Pour le premier Grand Slam de cette année que l’on espère olympique, Tel Aviv accueillait plus de 400 judokas et une délégation française presque modeste. Avec 3 masculins et 9 féminines, le staff avait fait le choix d’aligner aussi bien des athlètes en recherche de sensation que d’autres en quête de confirmation.
Ce grand Slam fut aussi l’occasion de voir l’ancien iranien Said Mollaei, combattant aujourd’hui pour la Mongolie suite aux menaces reçues lors des mondiaux 2019, fouler le tapis israëlien pour la première fois.
Au niveau des résultats, les mois passent et se ressemblent tant les performances remarquables des filles semblent normales, et les échecs des garçons prévisibles.
J1 – Boukli en patronne
Dans la catégorie des -48 kg, les françaises étaient représentées par Mélanie Clément et Shirine Boukli. Chacune faisant son petit bonhomme de chemin jusqu’en demi finale, le tirage au sort voulut qu’elles s’affrontent pour savoir laquelle des deux participerait au combat pour l’or.
C’est finalement la seconde qui prit le dessus et s’en alla en finale rejoindre la double championne du monde ukrainienne Bilodid. Là aussi elle prit le dessus, au sens littéral du terme, en imposant sa garde la première et empêchant ainsi l’Ukrainienne de mettre son schéma tactique en place. Le combat ira tout de même jusqu’au Golden score où la tricolore placera un mouvement de hanche en bordure de tapis, et signera une belle médaille d’or dans la continuité de son titre européen.
Pour la troisième place, Mélanie Clément subissait un nouveau revers face à la serbe Stojadinov, après avoir couru après le score dans la dernière minute.
En -57kg, Sarah Léonie Cysique capitalisa elle aussi sur sa bonne dynamique pour atteindre la finale. Malheureusement, elle chuta après quelques secondes face à la championne locale Nelson-Levy et dut se contenter de la médaille d’argent. La dernière française engagé lors du premier jour, Astride Gneto (-52kg), s’inclina elle aussi contre la représentante nationale Cohen, au stade des quarts de finale. En combat de repêchage contre l’expérimentée belge Van Snick, elle fut immobilisée après six minutes de combat et repart donc d’Israël avec une place de septième. Moins bien pour Kilian Le Blouch, seul représentant français du jour côté masculin, qui s’inclina au deuxième tour contre le russe Chopanov.
J2 – Pinot intraitable
Duel à distance entre la championne d’Europe en titre, Margaux Pinot, et la championne du monde en titre Marie-Ève Gahié dans cette catégorie des -70kg.
Chacune tête de série, elles remportent leur quart de tableau presque facilement pour rejoindre les demi finales. Si la première parvient à projeter son adversaire hollandaise dans le golden score, la seconde se fait piquer au sol par son adversaire allemande et ne parviendra pas à remonter l’avantage. En finale, l’allemande subira le rythme de Pinot et concèdera trois pénalités pour offrir la victoire à la française.
De son côté, Gahié ne laissera aucune chance à la belge Willems en la projetant en moins de 2 minutes pour s’adjuger le bronze. En l’absence de la championne Agbegnenou, la catégorie des -63 kg a été remportée par la championne olympique Trstenjak, dans un duel 100% slovène face à sa compatriote Leski.
Chez les hommes, le français du jour Guillaume Chaîne (-73 kg) s’incline pour son premier combat face à Smagulov (Kaz), qui sera lui même défait au tour d’après. La catégorie sera enlevée par le roumain Raicu, pour la première grosse performance de sa carrière. Dans la catégorie des -81kg, la finale opposera cette fois ci deux pointures, à savoir l’ouzbek Boltanoev, 2eme du Grand Slam de Paris 2020 et l’ancien iranien et néo-Mongol Mollaei, champion du monde 2018. C’est finalement l’ouzbek qui ravira l’or après avoir enroulé 2 fois son opposant, que l’on espère maintenant voir combattre contre l’israélien Muki, pour le symbole.
J3 – Dicko pour le 5 à la suite
Pour la dernière journée de ce Grand Slam de Tel Aviv, on retrouvait de nombreuses têtes de série parmi les engagés. L’ancien champion du monde des -90 kg Sherazadhisvili (Esp), le vice-champion du monde 2019 des -100 kg Iliasov (Rus) ou encore le champion olympique des -100 kg Krpalek (Cze) étaient notamment de la partie.
Les fortunes ont toutefois été diverses, puisque si le premier cité repart avec une médaille d’argent autour du cou et le second une de bronze, le troisième sortit dès son premier combat, battu par un surprenant biélorusse.
Du coté des français, le dernier engagé était en -90 kg en la personne d’Aurélien Diesse, qui remontait sur un tapis de compétition après une longue période de blessure. Le tirage au sort ne lui aura pas été favorable, puisqu’il s’incline dès son premier combat – certes sur la plus petite des marges – face à l’azerbaidjanais Mehdiyev, qui finira par remporter son quart de tableau.
Chez les féminines de -78 kg, le staff français avait fait le choix d’aligner de nouveau Audrey Tcheuméo et Fanny Estelle Posvite, les deux étant en concurrence pour la place de n°2 nationale. Si Posvite finit mieux la journée en s’emparant de la deuxième place pendant que Tcheuméo échouait à la cinquième, les deux filles furent défaites par l’allemande Wagner dans le bloc final.
La Marseillaise a néanmoins résonné à Tel Aviv après la finale expéditive des +78 kg. Véritable machine à gagner tout au long de la journée et depuis plusieurs mois, Romane Dicko a satellisé en vingt secondes la portugaise Nunes en finale, qui était pourtant venue à bout de la référence brésilienne Altheman au tour précédent.
Avec cette victoire, la française de 21 ans signe son cinquième succès de rang, série qui avait commencé sur ce même tapis en janvier 2020. Elle conclut également la très bonne compétition des filles françaises, puisque parmi les neuf engagées toutes finissent classées.
Si l’on ne s’étonne plus des très bonnes performances des françaises, les résultats moyens des masculins laissent planer un doute inquiétant sur la participation d’une équipe de France au complet aux prochains Jeux Olympiques.
Chez les -81 kg, aucun garçon ne rentre aujourd’hui dans les points de la ranking list. Chez les -73 kg, la participation de Guillaume Chaine pourrait se faire au simple bénéfice d’un quota continental.
Il faudra alors être bon lors des prochaines sorties pour marquer les précieux points manquants, et notamment à Tashkent dans moins de quinze jours où devrait se présenter une équipe de France au quasi complet, emmenée par la vedette Teddy Riner.
Photo Une : (c) Sabau Gabriela