Vainqueur de Paris-Nice mais victime d'une chute sur la Primavera, Frank Vandenbroucke était de retour en Belgique pour disputer la classique Gent-Wevelgem. Logiquement, cette course créée en 1934 avait l'habitude de sourire aux sprinteurs. Mais en ce 8 avril, que nenni, la Mapei nous a sorti un plan dont elle en avait le secret.

Au départ de Gand, la Mapei était tout de même la tenante du titre avec son sprinteur Tom Steels. De plus, cette formation avait dans son effectif Johan Museeuw (3e en 94 et 96), Nico Mattan et la pépite Frank Vandenbroucke. Cependant, elle a dû faire face à un joli plateau de sprinteurs avec le double vainqueur de Milan-San Remo Erik Zabel (Deutsche Telekom), l'Italien Mario Cipolini (Saeco et 1er en 92 et 93), Fabio Baldato (Riso Scotti-MG Maglificio, 3e en 96) et le Batave Jeroen Blijlevens. Mais, l'équipe de ce dernier avait d'autres atouts dans ses rangs avec l'ancien vainqueur Lars Michaelsen et Peter Van Petegem.

Après un début de course traditionnel, VDB a porté une puissante attaque dans la seconde ascension du Kemmelberg. Le prodige Belge a profité du mont en pavés long de 500 mètres avec une pente maximale à 18 % pour creuser une belle avance. Seul l'Italien Dario Pieri a réussi à suivre cette offensive.

Ensuite, la section plate en direction de Wevelgem a permis au peloton d'une quarantaine de coureurs, emmené par les équipes de sprinteurs, de revenir sur VDB. La succession d'ascensions, entrecoupée de descentes techniques et de routes de campagne étroites ont fatigué les organismes.

Puis, Nico Mattan a décidé d'attaquer à son tour alors que Museeuw et Vandenbroucke avaient l'objectif de neutraliser les offensives. Les formations Saeco et Telekom ont commencé à sérieusement tirer la langue.

Par la suite, la TVM n'a pas voulu s'avouer vaincue pour autant. Lauréat en 1995, Lars Michaelsen a attaqué à 14 kilomètres de l'arrivée. VDB a immédiatement sauté dans la roue du Danois.

Après un effort de quelques kilomètres, la jonction est effectué à l'avant de la course.

Devant, le duo de la Mapei a attaqué chacun leur tour Michaelsen sur une route mouillée.

Finalement, Frank Vandenbroucke a réussi à porter l'ultime attaque. Après 5 heures et 21 minutes de course, VDB est devenu le premier Wallon à s'imposer sur cette course. À sept secondes, Michaelsen a devancé Mattan.

À 30 secondes, Andreï Tchmil (Lotto-Mobistar) a réglé le sprint du peloton devant Laurent Desbiens (Cofidis) et Zabel.

La saison suivante, Tom Steels l'emportera au sprint devant un groupe de 15 coureurs grâce en partie à l'aide de ses coéquipiers de la Mapei Johan Museeuw et Wilfried Peeters. Pour son second succès, il lèvera les bras devant le Polonais Zbigniew Spruch (Lampre-Daikin). Ce sera ainsi le troisième succès consécutif de la Mapei. Du côté de Nico Mattan, il remportera l'édition 2005.