Euro 2020 : les 10 moments marquants de la compétition
L'Euro 2020 s'est terminé hier avec la victoire de l'Italie contre l'Angleterre aux tirs au but. Depuis le 11 juin et le match d'ouverture, les 24 équipes de la compétition nous ont fait vivre de bons comme de mauvais moments. Du drame Christian Eriksen au but fantastique de Patrik Schick en passant par la désillusion française, We Sport revient pour vous sur les 10 moments marquants de l'Euro 2020.
La grosse frayeur Christian Erisken
Nous sommes le samedi 12 juin, l'Euro vient de commencer et le soleil brille à Copenhague, capitale du Danemark. Dans le groupe B, les Danois reçoivent leurs voisins finlandais qui disputent leur première compétition internationale. Les joueurs de Kasper Hjulmand dominent le premier acte sans trouver le chemin des filets. Soudain, sur le côté gauche, Christian Eriksen s'écroule tout seul sur le terrain alors qu'il disputait un ballon aérien. Anthony Taylor, l'arbitre de la rencontre, comprend très vite que quelque chose ne va pas et appelle les soigneurs de toute urgence. Inconscient et entouré par ses coéquipiers qui le protégeaient des regards malveillants des caméras de télévision, Eriksen est évacué à l'hôpital.
Victime d'un malaise cardiaque, les médecins ont réussi à sauver le joueur milanais. Martin Boesen, le médecin danois, témoigne : “On a été appelé sur le terrain quand Christian s’est effondré, je ne l’avais pas vu moi-même tomber, mais c’était clair qu’il était inconscient. Quand on est arrivé près de lui, il était sur le côté, il respirait et je pouvais sentir son pouls, mais soudain, tout a changé et comme tout le monde a pu le voir, on a commencé à lui faire un massage cardiaque. “
Le médecin allemand de l'UEFA raconte lui aussi un terrible moment : “Après quelques minutes de massage cardiaque, le milieu de 29 ans a été ranimé à l'aide d'un défibrillateur. Environ trente secondes plus tard, le joueur a ouvert les yeux et j'ai pu lui parler directement”, explique-t-il. “Ça a été un moment très émouvant.” Avant de raconter le dialogue qu'il a eu avec Eriksen : “Eh bien, êtes-vous de retour parmi nous ?”. Ce à quoi Eriksen a répondu : “Oui je suis de retour parmi vous. Bon sang, je n'ai que 29 ans”, a-t-il répondu. L'accident a fortement touché Simon Kjær, grand ami de Christian Eriksen qui est venu réconforter la femme du Milanais. Le monde du football a évité un drame ce soir-là, mais ce moment a uni plus que jamais le peuple danois.
Le lob majestueux de Patrik Schick
Après un moment tragique, le football retrouve sa place dans la compétition. Véritable leader d'attaque de la République tchèque, Patrik Schick a inscrit un but exceptionnel face à l'Écosse. Nous jouons les premiers matchs du groupe D, un groupe où l'Angleterre et la Croatie font office de favoris. Mais Patrik Schik, attaquant au Bayer Leverkusen ne l'entend pas de cette oreille. L'Écossais Jack Hendry tente une frappe mais celle-ci est contrée par la défense tchèque. Le ballon arrive dans les pieds de Schick qui tente sa chance alors qu'il vient seulement de franchir la ligne médiane.
À 50 mètres des cages de David Marshall, la probabilité de voir le cuir au fond des filets semblait infime. Pourtant, le ballon va bel et bien franchir la ligne avec une trajectoire très surprenante. Le public exulte et acclame celui qui vient de marquer le plus beau but de l'Euro. “Tentative de dinguerie” crie le commentateur de beIN SPORTS au moment où le Tchèque prend l'initiative de frapper.
Le match se soldera par une victoire 2-0 de la République tchèque avec un doublé de Schick. Il termine d'ailleurs la compétition avec 5 buts, soit autant que Cristiano Ronaldo, avec qui il partage le titre de meilleur buteur.
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La Hongrie, premier accroc français
Sous la chaleur suffocante de Budapest et les 55 998 spectateurs présents, les Bleus de Didier Deschamps ont été tenus en échec par une valeureuse équipe hongroise. La France restait sur une victoire 1-0 contre l'Allemagne et ce match servait a priori de transition avant d'enchainer avec le Portugal. Mais face au 3-5-2 mis en place par Marco Rossi, les Bleus vont se faire punir en contre. Après moult occasions manquées par la France, Attila Fiola fait bondir les spectateurs de leur siège peu avant la mi-temps. Coup de tonnerre donc, les champions du monde sont menés à la mi-temps.
