Judo

JO – Judo : le récap’ de la journée (J4)

Le jour de gloire est arrivé ! Au terme d'une journée folle qui s'est finie dans les larmes, la porte-drapeau française Clarisse Agbegnenou repart de Tokyo avec l'or individuel autour du cou.
Tête de file de la délégation française, la quintuple championne du monde était attendue par tous les fans et profanes de judo pour être la nouvelle championne olympique. C'est chose faite aujourd'hui, plaçant la Française encore un petit peu plus haut dans l'histoire du judo.

L'épopée de Clarisse

Dès le début de journée, il est apparu clair que la Française n'allait rien laisser aux autres. Très concentrée, il lui a fallu vingt petites secondes pour disposer de son premier adversaire. Tout de suite propulsée en quart de finale, elle était opposée à la Hollandaise Juul Franssen, 3e aux derniers championnats d'Europe. Pas de quoi faire trembler la Tricolore non plus, qui ne remporte néanmoins le combat qu'à la fin du temps initial par une petite marque. Même schéma en demi-finale face à la Canadienne Beauchemin-Pinard, qui, à défaut d'être dangereuse a eu le mérite de bien résister.

A l'heure de la finale, c'est sa rivale de longue date et amie Tina Trstenjak qui se présentait face à elle. La Slovène, championne olympique en titre avant ce combat, fut la première à mettre du rythme dans cet affrontement avec des mouvements d'épaules bien préparés. En contrôle, Agbegnenou ne se laissa jamais surprendre et sut, elle aussi, faire peser le danger sur son adversaire.
Il fallut donc attendre le golden score pour savoir qui repartirait titré, et ce fût la Française la plus efficace au bout de quelques secondes, grâce à un fauchage bien suivi.

Après une longue accolade où l'on pouvait voir toute l'amitié que ces deux championnes ont l'une pour l'autre, et une décompression bien méritée après tant de travail, Clarisse Agbegnenou a pu faire résonner la Marseillaise dans le Nippon Budokan de Tokyo.

Nagase au sommet, Tashiro effondrée

Stupeur et surprise très tôt ce matin, dès le second tour en -63 kg. La Japonaise Tahsiro, prétendante au titre, semblait loin de son combat face à Polonaise Agata Ozdoba-Blach. Cette dernière, sur un mouvement en rotation, parvient à balayer la jambe de la Nippone et ses espoirs de médaille.

De son côté, le représentant japonais en -81 kg Takanori Nagase réussit à s’imposer dans une catégorie très dense. Champion du monde 2015 et 3e à Rio en 2016, l’olympiade avait commencé pour lui par une rupture des croisés en 2017. Après une longue rééducation et un retour aux affaires progressif, le toujours très calme Japonais remporte aujourd’hui une médaille d’or face au néo-Mongol Mollaie.

Une journée dont ils vont se rappeler 

Les Jeux olympiques sont une compétition à part, unique. Une fois tous les quatre ans, des athlètes se transcendent pour monter sur le podium de leur discipline, déjouant tous les pronostics.

Aujourd’hui, c’est l’Autrichien Shamil Borchashvili qui a été l’auteur de cet exploit. Peu en vue sur le circuit international, il réalise une journée quasi parfaite en écartant notamment le Portugais Anri Egutidze et l’Israelien Sagi Muki, médaillés mondiaux.
Dans le dernier combat pour le bronze, c’est face à l’Allemand Ressel qu’il s’illustre une nouvelle fois, grâce à son mouvement d’épaule.

Parfois, la symbolique est ailleurs, au delà de la médaille et de sa couleur. Pour Saïd Mollaei, l’Iranien d’origine, l’histoire est forte. C’est dans cette même salle qu’en 2019, à l’issue des championnats du monde, il prend la fuite avec sa famille en direction de l’Allemagne. Menacé par son gouvernement qui ne veut pas le voir combattre face à l’Israélien Muki, il obtient le statut de réfugié politique. Finalement, il décidera de prendre la nationalité mongole et reviendra sur le circuit libéré des pressions politiques. Médaillé d’argent après une finale engagée, c’est l’illustration de la victoire du sport sur le reste.

Avec un titre de plus au compteur, le Japon reste avec une domination sans partage sur le monde du judo. Néanmoins, à partir de demain et l’entrée en lice des catégories lourdes dans lesquels les Japonais sont moins tranchants, ce pourrait être l’occasion pour d’autres nations de se mettre à briller.

 

Crédit image en une une : G. Sabau

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