Au terme d’une rencontre folle, les hommes de Mauricio Pochettino se sont offert le scalp du champion d’Europe en titre grâce à un doublé de Mbappé. Avec ces trois buts inscrits à l’extérieur, le PSG est en ballotage favorable avant le retour au Parc mardi prochain.
C’est un exploit retentissant. Un performance exceptionnelle dans des conditions dantesques. Malmenés par le Bayern Munich pendant toute la rencontre, le PSG a su tenir, patiemment, pour construire un des plus beaux succès de l’ère QSI. Tout n’a pas certes pas été parfait, notamment en défense, mais l’essentiel était là : solidaires, efficaces, les Parisiens ont montré qu’ils pouvaient aussi gagner au mental.
Dès le départ, ce match n’avait rien de standard. Les flocons qui se sont abattus toute la journée sur la Bavière plantaient déjà le décor d'un combat mémorable. Dès la troisième minute, le ton était donné. Neymar offre un caviar à Mbappé, qui fusille Neuer, coupable d’une faute de main. Les vieux démons de Lisbonne n’auront pas fait long feu. Très vite, la physionomie du match se dessine. Paris attend les Bavarois pour les prendre en contre. S’ils semblent souvent au bord de la rupture, la stratégie paye pour les hommes de Pochettino. À la 28e minute, Neymar – encore lui – trouve Marquinhos dans le dos de la défense. Le capitaine parisien prend le temps de contrôler, avant d’ouvrir son pied pour trouver le petit-filet.
Largesses défensives
Simple. Presque trop. Derrière, les occasions se font de plus en plus rares pour les Parisiens. Les Allemands, eux, ne se laissent pas abattre, et continuent de jouer leur football. À la 30e minute, le PSG connaît un premier coup dur. Marquinhos, l’une des rares satisfactions défensives depuis le début de la rencontre, est contraint de céder sa place sur blessure. Sept minutes plus tard, l’inévitable se produit. Sur un énième changement de côté, Pavard se retrouve absolument seul aux 30 mètres. Le Français a tout son temps pour ajuster un centre millimétré, catapulté au fond des filets par Choupo-Moting.
Au retour des vestiaires, Paris semble mieux. Ander Herrera, entré en jeu à la 30e, a fait beaucoup de bien au milieu parisien en lui apportant l’intensité qui lui manquait. Mais rapidement, le Bayern reprend le dessus, et multiplie les occasions. Fébriles derrière, à l’image de Dagba et Bakker qui ont souffert le martyr face à Coman et Sané, les Parisiens tiennent sur un fil. La faille viendra finalement sur coup de pied arrêté. Superbement trouvé par Kimmich sur coup-franc, Thomas Müller crucifie Navas d’un coup de tête rageur, et ramène les deux équipes à égalité à l'heure de jeu.
S’ensuivent alors 8 minutes irrespirables pour le PSG. Les Bavarois, remontés à bloc, enchaînent les opportunités mais se heurtent encore à un excellent Keylor Navas. On semble alors tout proche du troisième but. Mais là encore, Paris va éteindre l'incendie. À la 68e, Draxler puis Di María remontent le ballon en deux passes, pour trouver Mbappé dans la profondeur. L’attaquant tricolore revient dans l’axe, avant de prendre Boateng et Neuer à contrepied d’une merveille de frappe croisée. Le PSG tient son exploit.
Une victoire au mental
Cet exploit, c’est surtout celui d’une équipe solidaire et résiliente. Une équipe qui, à l’image de Colin Dagba face à Kingsley Coman, a souvent souffert, mais n’a jamais baissé les bras. Même Neymar et Mbappé ont participé au repli défensif. Seule ombre au tableau, Ángel Di María est lui passé totalement à côté de son match. L’Argentin a multiplié les mauvais choix offensifs, et n’a jamais cherché à gêner la relance adverse.
Du mental, Neymar a aussi prouvé qu’il en avait. Souvent critiqué pour son attitude dans les grands rendez-vous, notamment après son coup de sang face à Lille la semaine dernière, le Brésilien a répondu présent. Comme face à Manchester en décembre dernier, le numéro 10 parisien a pris ses responsabilités dans le cœur du jeu. Impliqué dans les efforts défensifs, il a été un relais précieux vers Mbappé lors des phases de transitions rapides. S’il a souvent été provoqué, notamment par Joshua Kimmich, le Brésilien a su rester parfaitement dans son match, pour répondre de la meilleure des façons : sur le terrain, avec deux passes décisives.
Alors oui, ce fut poussif. Oui, le placement défensif était approximatif, et, oui, Paris s’est fait peur. Mais au bout du compte, les hommes de Mauricio Pochettino ont réussi à prendre à leur propre jeu l’une des meilleures équipes au monde en affichant un réalisme glacial.
Crédits illustration : AFP