Au retour des vestiaires, le scénario est le même. Les Bleus ont la possession du ballon, tentent des frappes mais ne parviennent pas à tromper la vigilance de Péter Gulácsi. À la 66e, Griezmann relance la France d'une lourde de frappe, bien servi par Mbappé. Mais ça sera tout. Les coéquipiers de Benzema n'inscriront plus de but dans cette rencontre. Malgré ce résultat, la France était d'ores et déjà assurée d'accéder aux huitièmes avec 4 points et finir, dans le pire des cas, parmi les meilleurs troisièmes.
Goran Pandev entre dans l'histoire de la Macédoine du Nord
Pour la première fois de son histoire, la Macédoine du Nord a disputé une compétition internationale. Si cette équipe possède un collectif généreux et un esprit solidaire, Goran Pandev a été l'élément principal de la qualification macédonienne à l'Euro. En effet, c'est lui qui inscrit le but salvateur contre la Géorgie lors des barrages. Capitaine de la sélection, il restera à jamais le premier buteur de la Macédoine. Le joueur du Genoa, libre depuis le 1er juillet, a égalisé face à l’Autriche, avant de voir son pays s'incliner finalement 3-1.
La légende de son pays a disputé son dernier match international face aux Pays-Bas, sorti en larmes après une haie d'honneur improvisée. Pandev, qui a débuté en sélection en 2001, compte 122 apparitions sous le maillot macédonien, pour un total de 39 buts. Le vainqueur de la Ligue des champions en 2010 avec l'Inter Milan possède d'ailleurs sa propre académie, l'Akademija Pandev. Le club de Strumica évolue en première division locale et permet aux jeunes talents macédoniens de se former dans de bonnes conditions.
Lewandowski bien seul contre la Suède
Robert Lewandowski ne comptait pas s'arrêter en si bon chemin après sa magnifique saison en Bundesliga (41 buts sur l'ensemble de la saison). Capitaine au sein de la sélection polonaise, l'attaquant du Bayern a bien failli emmener son pays en huitièmes à lui tout seul. Lors du dernier match contre la Suède, la Pologne devait impérativement gagner et compter sur une défaite de la Slovaquie. Si la deuxième part du contrat a été respectée (défaite 5-0 contre l'Espagne), les Polonais n'ont pas réussi à se défaire de la Suède.
À l'heure de jeu, plus grand monde ne croyait à une résurrection polonaise. Emil Forsberg a inscrit un doublé et les Polonais sont en souffrance. Tous, sauf Robert Lewandowski bien sûr. Il réduit la marque d'une frappe pure dans la lucarne avant d'égaliser à 5 minutes de la fin suite à un cafouillage dans la surface. Mais à force de se découvrir défensivement, les hommes de Paulo Sousa offrent un 3e but à la Suède, synonyme de défaite et donc d'élimination.
De Ligt et les Pays-Bas KO
Classés parmi les favoris, les Pays-Bas ont vu leur aventure s'arrêter prématurément en huitièmes de finale contre la République tchèque (2-0). Le système de de Boer, l'entraineur néerlandais, n'a pas fonctionné et le coach de 51 ans a déjà été remercié par la fédération. En phase de groupes face à l'Ukraine, les Pays-Bas n'ont pas rassuré. Alors qu'ils menaient 2-0, les Ukrainiens égalisent à 2-2 à 10 minutes de la fin. Dumfries offrira finalement la victoire mais les Hollandais étaient loin des attentes que l'on pouvait avoir.
Malgré 3 victoires en 3 matchs, le jeu proposé ne rassure pas et les Pays-Bas vont le payer dès les huitièmes. Face à une République tchèque qui n'a peur de rien, les coéquipiers de Depay vont sombrer au fil des minutes. Mais le résultat aurait pu être différent si Matthijs de Ligt n'avait pas commis cette main à 55e minute, synonyme de carton rouge. En effet, Schick semblait filer au but sans cette intervention du défenseur des Oranjes.
Le joueur de la Juventus reconnait son erreur a posteriori : “Je me sens très mal. Nous perdons le match à cause de moi. Nous contrôlions le match, et puis cette action arrive, je tombe, je suis un peu poussé et je touche le ballon de la main. C'est le tournant du match, c'est simple ! Les Tchèques sont forts physiquement, ils sont très bons dans les duels. Cela nous a fait mal. C'était du 50-50, il n'y avait pas beaucoup d'occasions de part et d'autre, donc mon expulsion change tout. ”
Les Bleus s'arrêtent en huitièmes
Ce soir du 28 juin restera longtemps gravé dans la mémoire des Français. La Suisse, qualifiée en tant que meilleur troisième, fait tomber l'équipe de France après les tirs au but. Haris Seferović trompe dans un premier temps Lloris de la tête au quart d'heure de jeu. La réaction des Bleus est trop timide, le système à 3 défenseurs centraux se révèle être un désastre tactique. Deschamps décide de repasser à 4 dans l'espoir de retrouver de la cohérence dans le jeu. Mais le mal est fait. Le ciel tombe sur la tête des Bleus lorsque l'arbitre argentin Fernando Rapallini indique le point de penalty en deuxième mi-temps. Hugo Lloris, qui restait pourtant sur une longue série de 21 tirs au but non-arrêtés, se détend et repousse le tir de Ricardo Rodríguez.
