Au lendemain de l'abandon du maillot rose Remco Evenepoel, testé positif au Covid-19, le directeur du Giro, Mauro Vegni, a décidé de renforcer certaines restrictions sanitaires pour protéger les coureurs.
Décidément, le Covid-19 n'a pas fini de semer la pagaille au sein du peloton. Déjà avant le début du Giro, la Jumbo-Visma avait dû modifier à la dernière sa composition d'équipe après les tests positifs de Robert Gesink, Tobias Foss et Jos van Emden. Et, depuis le départ de la course, six coureurs ont été contraints de quitter les routes italiennes après avoir contracté le virus. Giovanni Aleotti (Bora-Hansgrohe), Clément Russo (Arkéa-Samsic) et Nicola Conci (Alpecin-Deceuninck) ont été les premiers touchés. D'autres coureurs, et non des moindres, sont venus s'ajouter à cette liste de non-partants. Filippo Ganna (Ineos Grenadiers) d'abord, Rigoberto Uran (EF-Easypost) et surtout le maillot rose Remco Evenepoel (Soudal-Quick Step).
La perte du champion du monde belge a forcé les organisateurs à revoir certaines mesures sanitaires pour lutter contre la propagation du virus au sein du peloton. “Nous allons rétablir certaines restrictions qui avaient été supprimées, comme l'obligation de porter des masques dans les zones où vous entrez en contact avec les coureurs, que ce soit au départ ou à l'arrivée. Toute personne souhaitant interagir avec les coureurs devra porter un masque. Aurions-nous dû le faire plus tôt ? Probablement, oui”, explique Mauro Vegni, le directeur du Giro, dans une interview accordée à la Gazzetta dello Sport.
“Evenepoel ? Il est jeune, ils ont voulu le protéger“
Toujours dans les colonnes de la Gazzetta, Mauro Vegni regrette ne pas avoir été informé au préalable par la Soudal Quick-Step du test positif de Remco Evenepoel et de son abandon. Une décision que le directeur du Giro n'estime pas obligatoire. “Vous pouvez décider d'arrêter le coureur pour des raisons de santé, ou vous pouvez le laisser continuer. Le personnel médical des équipes a la responsabilité d'évaluer les conditions des coureurs.” En effet, d'après le règlement de l’UCI (Union cycliste internationale), il incombe aux équipes d’aligner ou non le coureur infecté en fonction de son état de santé. C'est pourquoi, Juan Ayuso grimper sur le podium de la Vuelta 2022 malgré un test positif lors de la troisième semaine.
Du côté de la formation belge, on a choisi de prendre aucun risque concernant pour la santé du double vainqueur de Liège-Bastogne-Liège. Compréhensible au regard du cas Sonny Colbrelli. L'Italien, touché par une bronchite à la suite d'une infection au Covid-19, avait fait un arrêt cardiaque après un sprint sur le Tour de Catalogne 2022. “Evenepoel ? Il est jeune, il a une carrière devant lui, ils ont certainement voulu le protéger. Tout le monde n'a pas les mêmes séquelles après une maladie”, justifie Mauro Vegni, “ne sachant pas comment il allait réagir, ils ont décidé de le retirer pour avoir l'esprit tranquille. Auraient-ils pu attendre le jour de repos ? C'est quelque chose dont on peut parler.”