Cinq raisons de l’échec de l’Algérie à la CAN 2024
Victorieuse de la Coupe d'Afrique des Nations en 2019, l'équipe d'Algérie n'est plus que l'ombre d'elle-même depuis. Les Fennecs, comme en 2022, viennent de quitter la CAN 2024 par la toute petite porte, sans avoir remporté le moindre match. Tentative d'explication.
Djamel Belmadi, le coupable idéal en Algérie
Il y a quelques heures, ce que l'on pouvait aisément imaginer est devenu réalité. Djamel Belmadi, sélectionneur de l'équipe d'Algérie depuis 2018, a officiellement quitté ses fonctions. Le fruit d'une nouvelle campagne catastrophique à l'occasion de la CAN 2024, marquée par deux résultats nuls et une terrible défaite pour finir, face à la très modeste Mauritanie. Déjà vivement contesté après la dernière CAN il y a deux ans, l'ancien milieu de terrain du PSG et de l'OM, a intrigué par son utilisation de certains joueurs et ses nombreux clashs avec la presse. Hervé Renard, actuellement à la tête de l'équipe de France féminine, saura-t-il faire mieux s'il venait à accepter de relever le défi ?
Une fragilité psychologique, vraiment ?
“On savait que cette équipe-là avait une fragilité, un petit peu, sur l'aspect psychologique. Elle était dos au mur, c'est une équipe qui devait absolument se qualifier et on sentait qu'elle jouait un peu avec la peur.” Hier mercredi soir, sur RMC, Amir Abdou, le sélectionneur de la Mauritanie, n'a pas manqué de pointer du doigt certaines failles qui ont précipité la chute de l'Algérie. Selon lui, la crainte de sortir prématurément de cette CAN 2024, a poussé les Fennecs vers leur perte. Après le coup de sifflet final, difficile de lui donner tort.
Des cadres pas (tous) au niveau
Aïssa Mandi, Houssem Aouar, Islam Slimani, Nabil Bentaleb, mais surtout Riyad Mahrez. En termes de vécu, d'expérience, de CV, l'Algérie n'avait pas grand-chose à envier à bon nombre de sélections présentes à cette CAN 2024. Pourtant, les trois petits buts inscrits par les Fennecs durant cette compétition l'ont tous été par un seul homme, Baghdad Bounedjah, actuel joueur d'Al Sadd, au Qatar. Un attaquant certes expérimenté (32 ans), mais qui n'a jamais connu le haut niveau européen. Une vraie réflexion devra s'engager durant les prochaines semaines concernant le mélange entre changement et continuité, pour aller de l'avant.
Un manque de réalisme flagrant
Quand on regarde la puissance offensive de l'Algérie, on se dit que les Fennecs avaient les armes pour aller plus loin. Certes, il y a bien eu ces deux buts face au Burkina Faso, tout juste suffisants pour éviter la défaite (2-2). Mais les chiffres ne mentent pas. Par exemple, face à la Mauritanie, les Algériens ont eu le ballon… 75% du temps. Sans jamais parvenir à marquer. Durant toute la phase de groupe, les hommes de Djamel Belmadi n'ont cadré que 13 de leurs 47 tentatives. Bien trop peu pour espérer scorer davantage. L'arrivée d'un nouveau sélectionneur et, peut-être, d'un nouveau système, pourrait améliorer ce triste ratio.
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L'Algérie mal préparée physiquement ?
Pourtant, tout avait été programmé pour que cette équipe d'Algérie arrive affûtée comme jamais en Côte d'Ivoire. Ainsi, un camp de base de dix jours à Lomé, au Togo, était censé apporter une certaine cohésion physique aux Fennecs. Mais cela a été criant contre la Mauritanie, les Algériens ont sombré dans ce secteur en seconde période. Sur les trois matches, Djamel Belmadi a effectué pas moins de quatorze changements. Peut-être était-il conscient des difficultés de sa sélection physiquement parlant. Ce qui, conjugué à une défaillance technique et psychologique, a certainement scellé le sort de tristes Fennecs… Désormais en quête de rebond.