Grand Slam Judo de Tashkent : le bronze pour Mkheidze, l’équipe de France timide
Il y a quelques jours, on apprenait que le célèbre tournoi de Paris prévu pour se tenir en mai à l’AccorHotels Arena était délocalisé à Kazan, en Russie. La faute à un contrat vraisemblablement non retourné à temps.
Dans cette dernière ligne droite avant les Jeux Olympiques, le judo français fait grise mine puisque, dans la continuité de cette nouvelle maussade, une timide équipe de France revient de Tashkent après ce Grand Slam avec une seule petite médaille de bronze pour Luka Mkheidze.
J1 – Mkheidze en bronze
Dans la catégorie des -60 kg où la France cherche encore son titulaire pour les Jeux, Luka Mkheidze profitait de la convalescence de son rival Walide Khyar pour venir chercher des points et combler son retard à la ranking list. L’opération fut un succès avec une médaille à la clé, laquelle vient récompenser une journée où le Français est apparu plein d’envie. Seul le Japonais Nagayama parviendra à le défaire sur un contre en demi-finale, avant d’aller chercher l’or face au vice-champion olympique 2012 Smetov.
Chez les -66 kg, Kilian Le Blouch était stoppé dès son premier combat par le Mongol Yondoperenlei, peu habitué des podiums sur les grandes compétitions, mais qui finira tout de même second ce vendredi face au Coréen An.
Une seule fille engagée pour l’équipe de France en ce premier jour, en la personne d’Hélène Receveaux dans la catégorie des -57 kg. Après de bons premiers combats, elle s’inclinera malheureusement deux fois coup sur coup, face aux deux filles qui finiront 5es en fin de journée. La catégorie sera remportée par la Japonaise Tamaoki, comme la catégorie inférieure des -52 kg qui a vu résonner l’hymne japonais pour Abe. Chez les super légères de -48 kg, la Japonaise Tsunoda ne fera « que » seconde, laissant la première place à la mongole multimédaillée mondiale Munkhbat.
J2 – Chaine se libère
On lui prédisait un tirage très difficile, voire infranchissable, mais il n’en fut rien. Ou du moins les obstacles n’étaient pas où on le pensait.
Chez les -73 kg, le représentant français Guillaume Chaine avait la lourde tache de passer le Roumain Raicu au deuxième tour, qui restait sur une victoire au Grand Slam de Tel Aviv il y a quelques jours. Toujours le premier à l’attaque, le Tricolore ressortait victorieux de ce combat pour voir se dresser devant lui le champion olympique italien (dans la catégorie inférieure) Fabio Basile. Là aussi, Chaine se montre toujours le premier à l’initiative, empêchant son adversaire de mettre en place son schéma et finit par le projeter à plat dos sur le tapis.
Le reste de la journée fut plus compliqué puisqu’il perdit en quart de finale puis lors de son combat pour le bronze. Il échoue à une frustrante cinquième place qui lui permet tout de même de marquer des points non négligeables dans la course aux Jeux.
(c) Sabau Gabriela
Beaucoup moins de réussite pour les deux garçons en -81 kg, Nicolas Chilard et Alpha Djalo. Tous les deux furent battus au tout premier tour par des adversaires qu’ils avaient à leur portée et ni l’un ni l’autre ne put attirer le regard des sélectionneurs dans l’espoir de se voir confier la place de titulaire de la catégorie.
La petite surprise du jour fut à mettre au crédit de l’Italien Parlati qui repart d’Ouzbékistan avec la médaille d’or, après un superbe fauchage rasant sur le favori japonais Nagase en demi-finale.
Beaucoup moins de surprises côté féminin où, en l’absence des championnes françaises, le Japon place ses deux représentantes (-63kg et -70kg) sur la plus haute marche du podium.
J3 – Le Japon contre le reste du Monde
Pour ce troisième et dernier jour de compétition, la tendance globale fut la même que la veille. Avec une faible opposition tricolore, la seule qui lui résiste – en tout cas chez les femmes –, l’armada japonaise rafle toutes les médailles du jour qui lui sont offertes.
Engagée et capable de contrecarrer cette hégémonie nippone, Julia Tolofua (+78 kg) s'arrête malheureusement dès son premier combat à cause d’une blessure semble-t-il à l’ischio, dont on ne connait pas encore la gravité. Dès lors, les japonaises en -78 kg et +78 kg, Mami Umeki et Akira Sone, ne seront que très peu embêtées sur la route vers la finale, tout comme Nagasawa chez les hommes de -90 kg.
Enfin en +100 kg, le Japonais Kageura, tombeur de Teddy Riner il y a maintenant un an, s’empare lui aussi de l’or au détriment du Coréen Kim à la toute dernière seconde du combat.
Dans la dernière catégorie à s’être présentée sur les tapis de Tashkent ce dimanche, pas de Japonais mais un Français en lice. Alexandre Iddir (-100 kg) n’ira malheureusement pas très loin en étant battu au deuxième tour par un modeste Allemand. Ce dernier sera d’ailleurs battu dès le tour suivant par le vainqueur du jour, le Belge Nikiforov. À 28 ans, c’est d’ailleurs la première victoire en Grand Slam pour cet athlète peu épargné par les blessures et qui s’offre une chance de voir Tokyo cet été.
S’il fallait retenir une chose de ce Grand Chelem en Ouzbékistan, ce serait d’abord la domination des pays asiatiques que l’on avait peu vu depuis le début d’année. Le Japon finit évidemment en tête du classement des nations, suivi par la Mongolie, la Corée du Sud ou encore l’Ouzbékistan. On peut également noter et se réjouir des performances de Luka Mkheidze et Guillaume Chaine, qui laissent peut-être présager d’un rebond des performances masculines au sein de l’équipe de France.
Enfin, la prochaine sortie pour les Tricolores sera dès la semaine prochaine avec un départ pour la Géorgie avec comme programme sur place une semaine de stage puis le Grand Prix de Tbilisi du 26 au 28 mars.
Crédit photo Une : Di Feliciantonio Emanuele