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Football : le Barcelona SC, mythique club équatorien à la conquête de la Copa Libertadores

Dans cette édition 2020-2021 de Copa Libertadores, un invité s'est glissé dans le dernier carré de la compétition reine en Amérique du Sud. Il ne s'agit pas de River Plate ou Boca Juniors, déjà éliminés, ni de Santos, finaliste de la dernière édition, reversé en Copa Sudamericana après sa 3e place en phase de groupes. Cette équipe, c'est le Barcelona SC, un club équatorien basé à Guayaquil. Les habitants de cette ville d'environ 2 500 000 âmes s'apprêtent à vivre une demi-finale de Copa Libertadores face au géant brésilien Flamengo. Pour mieux comprendre ce très bon parcours, retour sur un siècle marqué d'histoire, de triomphes et de déceptions.

 

Une inspiration du FC Barcelone

Cette saison, le Barcelona SC se montre sur la scène continentale. Pour mieux comprendre l'origine du club ainsi que son logo (très ressemblant à celui du club catalan), un retour en arrière d'un siècle est nécessaire. Nous sommes en 1925 et le club équatorien voit le jour. “Les fondateurs du club étaient majoritairement catalans. Le club a été fondé le 1 mai 1925, dans la maison d'Eutemio Pérez” nous précise le compte Twitter Historia Barcelona SC, une page consacrée à l'histoire du club d'Équateur. Eutemio Pérez était un immigrant espagnol qui a voulu rendre hommage à Barcelone, sa ville natale.

Mais d'autres historiens s'étant penchés sur la question pensent plutôt que le nom de Barcelona SC rend hommage à Ricardo Zamora, le brillant gardien de but qui jouait pour le FC Barcelone dans ces années-là. Le club a d'ailleurs failli connaître une autre dénomination. “Lors de la toute première assemblée du club, les 200 membres ont eu le choix entre Barcelona Sporting Club et Deportivo Astillero. À l'issue du vote, c'est le premier qui a donc été retenu” renchérit Idolopasion, une page rassemblant les fans du Barcelone SC et qui compte 10 000 abonnés.

Ricardo Zamora en action. (Crédit : AS)

 

Luttes intenses en championnat

Dans le paysage footballistique équatorien, le Barcelona SC est sans doute l'un des clubs les plus populaires du pays. Selon Historia Barcelona, il n'y a pas de doute : “C’est l’équipe la plus populaire du pays, et de loin. C'est la seule équipe qui remplit son stade lorsqu’elle joue à domicile. L’engouement est même perceptible au-delà des frontières équatoriennes“. Avec 16 titres, le BSC est le club ayant remporté le plus de titres nationaux, avec 16 trophées glanés (le dernier en date a été soulevé en 2020). Son principal rival était la LDU Quito, un club de la capitale équatorienne. Depuis plusieurs années maintenant, ce match a pris beaucoup d'importance dans le football équatorien. Historia Barcelona ne manque pas de nous préciser le record de points réalisé par le club de Guayaquil il y a quelques années : “Nous avons été champions en 2016 avec un total record de 99 points et en ayant battu au moins une fois tous nos adversaires“.

Mais avant ces années historiques, le Barcelona SC a connu plusieurs difficultés sur le plan national mais aussi sur le plan continental : “Le BSC a passé 14 ans sans remporter de titre, de 1997 à 2012, année où nous avons été à nouveau champions“. Ce titre a déclenché une fête dans tout le pays, les supporters célébrant dans différentes régions de l'Équateur. “Dans les années 90, le football équatorien n'était pas au niveau où il est aujourd'hui, nous n'étions pas qualifiés pour la Coupe du monde et le championnat n'était pas très compétitif. Malgré tout, le Barcelona SC a pu écrire son nom sur le continent“. Aujourd'hui, l'un des principaux derbys de Guayaquil oppose le Barcelona SC à Emelec. Ce dernier compte 14 championnats à son actif et a terminé premier de la phase aller du championnat 2021 devant… le Barcelona SC. La rivalité entre les deux clubs est historique et ce rendez-vous est attendu tous les ans.

