Dans une semaine, l'Euro 2020 de football aura déjà commencé. Vendredi soir, l'Italie accueille la Turquie à Rome pour le match d'ouverture de ce championnat d'Europe. Le lendemain, la Suisse affrontera le Pays de Galles. Ces 4 équipes forment ainsi le groupe A, sans doute le plus équilibré sur le papier. Alors pour vous aider à y voir un peu plus clair, on vous présente les enjeux de cette poule.

 

L'Italie veut gagner la compétition

  • L'équipe en forme de ce groupe A

Avant le début de la compétition, l'Italie semble favorite de ce groupe A. En effet, avec 10 victoires en autant de matchs, les qualifications se sont parfaitement passées pour la Squadra Azzurra. Malgré un groupe très abordable avec la Finlande comme principal concurrent, les hommes de Roberto Mancini n'ont pas fait de faux pas. Le bilan comptable est impressionnant avec 37 buts inscrits pour seulement 4 encaissés. Au delà de cette série de succès, le sélectionneur n'a perdu qu'à deux reprises en 28 rencontres depuis qu'il est arrivé en 2018.

Hier, les Italiens accueillaient la République tchèque pour terminer leur préparation. Largement dominateurs tout au long de la partie, ils se sont logiquement imposés 4 buts à 0. Immobile a ouvert le score (23e) avant que Barella ne fasse le break avant la pause (42e). Insigne (66e) et Berardi (73e) ont définitivement assommé leur adversaire en seconde période. Mancini a ainsi pu faire quelques rotations pour valider ses choix à venir et arriver plus serein pour vendredi prochain.

Stat Italie

  • Un ensemble d'individualités qui devra devenir un véritable effectif

Lorsque l'on voit la liste des 26 sélectionnés pour la compétition, on se rend compte que l'Italie n'a rien à envier aux autres cadors européens. Avec des joueurs majeurs jouant dans des grands clubs à tous les postes, l'effectif est l'un des meilleurs du monde à l'heure actuelle, expliquant ce statut de favori du groupe. En effet, certains joueurs ont brillé cette année en Serie A. Par exemple, Lorenzo Insigne et Ciro Immobile, deux piliers de l'attaque italienne ont inscrit respectivement 19 et 20 buts cette saison. Au milieu de terrain, on retrouve également de merveilleux joueurs, à l'aise techniquement tels que Verratti, Chiesa ou Barella. Ce dernier veut passer un cap et confirmer sa saison exceptionnelle avec l'Inter Milan, sacré champion d'Italie. À 24 ans, il doit confirmer et s'imposer au sein d'un entrejeu très compétitif.

Enfin, derrière la charnière très expérimentée Bonucci-Chiellini, Gianluigi Donnarumma sera chargé de garder des filets qui ont très peu trembler ces derniers mois. En bref, cette liste fait rêver en raison de la collection de joyaux à disposition de Mancini. Pour autant, le coach devra trouver la recette pour faire de ce mélange de jeunes pépites et de vieux briscards un véritable collectif capable de renverser les montagnes.

Chiesa Italie
Federico Chiesa avec l'Italie (Getty Images)
  • Entre ambition et inexpérience

L'objectif est clair du côté des dirigeants italiens : il faut remporter l'Euro ! Après sa prolongation au printemps dernier, Roberto Mancini avait déclaré : « En un an, on va avoir l'Euro, les demi-finales de la Ligue des nations et la Coupe du monde. L'objectif est d'être capable de gagner tout en sachant que ce ne sera pas facile, et que nous aurons besoin d'un peu de réussite. » Avec une telle équipe et une forme étincelante, la Squadra Azzurra a en effet toutes ses chances dans cette compétition.

Pour autant, certains peuvent être plus méfiants en plaçant les Italiens comme des outsiders plus que comme de véritables favoris. Cette réserve est notamment liée à l'inexpérience de cette jeune équipe au niveau internationale. En effet, après avoir échoué en quarts de finale lors de l'Euro 2016 (défaite aux t.a.b. face à l'Allemagne), ils n'avaient pas réussi à se qualifier pour la Coupe du monde 2018 en Russie. 5 ans après, l'Italie va donc retrouver les phases finales d'une compétition majeure, avec une équipe totalement rajeunie. L'expérience des grands rendez-vous pourrait donc manquer à certains jeunes même s'ils seront encadrés par des cadres comme Chiellini, Bonucci ou Verratti.

