Héroïques, solidaires, les Parisiens se sont défaits du Bayern Munich, le tenant du titre, sur cette double confrontation (3-2, 0-1). Pourtant plus incisifs en seconde mi-temps, les Allemands sont tombés sur un grand Navas et une équipe parisienne bien en place. Coup de maître de Pochettino, qui a surpassé son homologue, et qui permet au PSG d'atteindre les demi-finales pour la seconde année consécutive.

Paris avait pourtant bien débuté

Alors qu'on aurait pu penser que le Bayern prendrait le jeu à son compte, c'est bel et bien Paris qui a joué cette première mi-temps à fond. Avec Neymar en chef d'orchestre, le PSG semblait presque endosser le rôle du chasseur. Par trois fois, le génial Brésilien s'est créé de grosses occasions, la plus belle avant l'ouverture du score (37′). Du côté gauche de la surface de Neuer, il éliminait subtilement Coman d'un crochet, puis déclenchait une frappe qui échouait sur la barre transversale. Auparavant, il avait déjà buté sur le portier allemand (28′, 34′). Mbappé, plutôt actif, n'a pas non plus trouvé les filets, souvent hors-jeu au départ de l'action. Sa seule grosse occasion aura été trop rapidement avortée par un coup de sifflet injustifié.

Le 11 de Pochettino, quasi identique qu'à l'aller, a cette fois développé beaucoup plus d’initiatives offensives comme défensives. Di María a notamment abattu un travail défensif plus conséquent, gênant les transitions latérales entre Coman et Davies. Résultat des courses, c'était bien souvent Kimmich qui, dans l'axe, devait trouver la solution pour permettre à son équipe de progresser. À droite, Pavard se contentait de défendre sur Draxler et Neymar. Tactiquement, Paris s’est montré solide sur cette première période.

 

Le Bayern Munich en réussite

Finalement, c'est le Bayern Munich qui est rentré aux vestiaires avec un léger avantage (0-1). Pas de quoi se qualifier encore, mais Choupo-Moting a une nouvelle fois donné du fil à retordre à son ancienne équipe. Sa formation, fébrile en début de match, est provisoirement revenue dans la course à la qualification. Sur un arrêt réflexe, Navas a relâché le cuir dans sa surface et l'ancien Parisien a devancé Kimpembe (40′). Ce sera l'unique but du match (voir par ailleurs). Le capitaine du PSG s'est incliné face à la qualité athlétique de l'attaquant bavarois. L'avantage obtenu a aussi tenu grâce à Neuer. Le capitaine du Bayern a sauvé plusieurs fois son équipe, sur des parades de grande classe.

 

Fluctuat nec mergitur

Oui, il a été battu par les flots, mais ce PSG n’a jamais sombré. La devise de la Ville lumière lui colle bien à la peau. En seconde mi-temps, la vapeur s'est totalement inversée. Le Bayern est rentré avec beaucoup plus d'intentions qu'en première mi-temps, sans toutefois que cela paye. Rares sont les doubles confrontations que le PSG est parvenu à gérer. Celle-ci en fait partie. Réalistes à l'aller, solides au retour, les Parisiens n'ont jamais cédé plus que de raison. Coman, Kimmich, Müller… tous ont buté sur une défense plus solide qu'à l'aller, Dagba et Danilo en tête. Des frissons devant la cage de Navas, il y en a eu (47′, 69′). Mais souvent, un pied ou une main trainait. Pour le plus grand bonheur des supporters parisiens massés à l'entrée du Parc des Princes.

Finalement, les derniers instants du match appartenaient presque aux Parisiens, qui auraient pu égaliser si Neymar n'avait pas trop souvent croqué. Gourmant, parfois trop, on ne pourra retirer au Brésilien qu'il a su faire briller ses partenaires. On l'attendait au tournant, on a été servi. Sur l'ensemble des deux matchs, sa copie est brillante, il est même élu homme du match de ce match retour. Même constat pour Mbappé, déjà incroyable contre Barcelone et qui a remis cela une nouvelle fois.

 

Gueye, quelle audace

Gueye est aussi une très grande satisfaction de ce match, véritable lanterne des siens lorsque les assauts répétés des Bavarois commençaient à user la machine parisienne. Déjà à l'aller, il avait répondu présent. Ce soir, dans un registre plus défensif, collé à sa défense, il a donné un tempo incroyable. Avec des clients comme Kimmich et Alaba en face, il n'a jamais cédé à la panique. Critiqué pour son manque de rendement en début de saison, il a ce soir fait taire les critiques à son égard. C'est exactement pour ce genre de match qu'il a été recruté, et en l'absence du poumon Verratti, il a été excellent.


Coup de maître du PSG, qui sort son bourreau de la dernière finale de Ligue des champions. Vainqueurs heureux à l'aller, perdants heureux également au retour, les hommes de Pochettino n'ont certainement pas volé leur qualification. Au prochain tour, il faudra se coltiner une autre montagne, à savoir Manchester City ou le Borussia Dortmund.

Crédits photo une : @iF2is