Les Bleus n'ont pas forcément convaincus, mais ils ont en tout cas assuré l'essentiel en venant à bout de la Croatie ce mardi (4-2), pour le compte de la deuxième journée de la Ligue des Nations. Une deuxième victoire en quatre jours qui aura été riche en enseignements pour la suite des événements.

 

Le 3-5-2, le turnover, les ruines bleues

Nouveauté de Deschamps lors de ce retour des Bleus sur la scène internationale, le système en 3-5-2 est pour l'instant loin d'avoir convaincu les observateurs. Déjà très brouillons en Suède samedi, les Bleus ont réalisé 43 premières minutes exécrables face à la Croatie. Si les coéquipiers d'Anthony Martial ont accéléré juste avant la pause pour virer miraculeusement en tête au tableau d'affichage (2-1), ces derniers ont paru complètement perdus sur le terrain pendant la quasi-totalité du premier acte. Entre un pressing désorganisé, des pistons annihilés par la bonne mise en place tactique des Croates et une base défensive friable en raison d'un trop grand écart entre les différents rideaux bleus, les joueurs de Didier Deschamps n'ont pas été en mesure d'exploiter de manière satisfaisante le système mis en place par le sélectionneur.

Comme en Suède, les Bleus s'en sont remis à des exploits individuels pour prendre les devants. Cette piètre première période a ainsi de nouveau posé la question de savoir si ce système était réellement une solution compatible avec les qualités propres aux hommes dont dispose cette équipe de France. Force est de constater que l'animation défensive comme offensive n'a pour le moment pas permis d'en délivrer une réponse positive, bien que le turnover forcé par les niveaux de préparation différents des joueurs présents dans le groupe n'ait pas aidé à trouver davantage de repères. Des mouvements comme celui qui a amené le premier but, avec le une-deux entre Martial et Ben Yedder, pourra néanmoins être une piste à étudier dans l'optique de permettre à deux attaquants d'évoluer ensemble à la pointe de l'attaque.

 

Griezmann, à la relance

Leader technique de l'équipe de France lors des dernières grandes compétitions, Antoine Griezmann comptait sur ce passage en Bleu pour retrouver un niveau digne de celui qu'on lui connaît, après une saison très compliquée du côté de Barcelone. Après un match en Suède loin d'être satisfaisant, le natif de Macon a profité de cette deuxième mi-temps face à la Croatie pour rappeler toute l'influence qu'il pouvait avoir sur le jeu français.

Malgré une première période compliquée, à l'image de son équipe, Griezmann a finit par réagir, tout d'abord en égalisant à la 43e minute, puis en étant à l'origine du but de la tête sur corner de Dayot Upamecano et du pénalty transformé par Olivier Giroud. Plus en vue dans l'entre-jeu après la 60e, le n°7 des Bleus a rassuré, et s'est surement rassuré lui-même sur sa capacité à être le détonateur d'une équipe championne du monde en titre, et ce même si son potentiel se situe certainement encore plus haut. On retiendra également sa bonne relation avec Anthony Martial, eux qui se sont mutuellement offert deux grosses occasions sur un plateau pendant la rencontre.

Ligue des nations – France-Croatie : Avec 31 buts, Griezmann égale Zidane | Goal.com
Crédit photo : Goal.com

 

Camavinga, quel vent de fraîcheur !

On réclamait des changements dans le groupe de Didier Deschamps, en voilà un qui risque de satisfaire les amoureux de l'équipe de France pour un bon moment. Révélation du championnat de Ligue 1 ces derniers mois, Edouardo Camavinga a effectué ses premières minutes sous la tunique tricolore ce mardi soir. Entré à la place d'un Kanté qui n'est pas parvenu à avoir le même rendement que face à la Suède, le Rennais est devenu le troisième plus jeune joueur de l'histoire à jouer pour l'équipe de France, le plus jeune depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Vitesse, technique, intelligence de jeu et audace, Camavinga aura montré en une demi-heure toutes les qualités qui sont les siennes. Il peut désormais légitimement ambitionner de s'installer dans le groupe France s'il continue de progresser à vitesse grand V ces prochaines années. Une insouciance couplée à une maturité assez déconcertante pour son jeune âge, qui à tendance à rappeler celle d'un Kylian Mbappé à ses débuts.

 

Avec d'autres satisfactions comme celle d'Anthony Martial, et des joueurs qui à défaut d'être forcément à leur avantage ce soir ont par intermittence montré ce qu'ils pouvaient potentiellement apporter aux Bleus (on peut penser à Dayot Upamecano, Ferland Mendy ou encore Wissam Ben Yedder), nul doute que le réservoir français reste l'un des plus fournis, et que Didier Deschamps n'aura que l'embarras du choix pour composer son groupe lors du prochain Euro.

Il faudra néanmoins rapidement trouver une animation capable de tirer le meilleur de toutes ces individualités, s'il veut une nouvelle fois amener les Bleus en haut de la hiérarchie européenne.

 

Crédit photo de l'image en Une : le JSL

 

Grégoire Allain