Dès lors, les Bleus réagissent et Karim Benzema donne l'avantage à la France grâce à un doublé en deux minutes. À la 75e minute, Paul Pogba pense crucifier la Suisse d'une frappe somptueuse qui vient se loger dans la lucarne de Yann Sommer. Les Bleus se relâchent et les hommes de Vladimir Petković recollent au score grâce à Seferović (81e) puis Gavranović (90e). La suite, on la connait. Coman touche la barre dans le temps additionnel et, lors de la séance des tirs au but, Mbappé voit son tir repoussé par Sommer. Pourtant grands favoris, les Bleus sont éliminés de l'Euro par une vaillante équipe de Suisse.
Espagne – Croatie, match le plus fou de la compétition ?
Cet Euro nous a livré son lot de surprises et de matchs à rebondissements. Parmi cela, le match entre l'Espagne et la Croatie en huitièmes est peut-être l'un des plus incroyables. Le but gag, d'abord, de Pedri contre son camp, alors que son gardien Unai Simón avait manqué son contrôle. Menée, la Roja se reprend en main et Sarabia égalise avant la mi-temps. Ce sont ensuite Azpilicueta (57e) et Torres (77e) qui permettent à l'Espagne de prendre le large. Mais la Croatie n'a pas atteint la finale de la dernière Coupe du monde pour rien.
Entré en jeu 20 minutes plus tôt, Mislav Oršić redonne espoir au peuple croate à quelques minutes du coup de sifflet final. Et dans le temps additionnel, c'est Mario Pašalić qui égalise et qui permet à son équipe d'accrocher une séance de prolongation. Éreintés physiquement, les coéquipiers de Modrić vont subir les assauts répétés des Espagnols. Morata puis Oyarzabal vont permettre à l'Espagne d'accéder au tour suivant, mais les doubles champions d'Europe se sont fait une belle frayeur.
La folle épopée du Danemark
Plus les matchs avançaient et plus le scénario de 1992 revenait dans les mémoires des Danois. Portés par un public déchainé et aidés par un douzième équipier constamment présent (Chrisitan Eriksen), les coéquipiers de Braithwaite se sont qualifiés avec 3 points seulement. Malgré deux défaites contre la Finlande (1-0) et la Belgique (2-1) où le football n'était pas la priorité des joueurs, le Danemark arrache son billet pour les huitièmes grâce à sa large victoire contre la Russie 4-1. Le pays de Galles va se faire crucifier (4-0) et la République tchèque tombe aussi dans le piège danois (2-1).
Contre l'Angleterre, adversaire supérieur sur le papier, la donne est différente. Pourtant, Damsgaard ouvre le score sur coup franc direct. L'euphorie sera de courte durée puisque le malheureux Simon Kjær envoie le ballon dans ses propres cages. Il faudra une nouvelle séance de prolongation pour départager les deux équipes. L'Angleterre prendra finalement l'avantage sur un penalty polémique (il y avait 2 ballons sur le terrain) transformé par Kane. Le Danemark échoue aux portes de la finale mais a gagné le cœur de nombreux supporters, non seulement au pays mais dans l'Europe entière.
L'Italie reine des tirs au but à Wembley
L'Italie, vainqueur de la compétition, a dû passer à deux reprises par la séance de tirs au but. Contre l'Espagne d'abord, en demi-finales à Wembley. Après un score de 1-1, les deux équipes se font face aux penaltys. La séance commence mal pour les Italiens puisque Locatelli bute sur Unai Simón. Dani Olmo, le tireur suivant, envoie le ballon dans les tribunes du stade. Le spécialiste de l'exercice Jorginho envoie son pays en finale après le raté de Morata, qui a vu son ballon arrêté par Donnarumma, futur Parisien.
En finale contre l'Angleterre, la donne est identique. 1-1 après les prolongations, les tirs au but sont donc de nouveau nécessaires. C'est la deuxième fois de l'histoire qu'une finale de l'Euro se joue aux penaltys, après celle de 1976. Si cette fois-ci, Jorginho a échoué, les Anglais ne se sont pas montrés plus efficaces. Les malheureux Rashford, Sancho et Saka ne parviennent pas à tromper un Donnarumma une nouvelle fois impassible. Les Italiens sont donc sur le toit de l'Europe devant les supporters anglais, à Wembley.
Les sélections nationales vont maintenant pouvoir se reposer avant la Coupe du monde 2022, qui aura lieu au Qatar du 21 novembre au 18 décembre. Entre-temps, il y aura aussi le Final 4 de la Ligue des nations en octobre. Les Français y affronteront la Belgique en demi-finales.
Crédit une : Tamindir