Les meilleurs cyclistes du monde viennent à Wollongong en septembre 2022 ! Wollongong – à 80 km de Sydney, en Australie – accueillera les Championnats du monde de cyclisme sur route UCI 2022 du 18 au 25 septembre 2022.

La France, une nation habituée à briller lors des championnats du monde 

Le triplé est en marche : Julian Alaphilippe a réalisé un doublé dans la course sur route des hommes élites, triomphant à Imola et dans les Flandres grâce à ses attaques solitaires tardives. Romain Bardet était également deuxième à Innsbruck en 2018. Ces dernières années, les Bleus ont connu une histoire rose, mais avant Alaphilippe, leur dernier vainqueur du maillot arc-en-ciel était Laurent Brochard en 1997, ce qui rend l'attente longue.

Pauline Ferrand-Prévot a été une championne surprise en 2014, ce qui est aussi la dernière fois que les Français ont eu un podium dans la course féminine élite. Elles n'ont pas terminé dans le top 10 depuis que Roxane Fournier a sprinté jusqu'à la sixième place en 2016.

Au total, les Français, hommes et femmes, ont remporté dix titres de champion sur route, ce qui en fait la troisième nation la plus prolifique de l'histoire, derrière la Belgique et l'Italie. Toutefois, Jeannie Longo est la personne la plus titrée de l'histoire, avec cinq victoires (en 1985, 1986, 1987, 1989 et 1995).

Composition de l'équipe de France pour les championnats du monde

Hommes élite

  • Bruno Armirail (Groupama-FDJ)
  • Julian Alaphilippe (Quick-Step Alpha Vinyl)
  • Romain Bardet (Team DSM)
  • Rémi Cavagna (Quick-Step Alpha Vinyl)
  • Christophe Laporte (Team Jumbo-Visma)
  • Valentin Madouas (Groupama-FDJ)
  • Quentin Pacher (Groupama-FDJ)
  • Florian Sénéchal (Quick-Step Alpha Vinyl
  • Pavel Sivakov (Ineos Grenadiers)

Femmes élite

  • Aude Biannic (Movistar Team)
  • Coralie Demay (St Michel-Auber93)
  • Juliette Labous (Team DSM)
  • Marie Le Net (FDJ-Suez-Futuroscope)
  • Evita Muzic (FDJ-Suez-Futuroscope)
  • Gladys Verhulst (Le Col-Wahoo)
  • Jade Wiel ( FDJ Nouvelle-Aquitaine Futuroscope)

Les coureurs clés

Hommes

Julian Alaphilippe n'a pas besoin d'être présenté : c'est le champion en titre, un puncheur fanfaron aux allures de troubadour médiéval. Il devrait exceller dans la montée et la descente de Mount Pleasant, qui définit le circuit urbain de Wollongong. Cependant, une chute à Liège-Bastogne-Liège a gâché sa saison, souffrant d'un poumon effondré, d'une fracture de l'omoplate et de côtes cassées. Il n'a pas couru pendant trois mois après l'incident de fin avril.

Une chute lors de la 11ème étape de la Vuelta a España et un abandon avec une épaule disloquée ont été un autre coup dur. Alaphilippe est rapidement remonté sur le vélo, mais c'est un autre revers pour un homme qui court contre le temps pour retrouver sa meilleure forme.

Il a une équipe de soutien solide. Christophe Laporte sort de la meilleure année de sa carrière et a brillé lors des courses canadiennes du WorldTour, au service de Wout van Aert. Avec Valentin Madouas, vainqueur du Tour du Doubs et d'une étape du Tour du Luxembourg le mois dernier, et Romain Bardet, ils ont des coureurs en forme et réguliers sur lesquels on peut compter pour tenter leur chance si nécessaire.

L'inclusion de Pavel Sivakov, six mois après son changement officiel de nationalité, ajoute une autre possibilité d'attaque. Il a participé à la Vuelta avant d'abandonner alors qu'il était neuvième au classement général avec un COVID-19 positif. Cette sélection donne également à Sivakov la rare distinction d'avoir couru les Mondiaux pour deux nations différentes.

Femmes

Juliette Labous a progressé en 2022, remportant la Vuelta a Burgos et ne se classant pas en dehors du top 10 dans les six courses à étapes qu'elle a disputées cette saison. Elle a également remporté l'une des étapes les plus difficiles du Giro d'Italia Donne en terminant sur le Passo Maniva. Transmettre cet esprit offensif à Wollongong ne serait pas une mauvaise chose.

Elle mènera cette équipe aux côtés d'une autre jeune femme de 23 ans, Evita Muzic, qui a terminé quatre places derrière elle en huitième position lors du premier Tour de France Femmes et qui continue à bien se développer. Il y a une absente de taille, Audrey Cordon-Ragot, qui n'avait pas manqué les Mondiaux depuis 2010 et qui fait partie intégrante de l'équipe, mais qui est absente pour des “raisons médicales”. D'autres devront s'imposer, notamment Aude Biannic, 31 ans, qui a une grande expérience et qui s'alignera pour la dixième fois dans cette course.