 

La Suisse, plus qu’un outsider

  • Un effectif durable et soudé

Depuis 2018, l’effectif suisse reste quasiment inchangé. Les grosses personnalités du groupe sont toutes dans des grands clubs européens et apportent leur large expérience à leur équipe nationale. Ce sont d'ailleurs les mêmes cadres depuis 2018. Cette constance se ressent sur leurs résultats, puisqu’ils passent régulièrement le premier tour de chaque compétition européenne. Depuis le Mondial 2006, la Suisse a atteint les huitièmes de finale quatre fois, mais jamais les quarts sur cette période.

Durant ces éliminatoires de l’Euro 2020, les Suisses ont terminé premiers de leur groupe devant le Danemark, avec 17 points. Une seule défaite à noter, contre ces mêmes Danois, à l’extérieur. Yussuf Poulsen avait été le seul buteur de ce match disputé au Parken Stadium de Copenhague. Deux nuls, concédés au deuxième match à domicile (3-3 contre… le Danemark ; 1-1 en Irlande), sont les deux autres faux pas du parcours des Suisses. Autrement, ce ne sont que des victoires, dont deux spectaculaires contre Gibraltar. Avec 19 buts marqués et seulement 6 encaissés, la Nati s’en est très bien sortie. Et elle sort d’une victoire 7 buts à 0 contre le Liechtenstein. De quoi faire le plein de confiance !

  • Sommer, l’homme des grands rendez-vous

Sommer, le gardien de la Nati, est peut-être l’emblème de ce calme si cher aux Suisses. L’un des tous meilleurs gardiens de Bundesliga cette saison est un atout, à l’heure où la Nati s’engage dans un Euro 2020 relevé. Le groupe A, homogène au possible, ne pardonnera aucune erreur. Un dernier rempart de qualité est donc un gros plus. La colonne vertébrale de la sélection, avec Akanji, Xhaka, Shaqiri et Seferović, promet une belle densité, et un encadrement de choix pour les jeunes. Petković, le sélectionneur en place depuis 2014, aime cette stabilité, tout comme l’Association Suisse de Football (ASF) qui le maintient en poste depuis tout ce temps. 

Globalement, l’effectif de la Suisse est très dense. Beaucoup de joueurs se connaissent déjà, puisqu’ils jouent ensemble à Mönchengladbach. Outre Sommer, Elvedi, Zakaria et Embolo y évoluent. Akanji et Mbabu sont également en Bundesliga, et Freuler (Atalanta Bergame) Schär (Arsenal) et Rodríguez (Torino) évoluent dans de grands clubs. 

  • Objectif quart de finale

L’objectif de la Nati n’est pas avoué pleinement, mais il se devine. Régulièrement, les Suisses arrivent à taquiner les grosses nations du football, mais les battent rarement dans de grandes compétitions. Capables de tout, les hommes de Petković devraient, raisonnablement, sortir de cette poule A. Il faudra bien sûr battre les Gallois et/ou les Turcs, et prendre un point contre les Italiens. Rien d’insurmontable lorsqu’on devine la qualité de l’effectif suisse. 

Avec un premier match contre le pays de Galles, le plein de confiance peut être total pour le reste du tournois. Mais si la Nati atteint les huitièmes de finale, il faudra une nouvelle fois s’employer, sûrement face à un cador. On voit mal l’Italie se laisser faire et céder la première place du groupe qui lui semble promise. Reste que le petit pays Alpin se doit de dépasser ses limites, briser ce plafond de verre qui empêche une nation historique du football européen d’aller loin dans une grande compétition, ce qui ne leur est plus arrivé depuis des quarts de finale en 1954, pour leur Mondial. Et Xhaka le résumait bien à nos confrères suisses de La Liberté : “Je ne veux pas tourner autour du pot. Nous devons prendre l’une des deux premières places de notre groupe. Un tout autre résultat serait pour moi une immense déception.”

