Giro – étape 4 : analyse de la victoire de Joe Dombrowski
C'est sous un véritable déluge que l'Américain Joe Dombrowski s'est offert la 4e étape du Giro devant Alessandro De Marchi. Dans un final escarpé, c'est encore l'échappée du jour qui s'impose. Après le numéro de Taco van der Hoorn hier, c'est au tour de l'Américain d’UAE Team Emirates de s'imposer.
Un parcours très ouvert
Ce Giro prenait de la hauteur hier avec une étape très vallonnée. 187 km reliant Piacenza à Sestola. L'étape s'est décantée à 44 km de l'arrivée. Le point d'orgue de cette étape, c'est le Colle Passerino (4,3 km à 9,9%). Un début de journée complètement plat qui a permis à l'échappée de se former. Un groupe de 25 coureurs prend le large. On y retrouve de très beaux noms comme Vendrame, Edet, Serry, Taaramae, De Marchi, N. Oliveira, Campenaerts ou Dombrowski. Sous la pluie et le froid, l'alimentation et la réhydratation sont des éléments clés pour réussir sa journée. Malheureusement, la retransmission de l'étape est perturbée par les conditions climatiques.
Joe Dombrowski, ou comment gérer une échappée
Les images retrouvées, c'est Filippo Ganna qui roule derrière. Le maillot rose essaye de combler les six minutes séparant le peloton du trio de tête. Joe Dombrowski et Alessandro De Marchi sont dans un groupe de chasse avec Louis Vervaeke et Nicolas Edet. Plus nombreux que le duo devant, l'Américain et l'Italien ont géré leur montée et font donc moins d'efforts. Avant de passer à l'attaque, l'Américain d’'UAE a sauté beaucoup de relais dans un groupe de chasse conséquent. Ce qui lui a permis de s'économiser pour la fin de course.
En restant à l'arrière Dombrowski a pu se couvrir du vent froid. L'Américain a parfaitement géré sa deuxième et sa troisième heure de course. Dans les pentes les plus abruptes du Montemolino, Alessandro De Marchi fait le forcing pour s'extirper d'un groupe trop important de coureurs. L'Italien veut faire le tri. Et dans sa roue, on retrouve un certain Joe Dombrowski, l'Américain a parfaitement senti le coup et le groupe de chasse se forme.
Différence de watts dégagés entre Rein Taaramäe (devant) et Joe Dombrowski
Source : Eurosport
Le groupe de chasse
Pour éviter toute chute, le coureur d'UAE se place en tête de groupe dans la descente de la côte de Montemolino. Mais dès que la route redevient plate, Dombrowski reprend sa place à l'arrière du groupe pour sauter deux ou trois relais. Lucide, l'Américain va voir du renfort arriver : Andrea Vendrame, Jan Tratnik, Nelson Oliveira et Pieter Serry. Mais le groupe ne s'entend pas et le duo devant reprend du temps.
Dans le vélo, c'est comme dans la vie, il faut un brin de chance pour réussir. À 32 km de l'arrivée, Alessandro De Marchi est victime d'une crevaison. L'Italien reviendra, mais aura peut-être perdu des forces précieuses pour le final. À 6,2 km de l'arrivée Nelson Oliveira lance une offensive, il est suivi par Jacopo Mosca, Alessandro De Marchi (très en forme) et Joe Dombrowski qui n'a pas passé beaucoup de relais depuis une vingtaine de kilomètres.
La lutte Dombrowski, De Marchi
Dans le Colle Passerino, le coureur d'Israel Start-Up Nation semble plus fort et accélère. Derrière Dombrowski a du mal à suivre, mais gère son effort, quitte à laisser quelques mètres à l'Italien. De Marchi est déchainé et revient sur le duo de tête, Dombrowski le suivra difficilement. L'italien sait qu'il peut prendre le maillot rose pour la première fois de sa carrière. L'Américain ne va pas passer le moindre relais à son compagnon de route. Stratégie pour s'économiser ou simple aveu de faiblesse ? En tout cas, De Marchi ne lui pose pas la question et impose un gros tempo.
Le coureur d’UAE va simplement accélérer le rythme lors de la jonction. Ce changement de rythme sera fatal à Rein Taaramäe et Christopher Jensen. Le futur vainqueur va prolonger son effort et s'envoler à 4 km du sommet. Alessandro De Marchi en a peut-être trop fait et ne peut suivre l'Américain. L'Italien joue le maillot rose et finit à son rythme. Le coureur d’UAE n'a plus qu'à gérer et savourer sa victoire.
Première victoire pour Joe Dombrowski sur un grand tour à 29 ans. L'Américain a su parfaitement gérer sa course et attaquer au bon moment. La partie de manivelles avec Alessandro De Marchi fut serrée. Dans des conditions impitoyables le coureur d’UAE Team Emirates était le plus fort.
Crédit photo en une : UAE Team-Emirates