Comment le circuit de Djeddah est devenu une piste attendue du championnat du monde de Formule 1 ?

Ajouté au championnat du monde de Formule 1 depuis la saison 2021, le circuit de Djeddah est presque devenu un incontournable du calendrier. Il faut dire qu’en deux saisons, le spectacle n’a jamais manqué. Des passes d’armes grandioses, des accrochages polémiques, le tout sur un tracé urbain aussi rapide qu’exigeant, la piste saoudienne a déjà séduit une grande partie des fans.
Un circuit au bord de l’eau, des yachts proches des rails, un côté luxueux, nous ne sommes pas à Monaco mais bien à Djeddah. Depuis deux saisons, le tracé saoudien accueille le championnat du monde de Formule 1 et a été spécialement construit pour ça. Au-delà d’être la troisième course au Moyen-Orient, après Bahreïn et Abou Dhabi, l’Arabie Saoudite est un Grand Prix qui a rapidement gagné en popularité auprès des fans. Les raisons sont nombreuses mais le dynamisme des courses est sûrement l’élément principal pour expliquer une si rapide adoption par les suiveurs de la F1.
Rapide comme Monza, technique comme Monaco : Djeddah a tout pour plaire
C’est le point fort de ce circuit : il est ultra complet. En six kilomètres, les pilotes doivent enchaîner des parties ultra techniques et serrées, des courbes à très hautes vitesses et des lignes droites interminables. La vitesse moyenne s’élève à 250 km/h, la deuxième plus élevée du championnat, derrière Monza. Du jamais vu pour un circuit urbain dans l’histoire de la Formule 1. Cela donne du spectacle à chaque échelon du week-end. Les erreurs sont récurrentes lors des essais libres où chacun prend ses repères, teste ses limites jusqu’à les trouver.
En qualifications, les images sont splendides puisque les monoplaces rasent les murs, à la recherche du moindre dixième. Les séances sont incertaines car les drapeaux jaunes peuvent sortir d’une seconde à l’autre, rendant la chose encore plus excitante. En course, l’ennui a été absent lors des deux premières éditions. D’abord car les voitures peuvent se suivre et se dépassent aisément au freinage du premier ou du dernier virage. Ensuite, le départ est un moment de haute tension car le premier secteur est très étroit, ce qui peut provoquer des accidents ou des pertes de places importantes en cas de mauvaise négociation d’un tournant.

Le drapeau jaune est fréquemment sorti sur le tracé. © Icon Sport.
Comme dans tous les circuits urbains, la fatigue aidant, les accidents sont monnaie courante. La voiture de sécurité est toujours entrée en piste, relançant complètement l'intérêt du Grand Prix et rabattant les cartes, au grand damn du pilote en tête. Comme chaque circuit en ville, l’erreur est interdite. Mais avec autant de vitesse, les chances d’en faire sont grandes. Voilà pourquoi sur le papier, ce tracé est aussi excitant. En deux ans, le nombre d’histoire à raconter est déjà important.
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Hamilton / Verstappen : bataille sans merci en 2021

Plus qu'à la limite le combat entre les deux hommes. © Icon Sport.
Quelle meilleure publicité pour un circuit que d’avoir une bataille décisive pour le titre mondial entre Lewis Hamilton et Max Verstappen dès la première édition ? Pour son apparition en F1, Djeddah était placé juste avant la finale d’Abou Dhabi. En plein combat pour le titre mondial, le Britannique et le Néerlandais se rendaient coup pour coup. Après une victoire écrasante, quelques semaines auparavant au Brésil, le pilote Mercedes voulait continuer sur sa lancée. Il avait décroché la pole position profitant d’une erreur de son homologue de chez Red Bull, parti pour signer un tour d’anthologie.
Après un drapeau rouge causé par Mick Schumacher, les deux rivaux se trouvaient ensemble sur la première ligne. Première altercation au départ où le double champion du monde coupait à moitié le virage pour s’emparer du leadership. Mais une nouvelle interruption rabattait les cartes et Max Verstappen s’élançait en troisième position de ce troisième départ. Super Max faisait ce qu’il savait faire de mieux en plongeant à l’intérieur du T1 pour doubler Lewis Hamilton et Esteban Ocon.
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Quelques tours plus tard, l’Anglais revenait dans les échappements de la Red Bull. Le duel devenait irrespirable puisque chacun attaquait et défendait à la limite, en poussant même son adversaire dehors. Les tensions ont atteint leur paroxysme lorsque l’aileron avant de Lewis Hamilton percutait l’arrière de la voiture de Max Verstappen, celui-ci ayant freiné en pleine ligne droite. Une image qui a fait le tour du monde, marqué l’histoire de leur rivalité et une partie de celle de la F1. La meilleure publicité possible pour le circuit de Djeddah, nouveau venu dans le championnat.
Toujours autant de show en 2022

Charles Leclerc a animé la course l'an dernier. © Icon Sport.
Lewis Hamilton hors du combat la saison dernière, le spectacle n’a pas été moindre en Arabie Saoudite. Max Verstappen s’est trouvé un nouveau rival en la personne de Charles Leclerc. Au volant de sa Ferrari, le Monégasque a mené la dragée haute au pilote Red Bull. Ce dernier a longtemps bataillé pour se défaire du vainqueur du GP de Bahreïn 2022, il a dû employer une grande partie de son talent pour dépasser mais surtout maintenir derrière lui le Petit Prince du Rocher.
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Les accidents ont aussi eu leur place dans ce Grand Prix avec notamment Nicholas Latifi qui a causé une safety car. Nous ne sommes pas passé loin d’une catastrophe lors du bouillant duel entre pilotes Alpine. Au prise avec Esteban Ocon, Fernando Alonso s’est fait tasser contre le muret des stands par son coéquipier français. Si l’Espagnol était allé au bout de sa manœuvre, sa monoplace n’aurait sûrement pas fini en un seul morceau. La question qui se pose actuellement est : qu’est-ce que l’édition 2023 va nous réserver ?
Et pourtant, tout a failli tourner au drame
Derrière ces belles courses se cache un événement qui aurait pu compromettre complètement la tenue des futurs Grands Prix d’Arabie Saoudite. En mars 2022, seulement quelques heures avant le début du week-end, une usine pétrolière située à quelques dizaines de kilomètres du circuit a été attaquée par des rebelles yéménites. Cela a provoqué un énorme incendie et mis en cause la sécurité du paddock et des spectateurs. L’usine visée était en plus celle du sponsor titre du GP : Aramco. Après des longues heures de réunion pour déterminer ou non s’il fallait maintenir l’épreuve, la décision a penché du côté du oui. Dans le cas inverse, cela aurait pu très bien mettre fin à tout accord entre la F1 et le pays car la sécurité est un élément primordial. Heureusement pour les fans de la discipline, le très attendu circuit de Djeddah sera au rendez-vous et pour de nombreuses années encore.