 

La Turquie pourrait aussi se mêler à la bataille

La Turquie figure également dans ce groupe A et jouera le match d'ouverture face à l'Italie le 11 juin à Rome. La formation turque est entraînée par Şenol Güneş, depuis le 18 mars 2019, qui compte 26 matchs à la tête de la sélection. Les Turcs sont dans une bonne dynamique et ne se sont pas inclinés depuis le 18 novembre 2020 face à la Hongrie lors d'une rencontre de Ligue des Nations. Pendant les phases de qualification, la Turquie a terminé second de son groupe derrière l'équipe de France. Les Bleus ont d'ailleurs été tenus en échec face à cette formation à Konya (2-0). Pour se qualifier, les hommes entraînés par Şenol Güneş ont inscrit 18 buts avec seulement trois buts encaissés. Deux buts ont été concédés face à l'Islande, seule nation à être parvenue à vaincre les Turcs.

L'équipe est portée par Burak Yılmaz, champion de France avec le LOSC et auteur de seize buts en championnat. À 35 ans, il sera le capitaine de l'équipe lors de la compétition. Son coéquipier Yusuf Yazıcı à Lille est également présent dans la liste des 26. Le milieu offensif lillois détient sept buts en Ligue 1 lors de l'exercice 2020-21. Jamais deux sans trois, Zeki Çelik est le troisième joueur de l'effectif de Lille à figurer dans la liste de la sélection turque. L'arrière droit s'est illustré à trois reprises devant le but cette saison avec son club. Trois joueurs qui ont connu le sacre avec le LOSC et qui rêvent d'emmener leur pays le plus loin possible dans cet Euro. La dernière grande campagne européenne remonte à l'Euro 2008 avec une demi-finale perdue face à l'Allemagne (3-2).

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Burak Yılmaz avec la Turquie (Getty Images)

 

Le pays de Galles en position d’outsider

C’est un costume qui va bien aux Dragons puisqu’ils ne font clairement pas partie des favoris pour cette compétition continentale malgré leur casquette de demi-finaliste de la dernière édition en France. Depuis ce match perdu contre le Portugal, l’eau a coulé sous les ponts et les coéquipiers de Gareth Bale ont manqué de constance. L’échec de la qualification à la Coupe du monde en Russie en est la preuve. De fait, cet Euro sera l’occasion de relancer la machine rouge et verte pour de meilleures perspectives.

D’ailleurs, la nomination de Ryan Giggs comme sélectionneur il y a trois ans a donné un nouveau souffle à l’équipe. L’ancienne gloire de Manchester United a redressé la barre avec une très bonne phase de qualifications. Le pays de Galles a en effet terminé deuxième de leur groupe derrière les finalistes du mondial russe, la Croatie. Avec un bilan de 4 victoires, 2 nuls et autant de défaites, les Gallois ont hérité de ce groupe A et ils ne sont pas là pour faire de la figuration. En novembre dernier, Rob Page a pris l'intérim à la tête de la sélection galloise.

Bale Pays de Galles
Gareth Bale avec le Pays de Galles (Reuters)
  • Que peut-on espérer de cet effectif  ?

Dans un groupe où l’Italie fait figure de tête de gondole, les Gallois ont les armes pour espérer une qualification au deuxième tour. Avec des joueurs offensifs comme Gareth Bale, Daniel James ou encore Aaron Ramsey, cette équipe est capable, dans une moindre mesure, de rééditer son exploit de 2016. Néanmoins, il est important de faire preuve d’une meilleure assise défensive que sur leurs dernières confrontations face aux cadors européens (France, Belgique et Angleterre en l'occurrence).

En effet, que ce soit lors des matches amicaux, de la Ligue des Nations ou encore des qualifications pour la Coupe du monde au Qatar, les Dragons ont bu le calice jusqu’à la lie. De plus, l’attaque est tributaire de la forme de l’ancien joueur du Real Madrid, Gareth Bale, qui n’est plus aussi flamboyant. Quoi qu’il en soit cette équipe n’a rien à perdre et elle jouera certainement son vatout dans cet Euro et advienne que pourra.

 

Le groupe A semble l'un des plus équilibrés et sera le premier à entrer dans cet Euro vendredi soir. En attendant le début de la compétition, vous pourrez retrouver la présentation des autres groupes dès demain sur le site.