Fernand Lopez est un acteur central du MMA en France. Tour à tour entraîneur, promoteur et manager, c’est une figure incontournable qui a contribué à la démocratisation et au développement du MMA dans l’hexagone. Il a notamment créé la MMA Factory, salle d’entraînement extrêmement réputée et qui a produit des grands champions, tels que Francis Ngannou (champion des poids lourds de l’UFC), Ciryl Gane (champion intérimaire des poids lourds de l’UFC), ou encore Nassourdine Imavov (top 15 dans la catégorie des middleweights de l’UFC).

En plus de son rôle d’entraîneur et de manager, Fernand Lopez est également promoteur et a fondé sa propre organisation de MMA (la seule en France), appelée l’Ares Fighting Championship.

A l’occasion de la seconde édition de l’Ares FC qui se tiendra le 11 décembre prochain à Paris, nous avons discuté avec Fernand pour en savoir plus sur sa vision du MMA en France et revenir sur son parcours.

Comment s'est passée la préparation de l'Ares FC 2, votre premier évènement en France ?

Tout va très bien ! On a déjà vendu un bon nombre de places, ça promet d'être une belle soirée. Le premier évènement avait été un vrai succès à l’international, et avait fait beaucoup de bruit dans le monde du MMA puisque des journalistes de référence comme Ariel Helwani et John Morgan avaient parlé de nous. On espère que cet évènement à Paris aura autant de succès !

L’Ares 1 avait eu lieu en Afrique. Vous avez prévu d’y organiser de nouveaux évènements ?

Non, malheureusement, à cause du Covid, les déplacements sont très restreints. C’est pourquoi tous les combats de 2022 se dérouleront en France. A partir de 2023, je pense qu’on en saura un peu plus sur les prochains lieux. Dans tous les cas, nous prévoyons d’organiser encore une dizaine d’évènements en 2022 et une vingtaine en 2023.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de créer votre propre ligue de MMA ?

C’est une longue histoire ! En 2015, j’ai constaté qu’il y avait une espèce de flou juridique autour du MMA en France. J’en ai donc profité pour organiser un combat de l’organisation « Cage Encounter » à Paris, accompagné de quelques amis et des avocats pour nous épauler dans nos démarches. Et ça a été un énorme succès, toutes les places ont été vendues en une semaine !

 

« Je voulais prouver que le MMA avait sa place en France »

 

Vous n’avez pas été gêné dans vos démarches ? Le MMA n’était pas encore légalisé en France

J’étais entouré d’un solide service juridique qui avait déclaré que la tenue de ce type d’évènement était possible en France. C’était avant tout un geste politique de ma part ; je voulais prouver que le MMA avait sa place en France, malgré tout ce qu’on pouvait entendre. Suite à cet évènement, il y a eu tout un imbroglio et beaucoup d’échanges, notamment avec le ministre des sports. Après des années de bras de fer et de discussions plus apaisées, le MMA a ensuite été légalisé et les choses sont devenues plus simples.

 

Fernand Lopez
Fernand Lopez à l'entraînement au MMA Factory avec Ciryl Gane

L’ADN de l’Ares FC, c’est de s’inspirer de ce qui se fait de mieux en termes d’organisation ?

Exactement. Pour nous, l’UFC est vraiment notre étalon, le « benchmark » sur lequel nous nous basons. On met beaucoup l’accent sur la santé et le bien-être des combattants. On les prend en charge du mieux qu’on peut : on les héberge dans des hôtels corrects, on leur offre un suivi médical, des conseils en nutrition etc…On essaie de mettre le bien-être des combattants au centre de nos démarches : on veut que nos athlètes se sentent bien quand ils signent chez nous. Chaque combattant dispose d’un suivi médical rigoureux afin de s’assurer de la bonne santé de nos athlètes. Nous avons d’ailleurs un médecin indépendant qui réalise les évaluations médicales des combattants avant et après chaque combat.

 

« Notre but, à terme, c’est de parvenir à rendre le MMA viable »

 

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre projet de professionnaliser le MMA ?

Notre but, à terme, c’est de parvenir à rendre le MMA viable, que ce soit un sport sur lequel les athlètes peuvent créer un projet de vie. Nous voulons être des précurseurs dans ce domaine. Pour ce faire, on a notamment mis en place un système prévoyance, de salaire échelonné pour se préparer au mieux etc. C’est un système réellement innovant : nous sommes les premiers à proposer ce type de contrats dans le monde du MMA, et je pense que c’est quelque chose qui attire les combattants.

Justement, comment vous choisissez ou repérez des combattants pour l’Ares FC ?

Des managers m’envoient des listes de combattants. On est débordés par les propositions, vraiment. On a aussi un certain attrait financier ; certains combattants qui étaient auparavant à l’UFC ont signé à l’Ares FC car ils savaient qu’ils y seraient mieux payés.

On vous a souvent entendu dire qu’un combat intéressant, c’est un combat qui n’est pas joué d’avance. Ca se reflète également dans votre match-making ?

Oui, c’est évident. Pour moi, c’est très important de maintenir une incertitude pour le public. Je ne veux pas que ce soit comme dans certaines organisations où le combat est joué d’avance, où l’un des adversaires ne fait office que de faire-valoir. Je pense que ça se reflète également dans l’organisation des cartes en elles-mêmes. Dans certaines organisations, sur des cartes de 10 combats, parfois vous avez seulement 2, voire 3 combats intéressants ! A l’Ares FC, je fais en sorte que toute la carte soit intéressante, et même les combats entre prospects ont un intérêt car ce sont souvent des jeunes combattants prometteurs qui ont tous les deux beaucoup à gagner.

 

Rendez-vous le 11 décembre 2021 au Palais des sports Marcel Cerdan à Levallois-Perret. 
Vous pouvez vous procurer les billets sur le site de l’Ares FC en cliquant ici.

Les combats principaux de la carte :

Wilson Reis VS Taylor Lapilus (Main event)

Emil Meek VS Karim Rabei

Alex Lohore VS Abdoul Abdouraguimov