FC Nantes : Une cinquième place, malgré une première moitié de saison mitigée
Avec une cinquième position à la trêve, les nantais surprennent par leurs résultats. Mais, sans l’aide d’une loupe, on remarque assez facilement, les nombreuses lacunes du groupe, ce qui contraste l’écart entre les performances et le niveau réel. C’est l’heure du bilan !
Une équipe déséquilibrée
Avec un bilan comptable inattendu
Vahid Halilhodžić ayant claqué la porte juste avant la reprise du championnat, tout était réuni pour un début de saison catastrophique. Seulement, Gourcuff, dès son arrivée, a maîtrisé son élément. Avec un groupe peu étendu, les canaris ont remporté trois des quatre premières rencontres à domicile, et arraché un point contre l’OM. Longtemps au devant du championnat et sur le podium, le FCN a réalisé, deux très bon premiers mois de compétition, symbole d’un départ en trombe.
Mais malgré la spirale positive, Nantes n’a pas réussi à obtenir une continuité. Défait chez les messins, fin octobre et terminant la rencontre à 10, le FCN a commencé à douter, le début d’une phase de vide. Des matchs perdus, ensuite, face à Monaco, Bordeaux et Saint-Étienne, puis accroché par Brest. Les nantais sont retombés dans les bas fond du classement avec cet épisode. Des rencontres symbolisées par des joueurs, gâchant de nombreuses phases d’attaques. Un manque de réalisme flagrant malgré les opportunités. Avant de refaire surface plus tard, les nantais ont eu du fil à retordre.
Tel des cycles de victoires et des défaites, Nantes a retrouvé des couleurs à l’approche de Noël. Des résultats importants face à des équipes en plein doute comme Nîmes ou Dijon, qui ont su redonner de la sérénité au groupe. Pourtant, les nantais avec une équipe à deux visages sur les différentes mi-temps, ont fini la décennie, sur une mauvaise appréciation. Angers SCO a logiquement pris le dessus sur des canaris, déjà en vacances, une première depuis 52 ans. Ce qui accordera de l’importance au match retour. Mention aussi, aux remarquables supporters de la Brigade Loire, qui sont toujours au rendez-vous. Malgré leur non-soutien à la direction actuelle, le kop affirme qu'il est l’un des meilleurs du championnat. Les nantais terminent cette phase aller avec 29 points, largement au dessus des objectifs comptables. Mais avec une différence de buts négatives, sûrement pas de la faute de ceux encaissés.
Révélation, atout de compétition
Pourtant, avec le départ cet été de la colonne vertébrale défensive, Diego Carlos. Sans oublier, la terrible blessure au genou de Fabio. On aurait pu craindre un nombre important de difficultés dans ce domaine, pour les nantais. Avec peu de renforts en défense, car seuls Wagué et Appiah sont arrivés au mercato. C’est une idée de l’entraîneur, qui a tout fait basculer. Gourcuff en descendant d’un cran le brésilien Girotto a bonifié sa défense. Celui-ci déclarait, « quand on a une charnière qui règne comme ça, on s’épargne beaucoup de désagréments. » Il fut même question d’une sélection avec la Seleçao pour Girotto, tant les prestations étaient convaincantes. Une défense inébranlable, la quatrième du championnat avec seulement 18 buts encaissés, dont Gourcuff pourra s’appuyer sur le reste de la saison.
À l’opposé, une attaque peu prolifique
Aspect critique de la formation nantaise, c’est cette non pluralité offensive. Le bilan de son attaque est triste. Avec seulement cinq buteurs différents pour le FC Nantes, l’équipe possède le plus faible ratio du championnat. Pourtant, les qualités individuelles des joueurs offensifs sont prometteuses à l’image de Louza. Quelques feu follet aussi, en la présence de Bamba et Simon. Cependant, la présence offensive technique ne suffit pas, il y a un manque de concrétisation. C’est d’ailleurs, sûrement le poste de buteur, qui permet à Nantes d’être la 16ème attaque du championnat. Les performances de Coulibaly, souvent critiqué, sont médiocres. L’un des objectifs majeurs pour le recrutement, puisque le poste n’est pas bien entretenu. Autre fait, 100% des victoires nantaises se font par un but d’écart, seulement. Un manque de réalisme flagrant, qui ne permet aux nantais de se rassurer dans ses rencontres, vivants sous pression jusqu’au coup de sifflet final.
