Auteur d'une saison 2024 absolument historique, Tadej Pogacar n'est pas rassasié. Seulement quelques heures après sa victoire sur le Tour de Lombardie, le Slovène a déjà évoqué des objectifs hors du temps pour la suite de sa carrière.

La saison 2024 aura marqué l'histoire du cyclisme moderne. Depuis plusieurs décennies, la légende d'Eddy Merckx semblait intouchable. Le Belge représentant le coureur ultime, capable de s'imposer en toutes circonstances, sans laisser la moindre miette à ses rivaux. Mais le Cannibale a désormais un homme qui le regarde droit dans les yeux. En termes de palmarès, mais également dans la manière d'écraser les courses.

Milan – San Remo, seul bémol dans une saison folle

Depuis le début de l'année, Tadej Pogacar n'a cessé d'écœurer la concurrence. Sur les grands Tours, où il a écrasé à la fois le Giro et le Tour de France. Mais aussi et surtout dans les courses d'un jour, où sa razzia a été monumentale, et pimentée de chevauchées fantastiques. Que ce soit aux Strade Bianche, à Liège – Bastogne-  Liège, aux championnats du monde. Ou plus récemment au GP de Montréal, au Tour d'Emilie et au Tour de Lombardie.

À seulement 26 ans, le Slovène arrive seulement dans la force de l'âge, et son aisance à rafler toutes les courses où il s'aligne peut lui ouvrir toutes les portes. Même celles qui semblent impossibles. Parmi elles, il y a notamment Milan – San Remo. La Primavera est l'un des deux seuls Monuments manquants à son palmarès (avec Paris-Roubaix). La plus longue course du calendrier (288km en 2024) présente un profil particulièrement plat, avec seulement la Cipressa et le Poggio dans le final.

“En 2025, j'essaierais de gagner Milan-San Remo”

Problème, faire des différences dans la montée cruciale qu'est le Poggio est délicat. Cette année, il s'y est cassé les dents, ne parvenant pas à faire la différence, pour échouer à la 3e place. Mais au vu de sa capacité à tenir un effort long en solitaire malgré plusieurs heures de course, une attaque dès la Cipressa, généralement située à une grosse vingtaine de kilomètres de la ligne, peut être envisageable.

Présent au 7e Festival du Sport de Trente dimanche, Pogi n'a pas caché sa volonté d'aller chercher la victoire dans les colonnes de la Gazzetta Dello Sport :

“Ma vision des défis me fait rêver de remporter Milan – San Remo en particulier. Il y aura toujours quelqu'un de plus rapide que moi là-bas, mais je sais que je peux attaquer de plusieurs manières. Je réfléchis déjà à ma façon de courir, à faire autrement par rapport aux années précédentes. En 2025, ce sera un défi, mais j'essaierais de gagner.”

Les trois Grands Tours la même année ? Tadej Pogacar y pense

Au-delà de la Primavera, la chimère d'un succès sur les trois Grands Tours durant la même année a été remise sur la table. Après sa victoire autoritaire sur le Tour de France, une participation à la Vuelta avait été évoquée. Finalement, cet objectif fou de fin de saison ne s'est pas réalisé, le Slovène allant chercher la Triple Couronne (Giro/Grande Boucle/Mondiaux) aux championnats du monde. Toutefois, cela pourrait n'être que partie remise.

“Giro, Tour et Vuelta dans la même année. Ça peut être possible, mais il faut planifier et organiser la saison pour être dans les bonnes conditions. Courir un Grand Tour pour le gagner est très différent de le courir pour le finir. Je n'y pense pas actuellement, mais je pourrais le faire une année.”

La concurrence est donc prévenue, Tadej Pogacar est prêt à remettre le couvert pour agrandir un palmarès déjà gigantesque !