Officiellement relégués en National, en attendant peut-être pire, les Girondins de Bordeaux ne sont qu'une victime supplémentaire dans le tableau de chasse affolant de Gérard Lopez.
Jusqu'au bout, l'espoir aura été présent. Comme toujours avec Gérard Lopez. Mais ce mardi, tous les espoirs des Girondins de Bordeaux et de ses fans ont été définitivement douchés, le club acceptant la rétrogradation en National. Un coup de massue terrible, et qui n'est sans doute pas le dernier. Entre le déficit chiffré à plus de 40 millions, et des charges d'une ampleur démesurée pour le National, le club pourrait très bien connaître encore une voire plusieurs rétrogradations dans les prochains jours.
Les Girondins démantelés par Gérard Lopez
A la tête de ce navire qui coule, Gérard Lopez reste discret, sentant l'odeur de la maison qui brûle. Trois ans après son arrivée, l'homme d'affaires franco-luxembourgeois arrive au terme d'un mandat qui n'aura été qu'une longue descente aux affaires. Débarqué en 2021 avec le statut de sauveur du club, il avait hérité d'une situation difficile suite aux années GACP, les Américains ayant asséché les finances bordelaises. Mais Gérard Lopez n'aura jamais rectifié cette situation. Chaque été, pendant que la plupart des clubs s'occupent du mercato, Bordeaux luttait avec la DNCG pour conserver sa place en Ligue 2, suite à la descente de 2022. Tout en démantelant brique par brique ce que le club avait construit.
On pense notamment à l'équipe féminine, qui a disputé les barrages de la Ligue des Champions avant s'être privée de moyens et de joueuses, pour être reléguée. Ou encore à l'équipe réserve, laissée à l'abandon, et qui est descendue au niveau régional. Un véritable affront pour un club disposant d'une excellente formation historiquement. En bricolant des montages financiers, en étalant des dettes, ou en en rajoutant, il aura plus brillé pour ses montages financiers de dernières minutes que pour sa gestion du club, lui qui a disparu du Haillan depuis de longs mois.
COMMUNIQUE DU CLUB
« Alors que des discussions avaient repris ces derniers jours, les représentants de FSG ont indiqué hier lundi 22 juillet au FC Girondins de Bordeaux et à son actionnaire leur volonté de ne pas y donner suite malgré les assurances apportées par différentes… pic.twitter.com/lmSmEQ8eCa
— FC Girondins de Bordeaux (@girondins) July 23, 2024
F1, Mouscron, Boavista, LOSC, tous victimes
Mais cela n'est finalement que la continuité de l'œuvre de ce dernier. Bordeaux n'est pas le seul à avoir souffert. Au Portugal, Boavista accumule les dettes, et se retrouve chaque année en déficit. Mouscron de son côté a été laissé en faillite, après de longs mois douloureux d'une descente aux enfers inéluctable. Auparavant, le LOSC a bien failli également périr. Si les résultats avaient permis d'obstruer le reste, les finances du club étaient dans un état lamentable à son départ. Encore aujourd'hui, les Dogues souffrent de ce trou et doivent leur salut aux énormes ventes réalisées sur le marché des transferts (Yoro par exemple).
Mais avant le football, la Formule 1 avait également été confrontée au phénomène. En 2009, il avait racheté l'écurie Lotus F1. Si des résultats ont été obtenus avec une 4e place au championnat constructeur, la gestion financière insensée aura mené l'écurie à sa perte. Cinq ans plus tard, les pilotes, dont l'ancien champion du monde Kimi Räikkönen et les membres de l'équipe technique, ne sont plus payés. Résultat, Lotus F1 mettra la clé sous la porte.
Malgré des cadavres de plus en plus pesants dans les placards, Gérard Lopez est à cette heure encore le président des Girondins de Bordeaux. Pour que le club redémarre sur un bon pied, il faudra que cela se fasse sans lui. cela est devenu une nécessité désormais.
Le Royal Excel Mouscron, détenu par Gérard Lopez, a été déclaré en faillite aujourd’hui ?
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— Footballogue (@Footballogue) May 31, 2022