Attention également à Eglantine Rayer et Romain Grégoire, qui passeront professionnels respectivement dans le Team DSM et Groupama-FDJ en 2023. Ces talents se disputeront le maillot arc-en-ciel dans les courses sur route des femmes juniors et des hommes U23.

Les points forts de l'équipe

Hommes

Même la présence d'un Alaphilippe en dessous de la moyenne est un bonus. “Je suis surtout content qu'il soit là car sans lui, l'équipe de France n'est pas la même”, a déclaré le sélectionneur français Thomas Voeckler à L'Equipe. “C'est Julien, c'est notre phare, il est toujours souriant, il fait vivre le groupe et il est le premier à travailler pour les autres si nécessaire.” Et c'est un groupe qui a un lien personnel particulier après ses triomphes de 2019 et 2020.

Cette équipe forte et expérimentée n'a pas de points faibles notables et un championnat du monde australien signifie aussi que ceux qui font le déplacement ont particulièrement envie d'être là. Christophe Laporte et Valentin Madouas semblent particulièrement en forme et peuvent être présents dans les affaires, aux côtés de Bardet, dont la philosophie offensive est avantageuse.

Cette fois, la France n'aura peut-être pas le coureur le plus fort sur la ligne de départ, étant donné les tribulations d'Alaphilippe, mais sa force en profondeur pourrait lui donner plus de cartes à jouer dans le final que la plupart de ses rivaux.

Femmes

Les Françaises regretteront le retrait tardif de Cordon-Ragot, mais la domestique de Movistar, Aude Biannic, reste une capitaine de route très utile. En plus de leurs coureurs clés, Gladys Verhulst était neuvième à la course sur route des Championnats continentaux européens et cinquième à la Classic Lorient Agglomération à Plouay. Elle peut être un atout précieux pour l'équipe.

En tant qu'outsiders, la responsabilité leur incombe et Muzic ou Labous devraient poser des questions à leurs rivaux plus forts. S'ils n'attaquent pas et attendent, ils seront à la poursuite de coureurs forts qui risquent de prendre le dessus sur eux.

Les faiblesses de l'équipe 

Hommes

Incertitude. Le seul champion du monde de l'équipe est Alaphilippe, mais qui sait à quel point il va bien ? L'équipe de France a dû s'adapter et ce serait une surprise considérable s'il réussit à porter trois maillots arc-en-ciel d'affilée étant donné sa saison perturbée. Pourtant, il n'irait pas en Australie s'il ne pensait pas pouvoir jouer un rôle, que ce soit en tant que leader ou aide.

La façon dont Alaphilippe se comportera le jour même définira la course des Français. Voeckler pense que plusieurs autres membres de l'équipe ont le niveau pour être champion du monde, ce qui semble être une évaluation généreuse et prévisible et partisane. Madouas, Laporte et Bardet peuvent certainement figurer dans le top 10, cependant.

C'est une équipe française forte et robuste, mais il y a aussi des absents notables, comme David Gaudu, Warren Barguil et Benoît Cosnefroy. Ils auraient pu être des alliés d'Alaphilippe ou des outsiders à part entière.

Femmes

Juliette Labous et Evita Muzic ont connu des saisons exceptionnelles mais elles n'ont pas de pedigree particulier dans les courses d'un jour du WorldTour. Elles sont régulièrement en marge de la lutte pour la victoire. Si l'on en croit le palmarès, elles ont plus de chances de terminer en dehors du top 10. Même en terminant dans un sprint en petit groupe de favoris, vous ne vous attendez pas à ce qu'ils se battent pour la victoire.

Ensuite, comme la plupart des concurrents, les Français seront confrontés à la puissance redoutable des Pays-Bas et de l'Italie. La moitié de leurs formations peuvent prétendre au podium. Ce ne sera pas une mince affaire que de ne pas être relégués au rang d'outsiders.

Le point de vue des journalistes français 

“Je suis plus pessimiste qu'optimiste sur les chances d'Alaphilippe de revêtir le maillot arc-en-ciel”, a déclaré l'ancien sélectionneur français Cyrille Guimard, lors du podcast du Grand Plateau sur RMC. “Mais il a un tel charisme et une telle capacité de travail, il a aussi de très bonnes qualités au sein de l'équipe. Il la dirige et s'il est là, il n'y a pas de soucis. Et puis on ne sait jamais : quoi qu'il arrive, il va apporter quelque chose”.

Son collègue Pierre Ammiche ajoute : “J'ai du mal à imaginer qu'Alaphilippe soit le leader désigné avec tous les autres qui travaillent pour lui. Qui sera libre, qui pourra prendre sa chance et provoquer des choses ? Imaginez qu'Alaphilippe attaque à 40 km de l'arrivée : les autres équipes vont travailler pour le ramener. Cela peut être une opportunité pour d'autres, comme Bardet, de se battre pour la victoire.”