Emelec et le Barcelona SC s'affrontant en championnat. (Crédit : Eldiario)

Deux finales de Copa Libertadores perdues

Dans son histoire de presque un siècle, le Barcelona SC est passé tout proche de décrocher le Graal à deux reprises. “Nous sommes passés tout près à deux reprises. En 1990, le BSC a participé à sa première finale de Copa Libertadores et l'a perdue contre l'Olimpia de Paraguay. En 1998, nous avons joué contre Vasco da Gama (Brésil) et l'avons également perdue” témoigne Historia Barcelona, tout en gardant espoir. “Nous devons continuer à travailler dur pour y parvenir, mais les fans ont l'illusion, l'espoir et la foi que ce rêve tant espéré deviendra bientôt réalité.”

Parmi ces deux finales, celle qui a laissé le plus de traces est celle contre l'Olimpia : “La finale qui nous fait le plus mal est celle contre Olimpia en 1990, nous avions une meilleure équipe mais nous n'avons pas réussi à finir le travail. En 1998, contre Vasco, nous avons été surclassés“. Ces deux échecs motivent plus que jamais la génération actuelle, qui croit en une victoire finale : “Barcelone est une équipe de Copa. Nous méritons d'avoir ce trophée. Nous avons travaillé dans ce sens, et je suis sûr que tôt ou tard, nous y parviendrons“.

 

Un parcours impressionnant cette année

Après les deux échecs connus, le Barcelona SC semble plus que jamais dans une bonne dynamique dans la plus grande compétition sud-américaine. Si en championnat, le début de saison est un peu poussif (3 victoires, 3 défaites), la Copa Libertadores occupe toutes les conversations. Et ce parcours ne surprend pas Historia Barcelona : “Cette année, le succès en Libertadores n'est pas une surprise pour les fans équatoriens car la direction actuelle a bien géré le club, pris de bonnes décisions et renforcé l'effectif par rapport à la saison 2020“. Et Idolopasion de préciser : “Ces dernières années, le club a atteint une stabilité managériale. L'année dernière, avec Fabian Bustos, nous avons réussi à passer les trois phases préliminaires, mais en phase de groupes, le niveau de l'équipe n'a pas atteint celui de ses concurrents. Il est aussi important de souligner la partie administrative et économique. Malgré la pandémie, le conseil d'administration dirigé par Alfaro Moreno a su faire les choses bien. La relation avec les joueurs est très bonne“. Il est important de préciser que les difficultés liées à la pandémie ont fortement limité le BSC dans son recrutement dans la deuxième partie de Copa Libertadores 2020.

Cette bonne gestion du club a permis à l'équipe équatorienne de passer sans encombre un groupe pourtant relevé sur le papier. Avec Boca Juniors et Santos, deux géants continentaux, la tâche ne semblait pas évidente. Mais avec 4 victoires en 6 matchs, les hommes de Bustos atteignent les huitièmes de finale. Malgré une défaite 1-0 à l'aller face aux Argentins de Vélez, le Barcelona SC renverse la donne à l'Estadio Monumental Banco Pichincha et remporte le match 3-1. L'entrée décisive de Jonathan Perlaza, auteur d'un but après son apparition sur le rectangle vert, permet à l'Équateur de placer un représentant en quarts de finale. Après l'Argentine, c'est un club brésilien qui se dresse sur le chemin du BSC : Fluminense.

Le match aller au Maracanã est riche en buts et le bon coaching de Bustos permet au club de garder ses chances pour le match retour. En Équateur, Barcelona aura souffert jusqu'au bout avec ce penalty transformé par Fred dans le temps additionnel, mais le but de Gonzalo Mastriani soulage les siens. Grâce à la règle du but à l'extérieur, l'équipe rejoint le dernier carré et affrontera un géant du paysage continental : Flamengo. “Gagner la Libertadores est le rêve de toutes les équipes et des fans. Forcément, cette envie nous habite tous” optimise Raúl García, supporter du club.

Le Barcelona SC affrontera Flamengo en demi-finales de la Copa Libertadores. (Crédit : US.Bolavip)

 

Il reste seulement quelques jours avant les demi-finales de la Copa Libertadores face à Flamengo (match aller le 23 septembre, retour le 30) mais une chose est sûre : les Équatoriens vont jouer leur carte à fond. Avec l'espoir de faire tomber le club brésilien. Et peut-être aussi d'écrire les plus belles pages de leur histoire.

 

Crédit une : Twitter Walter Queijeiro

Je suis amoureux du sport mais il ne me le rend pas toujours bien. En Ligue 2 en journée, je change de continent pour l'Amérique du Sud la nuit. Je regarde aussi des voitures et des motos faire le tour d'une piste, c'est cool. ACCELERE, ACCELERE

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