Le XI des joueurs les plus alignés par Gourcuff
Alban Lafont (4) : Capable du meilleur sur sa ligne mais également du pire
Charles Traoré (6) : Seul latéral gauche, avec le départ de Lima, Traoré commence à faire son trou
Nicolas Pallois (6) : Moins performant avant Noël, mais une présence toujours solide et capitale
Andrei Girotto (7) : Un repositionnement gagnant
Dennis Appiah (5) : S’est contenté du strict minimum
Moses Simon (5) : Virevoltant sur son côté, le nigérian flambe mais, prît à deux, tremble
Abdoulaye Touré (5) : Un capitaine peu convaincant
Mehdi Abeid (4) : Arrivé cet été, Abeid n’a pas eu un fort impact au milieu de terrain
Ludovic Blas (7) : Une montée en puissance significative, à prolonger
Imran Louza (8) : L’homme fort de la mi-saison nantaise, Louza est le maître à jouer de sa formation
Kalifa Coulibaly (4) : À la pointe de l’attaque, souvent fantomatique
Gourcuff, arrivée tardive, départ canon
En toute honnêteté, avec les conditions réunies, peu s’attendaient à voir le FC Nantes aussi haut placé. Arrivé à l’aube du début de l’exercice, le coach a mis en place ses intentions très rapidement. Toujours loin du mythique jeu à la nantaise, mais en nette progression en comparaison avec le passage de Ranieri en Loire Atlantique. Basé sur des transmissions limpides et efficaces, la construction du jeu passe beaucoup par des ailiers rapides et techniques. Seulement, avec un entre jeu moins performant avec le ballon, celui-ci ne permet pas une possession efficace dans les phases offensives. Puis, avec un 9 difficile à trouver, peu de mouvements se concrétisent. L’illusion d’un effectif maîtrisant ses matchs, cachant les lacunes individuelles de chacun. Si les résultats sont positifs, il faut alors les performer sur le long terme et remplacer certains joueurs dans le XI.
Une place qualificative à une Coupe d’Europe dans le viseur
Le mercato nantais sera l’un des facteurs de réussite sur la seconde partie de saison. Même si les pistes tardent à conclure, les postes visés sont connus. Des latéraux non suppléés, surtout depuis la grave blessure de Fabio. Puis, malgré l’ascension de Youan ou Ndilu, leurs présences dans l’effectif ne suffisent pas à doubler Coulibaly. L’arrivée ce soir à Nantes de Renaud Emond, ne ravi pas à l’unanimité les supporters nantais, difficile alors de trouver le titulaire ou le remplaçant idéal. L’objectif reste d’avoir un groupe plus complet, pour réduire les lacunes de l’équipe.
Parallèlement, il est difficile de se projeter sur la suite de l’exercice des jaunes et verts. Tout aussi compliqué d’imaginer les nantais, se maintenir à la cinquième position. À l’aube de cette phase retour, le FC Nantes devrait mettre ses forces de son côté. Comptant sur les performances défensives de sa charnière centrale pour durer. Avec un axe offensif, qui pourrait être construit autour du talent de Louza. Pour prétendre à une place en Coupe d’Europe, la concurrence sera rude et les erreurs de parcours seront à éviter. En imaginant une montée en puissance de Lyon et Saint-Étienne, Rennes et Bordeaux sont toujours prétendants aux tickets européens. Comme son voisin angevin, il est plutôt probable de voir le FCN terminer la saison dans le ventre mou du classement.
Conclusion
En attendant les renforts, l’espoir de se renforcer convenablement subsiste toujours. Les erreurs de casting, elles, sont à éviter, surtout début janvier, quand le temps est un atout. Au contraire, puis qui serait accentué par un échec du mercato hivernal, les performances sur la suite de l’exercice ne sont pas assurés. Désormais, la phase retour sera plus compliquée pour les canaris. Poussés par leurs supporters à la Beaujoire, les résultats à la maison seront déterminants.
Crédit photos : Ouest France et AFP