Symbole absolu de toute une génération d’amoureux du football, l’Argentin et son histoire ont traversé les décennies en conservant un statut légendaire auprès de ceux qui ne l’ont jamais vu jouer.  

 

L’Académie française définit le mythe comme un « récit fabuleux, transmis par les traditions, qui contient en général un sens allégorique. » De génération en génération s’est transmis le récit de Diego Maradona, allégorie de la virtuosité. Prince du sport roi, « El Diez » a bâti son mythe à coups de dribbles fabuleux et d’excès. Il a comme tout génie ses côtés sombres, mais qu’on l’élève au rang de Dieu ou le considère comme un personnage vulgaire, son nom et son talent ont dépassé leur époque. Jusqu’à parvenir jusqu'à nous, enfants du football en mondovision et des matchs quotidiens. Mais bien que n’ayant jamais eu le privilège d’admirer « El Pibe de Oro » en action, nos aïeux se sont chargés de nous conter ses exploits. L’évocation des prouesses de Lionel Messi et Cristiano Ronaldo provoquait un agacement sous une couche de nostalgie chez certains d’entre eux, suffisant pour les obliger à nous expliquer pourquoi la magie de l’Argentin était infiniment plus grande que celle de nos idoles modernes. Débutait alors cette transmission du mythe. Son éclosion à Buenos Aires, ses succès napolitains, ses épisodes de déchéances, sa « main de Dieu » et sa montée sur le toit du monde. Mais plus que des faits, c’est l’aura de Diego Maradona qui continue de vivre au cœur de la planète football. Quiconque prononce son nom a de fortes de chances d’y accoler le mot « légende », et ce sans même avoir vu le moindre de ses pas sur un terrain.

 

Le plus humain des dieux

« Légende : récit héroïque, merveilleux, fabuleux. En religion, récit de la vie des saints et des martyrs qu’on devait lire à l’office de matines. » C’est aussi par ses fidèles que « Pelusa » reste aujourd’hui une figure incontournable du ballon rond. Quand certains vouent un véritable culte à « Dieguito », d’autres décrient cette fascination. Le propre d’une figure mystique. Tantôt déifié, tantôt ramené à ses déviances, Diego Maradona tient certainement sa grandeur et son héritage de cette ambivalence. Qui d’autre peut se targuer d’avoir tutoyé les cieux et essuyé tant de critiques comme lui ? Il est venu jusqu’à notre génération sous la forme du plus humain des dieux. Nul doute que « D10S » tiendra une place de choix au paradis des footballeurs, aux côtés de Raymond Kopa et autres Johann Cruyff. Comme lui, nous les avons découvert par nos parents et avons appris à les connaître par des compilations sur YouTube. Appris ce que nous leur devons, ce que le football leur doit.

Alors, au nom de ceux qui n’ont pas eu la chance de t’admirer sur une pelouse, merci Diego. Éternellement.

 

Crédits photo de Une : Natacha Pisarenko – AP Photo