Il est de retour! Parti du PSG il y a maintenant plus de six ans, Laurent Blanc fera son come-back sur un banc d'un club Français ce week-end. En effet, le Président a signé pour deux saisons avec l'Olympique Lyonnais, qui vient tout juste de se séparer de Peter Bosz, après quatre matchs sans victoire. Un vrai challenge pour Blanc, qui reste sur un passage mitigé au Qatar. Mais d'après sa première conférence de presse, le défi ne lui fait pas peur.
Depuis 2016, Laurent Blanc n'est plus apparu sur un banc d'un club Européen. Désireux de prendre du recul après son passage à Paris, il a refusé bon nombre de top club du continent depuis (Inter, Manchester United etc), et puis, quand lui semblait désireux de reprendre du service, personne ne s'est penché sur son cas. Il a donc finalement décidé de s'exiler du côté d'Al Rayyan. Expérience qui a tourné au vinaigre puisqu'il a finalement été démis de ses fonctions il y a peu. Mais cela n'a pas refroidi Jean-Michel Aulas, qui a avoué avoir toujours rêvé de faire venir Laurent Blanc. C'est désormais chose faite.
“Il y a du boulot”
Voilà une phrase qui marque les esprits. D'entrée “Lolo” n'a pas caché qu'il faudra se lever de bonheur pour améliorer tout ce qui ne va pas depuis le début de saison, et même plus encore. Il a par ailleurs insisté sur les cadres, qui n'évoluent pas, selon lui, à leur niveau. Il s'appuiera sur la jeunesse et a d'ailleurs loué les qualités de toutes ces pépites, mais il a surtout insisté sur le fait que le club a besoin de leader, et les plus expérimentés doivent prendre leurs responsabilités. ” Je pense qu'il y a malheureusement des joueurs qui n'arrivent pas à donner individuellement l'apport qu'ils devraient. Je parle des joueurs expérimentés. A eux de tirer le groupe vers le haut. Il y a des jeunes de qualité, mais les joueurs d'expérience doivent nous permettent de sortir sur cette phase délicate. Je m'appuierai sur ces joueurs-là.”
Il a également insisté sur le fait qu'il faudra vite se remettre la tête à l'endroit pour commencer à engranger rapidement des points, sous peine d'être définitivement largué en championnat. Mais pour cela, il faut déjà que l'ensemble du collectif retrouve des sensations, du plaisir. Ce qui n'est pas le cas à l'heure actuelle. “Je ne suis pas un doux rêveur, les choses ne vont pas s'améliorer d'un coup de baguette magique. Les joueurs sont peinés. Leur responsabilité est engagée. Ils en ont conscience. Il faut les libérer. Il faut réussir à se faire plaisir sur un terrain. Je n'ai pas l'impression que c'est le cas. “
L'objectif principal est d'enclencher une série avant la Coupe du Monde. Blanc n'a pas le temps, en un mois, de clairement mettre sa patte sur son groupe avant le début du mondial Qatari. Il faudra donc prendre des points coûte que coûte avant de pouvoir travailler sereinement pendant l'hiver. “Il faut retrouver des résultats jusqu'à la trêve internationale. C'est peut-être une chance pour l'OL. On repartira sur des bases plus saines après et on aura du temps. Là, nous avons cinq matches rapides, où on aura un manque de temps. Après, on aura du temps pour travailler et mettre des principes de jeu en place. Il faut récupérer des points sur les équipes devant nous.“
Des conditions idéales pour travailler
C'est l'une des choses qui l'a le plus marqué : la qualités des infrastructures et notamment du Groupama Stadium. Il a affirmé être certain d'avoir un staff de qualité. Et les installations à sa disposition semblent lui convenir, il y a donc tout pour réussir. “Ça fait un petit moment que je n'étais pas revenu sur un banc de touche. Je pense que le temps passe bien pour l'OL. La dernière fois que j'étais venu au Groupama Stadium, j'y avais perdu avec Paris. Mais je n'avais pas porté attention plus que ça au stade. Depuis hier j'y porte beaucoup d'attention. Ça va être notre lieu de travail. C'est une chance de travailler dans un outil comme ça. C'est ce qui se fait de mieux en France, ou même en Europe. Ça ne suffit pas bien sûr mais ça me plaît beaucoup pour les qualités et l'efficacité du travail.“
Les cartes rebattues
Si Peter Bosz avait placardisé certains joueurs du groupe (Boateng, Aouar), là, tout le monde repart de zéro. C'est en tout cas ce qu'a tenu à faire comprendre Laurent Blanc, qui souhaite avoir l'ensemble de son collectif concerné. Les jeunes auront sans doute un petit peu moins de temps de jeu car, il est vrai, par temps difficiles, il est plus évident de s'appuyer sur l'expérience des anciens. Et c'est dans ce cadre-là que Aouar et Boateng pourraient avoir l'occasion de se montrer. A propos de l'international Allemand : “Permettez-moi de venir, de regarder, d'évaluer. Laissez-moi me faire ma propre opinion. La première fois que j'ai vu ce groupe-là, la séance a été basique mais intéressante. J'ai vu des joueurs concernés. La confiance individuelle c'est une chose, l'amélioration technico-tactique c'est dans nos cordes, la chose la plus compliquée c'est la confiance collective. Les têtes ne sont pas libérées. C'est un travail plus difficile mais un défi intéressant.”
Même son de cloche pour l'ancien capitaine, tout proche de la sortie cet été et qui pourrait avoir là une belle opportunité de relancer une carrière au point mort : “Je compte sur lui comme sur les autres. Je me dois de compter sur eux. Ça fera partie des discussions collectives et individuelles que nous aurons cette semaine. J'accepte toujours les bons joueurs dans mon effectif. Celui que vous venez de citer est un très bon joueur.”
L'OL repart de zéro ou presque avec Laurent Blanc. Sans avoir beaucoup de temps, le champion du monde 1998 va tenter d'insuffler un nouveau souffle à un groupe en perdition qui n'avait plus confiance en son coach. Lyon s'avance vers un mini sprint avant le mondial, qui s'annonce déterminant pour la deuxième partie de saison. Il va falloir des points, et vite! Et ça, Blanc en a bien conscience.
Crédit photo : L'Equipe