Ils sont footballeurs et ont marqué d’un sceau ineffable l’histoire contemporaine du football de ces 25 dernières années. Après plusieurs saisons à égayer nos rétines et écrire les lignées dorées de leur odyssée, ils sont peu ou prou tombés dans l’anonymat.
Raul Gonzalez Blanco, légende de la Casa Blanca,
On lui prête de plus en plus et ceci à juste titre, une trajectoire similaire à celle de Zidane. Assis depuis plusieurs mois sur le banc de la Castilla, l’équipe réserve du Réal Madrid dont il a porté la tunique des années durant et avec qui il a remporté pléthore de titres; où il a écrit en lettres d’or l’une des pages les plus glorieuses du football contemporain, l’ancien goleardor espagnol, Raul Gonzalez Blanco est un coach qui ne fait pas de vagues mais qui détonne par une probante exigence et une incisive intransigeance. ‘’Raúl est très exigeant. Il est toujours sur le dos des joueurs. Souvent, ça se termine mal sur les bancs des équipes B car ce sont de jeunes joueurs, un peu prétentieux. Il y a toujours une voix dissonante qui crée une mauvaise ambiance. Mais là, s'il y en a une, je n'en ai jamais entendu parler. Au final, si Raúl te demande de faire trois courses supplémentaires, tu fais trois courses supplémentaires. Personne ne discute ses décisions” confie une source en interne en mars dernier. Revenu à la maison en 2015 pour répéter ses gammes, prendre ses marques et continuer à écrire cette fois-ci dans un nouveau rôle des pages toujours aussi enjouées pour l’histoire du Réal Madrid, l’ex numéro 7 est nommé à la tête des U15 à l'automne 2018, il montait en grade au printemps suivant en prenant les rênes des U18. Il succédait à ce poste à Álvaro Benito, un ami de longue date, les deux ayant fait leurs classes ensemble au sein du centre de formation merengue. Progression fulgurante à l’image de celle qui a été la sienne à ses débuts comme joueur au sein de la même franchise. Il n’aura fallu que trois mois après la strate des U-18 pour que les dirigeants installent l’icône de toute une génération sur le banc du Castilla. Plus d’un an d'exercice après et plusieurs promotions sous ses ordres, le natif de Madrid a déjà engrangé foultitude de titres. Pour ce qui est de son identité de jeu, sa patte managériale et le faciès de son style, l'œuvre de Raúl se distingue par quelques coups de pinceaux distribués çà et là. On lui prête à raison une extrême patience lors des phases de relance, une grosse importance dévolue aux latéraux tant sur les premiers mètres que dans le dernier tiers, des ailiers capables d’alterner et d’évoluer aussi à l'intérieur de quoi former une symphonie où tous les joueurs s’épanouissent goulûment. Au premier coup d'œil, le tableau fait sens et rappelle l’élégance qui a toujours habité celui qui a été pendant longtemps meilleur buteur de la C1.
Pipo Inzaghi, Goat chez les Rossoneri,
Filippo Inzaghi, aussi appelé Pippo Inzaghi, Cavaliere Ufficiale OMRI ou encore Inzagoal était un avant-centre atypique réputé pour ces buts souvent à la limite du hors-jeu; ce qui lui vaut d’ailleurs un pseudonyme qui lui collera ad vitam aeternam à la peau : ‘’renard des surfaces’’. Sur le plan statistique, « Super Pippo» aura inscrit 316 buts tout au long de sa carrière, ce qui en fait le quatrième buteur de l'histoire du football italien derrière Silvio Piola (364 buts), Giuseppe Meazza (338 buts) et Roberto Baggio (318 buts). Amazing! Mais que devient l’ancien canonnier du Milan AC? Appelé par les sirènes de la retraite à la fin de la saison 2011-2012, Inzaghi devient entraineur des Allievi Nazionali (jeunes du Milan AC) pour la saison suivante. Durant la saison 2014/2015, il est entraineur de l'équipe première et termine à la dixième place du championnat mais est démis de ses fonctions le 16 juin 2015 pour insuffisance de résultats. Il entraînera par la suite, successivement Venise, Bologne et Beneveto avec des fins de règne souvent en pointillés. Depuis cet été, il a posé ses valises à Brescia, actuel pensionnaire de la Serie B, qui a fini 7e de la deuxième division italienne la saison écoulée et qui a échoué aux portes de la montée en Série A.
Trezegoal, l’insubmersible buteur tricolore,
Actuellement ambassadeur de la Juventus, le champion du monde 1998 n’hésite pas à dire à qui veut l’entendre qu’il veut un rôle plus important. ‘’J'ai commencé à avoir envie de retourner près des terrains’’, a avoué Trezeguet à Gianluca Di Marzio. ‘’Pas comme entraîneur, mais comme directeur sportif. Le moment de changer est arrivé, je cherche une équipe qui me fait confiance et qui croit en moi’’. Auréolé de ses diplômes récemment passés, l'ex-Turinois a expliqué sa vision du poste de directeur sportif. « Dialogue, gestion, préparation sur tous les fronts : économique, juridique, bureaucratique, énumère-t-il. Le directeur sportif est la personne qui se situe entre les joueurs, l'entraîneur et le club. Les anciens joueurs ont un avantage, car un lien unique se crée entre ceux qui étaient sur le terrain dans le passé et les joueurs. Mais il faut trouver le bon équilibre. » Un tableau éminemment éclectique, savamment dressé et dont la clairvoyance ou la pertinence révèlent toute la science de l’ancien buteur des bleus et à quel point il pourrait former avec le costume de DS, une symphonie à nulle autre pareille.
Trois noms, trois légendes, trois histoires, trois serial buteurs qui ont éclaboussé de leur maestria le football contemporain de ces 25 dernières années et qui resteront dans les mémoires comme des sphinx de ce sport. Et tellement ils l’ont aimé ce sport que même après des années d’activité ou de suractivité, la frontière est demeurée ténue entre le terrain de jeu et eux.