations affichées l'année dernière.
Et c'est donc dans ce contexte que les deux équipes entrent sur le terrain, dans une ambiance surchauffée par un Luigi Ferraris plein comme un œuf. Magnifiques tifos et chants sont à l'honneur, le derby est lancé !
Et comme attendu, c'est la Sampdoria qui lance les hostilités, afin d'affirmer leur suprématie actuelle. Et la première occasion arrive vite, puis que dès la 10e minute, sur une attaque rapide, Linetty décale Luis Muriel à l'entrée de surface ; la frappe du Colombien lèche le poteau droit de Lamanna.
Les joueurs de Giampaolo sont à leur aise, dictent le tempo du match, et il faut attendre un beau mouvement initié par Simeone puis repris par Pinilla au point de pénalty pour voir le Genoa en action ; c'est capté par Viviano (19e). Le match est cadenassé, et seul Luis Muriel, déchaîné hier, arrive tant bien que mal à ouvrir des brèches dans la défense à trois très compacte des locaux. Le match est fermé, et coule tout doucement vers la conclusion d'une mi-temps quelque peu frustrante où les défenses auront gardé l'emprise sur les attaques. 0-0.
Au retour des vestiaires, dans une antre toujours chauffée à blanc, le spectacle va enfin se mettre au diapason de l'ambiance magnifique des tribunes. En effet, les 22 acteurs sont revenus avec la ferme intention de forcer la décision ; et comme en première mi-temps c'est la Sampdoria qui prend l'initative. Et encore une fois par l'intermédiaire de l'incandescent Muriel, qui traverse tout le terrain en diagonale, élimine trois, quatre, cinq joueurs avant de décocher une frappe sublime. Lamanna est loin, très loin, mais la maison Rossoblu est sauvée par la barre transversale (50e).
Le match se débride, et les deux équipes se rendent coup pour coup, Ntcham répondant cinq minutes plus tard, des 25m (58e), avant que Quagliarella ne croise trop sa frappe du gauche (61e). Et alors que le match s'installe dans un faux rythme, le Genoa va donner le bâton pour se faire battre ; sur une relance hasardeuse d'Ntcham et mal gérée par Munoz, l'intenable Luis Muriel récupère aux 20m, s'enfonce dans la surface avant de crucifier Lamanna d'une merveille de frappe enroulée (71e).
Le Genoa a pris un énorme coup sur la tête, et malgré les entrées conjuguées de Palladino et Taarabt, n'arrive absolument pas à trouver des solutions pour bousculer un bloc de la Samp costaud et en confiance, mené par la paire Skriniar-Silvestre, impassible hier. Les visiteurs maîtrisent leur sujet, écrasent toute velléité adverse, et peuvent jubiler lorsque Daniele Orsato officialise la supériorité de la Samp sur le foot génois. Du moins, jusqu'à la prochaine fois.
Genoa 0-1 Sampdoria, Stadio Luigi Ferraris
→ Buteurs : Luis Muriel (71e)
→ Compos :
GENOA : Lamanna – Munoz, Burdisso, Izzo – Lazovic, Hiljemark, Cofie, Ntcham, Laxalt – Pinilla, Simeone
SAMPDORIA : Viviano – Sala, Silvestre, Skriniar, Regini – Torreira, Linetty, Barreto – Bruno Fernandes – Quagliarella, Muriel.
→ L'homme du match : Luis MURIEL (SAMPDORIA).
Maxence DURAND.